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Des fontaines aux bars, en passant par les stades : comment le foot façonne Madrid

ParAFP

Publié 26/05/2016 à 22:50 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS - Madrid devrait retenir son souffle ce samedi aux alentours de 20h45. Pour ce derby madrilène en finale, la capitale espagnole devrair revêtir l'habit qui lui va le mieux : celui d'une ville qui respire le football.

Supporters de l'Atlético lors de finale 2014

Crédit: Panoramic

Deux stades monumentaux, des bars décorés de maillots dédicacés et, partout dans les rues, les écussons du Real et de l'Atletico. A Madrid, les traces des deux grands clubs qui s'affrontent samedi pour remporter la Ligue des Champions sont omniprésentes.

Deux stades, deux mondes

Le stade du Real Madrid, le Santiago-Bernabeu, monument aux piliers de béton de 81.000 places (le quatrième d'Europe), est le siège d'une institution d'élite aux 10 coupes d'Europe: il est construit dans une zone aisée, près d'un quartier d'affaires hérissé de tours de bureaux dans le nord de Madrid. Avec 1,2 million de visiteurs en 2015, le musée du stade, dans les entrailles de l'édifice, est le troisième plus visité de la capitale, après le musée d'art contemporain Reina Sofia (2,6 millions) et le Musée du Prado (2,5 millions).
"Chaque fois que je vais (au stade), j'ai le même plaisir de gamin. Quand je pense que tant de grands footballeurs y ont joué...", témoigne Antonio Armero, 52 ans, membre de la peña (groupe de supporters) du Real "La Gran Familia". "Le Bernabeu, c'est un théâtre. Les gens applaudissent ou sifflent", critique en revanche Leo Rodriguez, 50 ans, supporter argentin de l'Atletico.
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Mosaico del Bernabéu en el Real Madrid-City

Crédit: Eurosport

Le stade Vicente-Calderon de l'"Atleti", 54.900 places, dans le quartier modeste d'Arganzuela, plus au sud, est entouré d'immeubles d'habitation en briques rouges, cerné de terrains vagues et bordé de la rivière Manzanares. L'ambiance y est plus enflammée, assurent les "Colchoneros" ("Matelassiers") de l'Atletico. Pour Leo Rodriguez, "le Calderon est ce qui ressemble le plus à l'Argentine. On chante, on crie, on vit". "J'ai été au Calderon et j'ai pu voir à quel point ils sont 'antimadridistes'. Ils s'intéressent presque plus au Real qu'à leur équipe", taquine en retour Antonio Armero.
Mais l'Atletico est de moins en moins le club des "petites gens": il a installé son centre d'entraînement dans une banlieue cossue, à Majadahonda. Sa direction souhaite quitter le Calderon pour le futur stade de La Peineta, plus excentré, qui devrait être opérationnel à partir de la saison 2017-2018. "C'est dommage. Si on nous avait consultés, on n'aurait pas changé", se lamente Gerardo Aranda, 75 ans, sociétaire du club depuis 1964, qui a même connu le Metropolitano, l'ancien stade de l'Atletico démoli dans les années 1960.
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Vicente Calderon pendant Atletico-Barcelone

Crédit: Imago

D'une fontaine à l'autre

A Madrid, chaque équipe a ses peñas qui organisent des déplacements et des événements. La "Gran Familia", l'une des plus importantes peñas du Real avec plus de 1.000 membres, se réunit depuis cette saison dans un bar chic dont les immenses écrans diffusent du sport en continu, à quelques centaines de mètres du Bernabeu.
"Avant, nous étions dans un petit bar espagnol typique" dont le propriétaire a pris sa retraite, raconte Antonio Armero. "Nous avions notre salle au deuxième étage, avec des maillots, des portraits des présidents du club..." En ville, accrochés aux fenêtres ou aux balcons, des drapeaux à la gloire de l'Atlético, ou plus rarement du Real, montrent que l'on a choisi son camp.
Si le Real remporte sa onzième C1 samedi, ses supporters envahiront la place de Cibeles et sa fontaine dédiée à la déesse Cybèle, au pied de la mairie, là où le peuple merengue fête habituellement ses titres. Par le passé, les "Colchoneros" y célébraient aussi leurs exploits, mais ils le font dorénavant 300 mètres plus au sud sur l'avenue du Prado, à la fontaine de Neptune, considérant celle de Cybèle symboliquement "souillée" par leurs rivaux.
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Real Madrid fans give their side spine-tingling welcome to Bernabeu

Crédit: AFP

Ne pas choisir son camp

En Espagne, le football est un sujet sensible. Le gouvernement régional affiche donc une neutralité bienveillante, déployant sur sa façade, sur la place centrale de la Puerta del Sol, les écussons des deux clubs. Dans le quartier branché de Chueca, l'église de San Anton a fait de même sur ses portes, pour les supporters les plus croyants qui souhaiteraient accompagner leurs cris d'encouragements ("Aupa Atleti" ou "Hala Madrid") d'un "Ave Maria".
Et pour ceux qui refuseraient de choisir entre les deux rivaux, il reste nombre de clubs madrilènes naviguant entre première et deuxième division, à l'image du Rayo Vallecano, à l'identité sociale très marquée et bien ancré dans le quartier ouvrier de Vallecas, ou les clubs des banlieues sud de Getafe, Alcorcon ou Leganes.
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Cristiano Ronaldo face à Juanfran

Crédit: Panoramic

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