Real Madrid - Carlo Ancelotti : "Les sifflets ? Le public nous a montré son affection"

"Je suis désolé". Carlo Ancelotti est un homme désabusé. L’entraîneur du Real Madrid ne comprend comment les siens ont pu passer si près de la correctionnelle mardi en huitième de finale retour de la Ligue des champions. Les Merengue se sont fait peur jusqu’à la dernière minute contre Schalke 04, décrochant une qualification au forceps malgré la défaite (3-4). La sanction logique d’une prestation sans saveur. "Comme chacun l'a vu, nous avons très mal joué, ce n'est pas bon pour l'image de l'équipe et du club, a reconnu Ancelotti après la rencontre. Les sifflets sont mérités et ils vont nous motiver pour les prochains matches. (…) Le public nous a montré son affection, car les sifflets sont utiles pour nous réveiller."

Il serait temps. Le Real en est déjà à cinq défaites toutes compétitions confondues en 2015. C’est quasiment autant que sur toute l’année 2014 (sept revers). En plein doute, les Madrilènes ont failli toucher le fond sur la pelouse de Santiago-Bernabeu mardi. La faute à une prestation où rien n’est à sauver. "Nous avons eu une mauvaise organisation, a expliqué Ancelotti. Nous avons eu des problèmes dans tous les domaines, offensif, défensif, en terme d'envie, de combat, de concentration. C'était assez clair." "C'est un match à oublier, on retient seulement la qualification", a lancé Karim Benzema au micro de beIN Sports. L’attaquant des Bleus ne cherche pas à se cacher.

Délogé de la tête de la Liga et vaincu pour la première fois de la saison en Ligue des champions, le Real traverse une passe très compliquée. Mais il croit en la force de caractère du groupe. "C'est difficile actuellement, a reconnu l'ancien Lyonnais. Mais c'est dans ces moments-là qu'il faut relever la tête." Convaincu de la capacité de sa formation à se redresser, Ancelotti abonde dans son sens. "Je garde confiance dans cette équipe parce que je sais ce qu'elle peut donner. Pour l'instant, elle ne le fait pas, nous devons travailler plus, être plus concentrés, faire plus de choses dans tous les domaines". Le hic, c’est que cette défaite va intensifier la pression sur le technicien italien, déjà intense dans la foulée de la défaite à Bilbao le week-end dernier (1-0).

Ancelotti avance désormais avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête et le sait très bien. Lui assure faire abstraction de ce contexte pesant. "Je n'y pense pas, je continue à faire mon travail. Je dois mieux le faire, c'est la responsabilité de l'entraîneur. Je ne crois pas que les joueurs aient perdu confiance dans l'entraîneur. Nous jouons mal et c'est assez incompréhensible après tout ce que nous avons réalisé jusqu'en décembre (...) Nous avons perdu confiance en notre jeu et en notre identité, il nous est difficile de jouer comme nous le souhaitons." Il semble si loin le temps où le Real enchaînait 22 victoires consécutives pour terminer l’année 2014. Même la réception de Levante dimanche n’est plus abordée comme une simple formalité. C’est dire le chantier qui attend les Madrilènes dans les prochaines semaines.