Ces 4 éléments qui prouvent que ce Chelsea-là ne ressemble plus à Mourinho

Pour évoquer Chelsea, la presse anglaise n'hésite plus : elle parle de "crise". Inquiétant depuis le début de la Premier League, le club londonien a aussi chuté sur la scène européenne lors de son déplacement à Porto (1-2). La défaite face aux Portugais pose plusieurs questions sur le management du Lusitanien. Apathiques, naïfs et terriblement prévisibles, les hommes de José Mourinho font pâle figure. Ils sont très loin du niveau qui avait été le leur en 2014 et qui s'était déjà dégradé en fin de saison dernière. La médiocrité de la défense et le manque de réalisme criant sur le front de l'attaque plombent les Blues. A l'heure actuelle, Chelsea n'est plus Chelsea.

Le gros point noir de Chelsea, c'est sa défense. Et les statistiques ne font que confirmer cette tendance. Deux cleans sheets en 11 matches, 2 buts encaissés en moyenne par rencontre cette saison : l'arrière-garde des Blues a ouvert les portes en grand. Et le naufrage continue. Avec John Terry sur le banc, José Mourinho a confié de nouvelles responsabilités à Kurt Zouma (20 ans) depuis quelques matches. L'ancien Stéphanois, malgré la difficulté de la tâche, tire son épingle du jeu très honorablement. Pas Gary Cahill.

En ce qui concerne, César Azpilicueta et surtout Branislav Ivanovic, c'est pire encore. Le Serbe, qui a souffert face à Yacine Brahimi mardi soir, prend le bouillon match après match. Formé en charnière centrale, le joueur de 31 ans n'a jamais été aussi mal à l'aise dans son couloir droit où il avait toujours excellé jusqu'à présent. Capitaine mardi soir face aux Portugais, Ivanovic s'est totalement effondré. A l'image de son équipe.

Hausser le ton, José Mourinho sait très bien faire faire. Il est passé maître en la matière. Après avoir défendu ses joueurs lors des premiers couacs, le Portugais a rangé ses airs compréhensifs pour mieux sortir la sulfateuse. Contre Newcastle (2-2), il a vidé un chargeur sur son équipe la qualifiant de "très mauvaise" et lui donnant la note de "1 sur 10". Idem à Porto où l'entraineur a évoqué "des buts encaissés de manière ridicule". Des sorties médiatiques qui n'ont eu aucun effet positif sur ses joueurs.

Les coups de gueule du "Happy One" ont été classés sans suite. Pourtant, un seul aurait dû suffire à réveiller les Blues. A Porto, Chelsea n'a pas livré sa pire prestation, mais le club londonien a clairement manqué de caractère. Sur le terrain, l'absence de John Terry se fait ressentir. Depuis le banc, l'emblématique défenseur des Blues n'a plus le même poids dans le leadership de l'équipe. Chelsea est défaillant collectivement. Et c'est le plus inquiétant.

Les équipes de José Mourinho n'ont jamais été réputées pour pratiquer un football offensif de feu. Loin de là. Mais elles avaient au moins le mérite d'être chirurgicales en contre. Là encore, Chelsea semble avoir perdu une partie de son ADN. Les Blues n'ont marqué que 11 buts en sept journées de Premier League, contre 21 la saison dernière à la même époque. Offensivement, Chelsea a un problème. Diego Costa, pas le plus mauvais contre Porto, a quand même du mal à retrouver de l'efficacité devant les buts.

Derrière, Pedro et Fabregas sont plus souvent branchés sur courant alternatif qu'autre chose. Les deux Espagnols manquent de créativité. Le cas d'Hazard est encore plus problématique. Le Belge n'a marqué aucun but depuis le début de la saison et semble en perte de confiance. Willian est le seul à faire des différences devant. C'est d'ailleurs l'unique joueur de Chelsea à avoir marqué au moins deux buts dans une même compétition (2 buts en C1).

Si José Mourinho s'est privé d'Eden Hazard et de Nemanja Matic contre Porto, ce n'est sûrement pas anodin. La situation critique de Chelsea en Premier League (14e après 7 journées) a motivé le choix du Portugais. Et il n'est pas forcement illogique au vu de la dynamique du moment. Les deux joueurs font partie des éléments les plus utilisés par le "Happy One" depuis le début de la saison.

Mourinho souhaitait simplement les faire souffler pour préparer la réception de Southampton samedi (18h30) en championnat et il n'a pas hésité à se priver de deux de ses meilleurs éléments à Porto pour cela. En cas de victoire ce week-end, la logique du Portugais aura plus ou moins tenu la route. Dans le cas contraire, Chelsea aura seulement réussi à s'enliser dans la crise et à perdre du terrain en Ligue des champions.