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Bayern-Real : Si Benzema dure au Real, ce n'est vraiment pas un hasard

Vincent Bregevin

Mis à jour 12/04/2017 à 16:06 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS - Karim Benzema n'est plus très loin d'avoir bouclé sa huitième saison au Real Madrid, qui affronte le Bayern Munich mercredi en quart de finale aller. L'attaquant français n'a pas duré aussi longtemps dans un club aussi exigeant par hasard.

Karim Benzema (Real Madrid)

Crédit: AFP

Il y a toujours eu un doute. Une question qui s'est naturellement posée concernant Karim Benzema. Comme pour d'autres avant lui. Parce que la vie d'un avant-centre titulaire au Real Madrid n'est jamais un long fleuve tranquille. Le Français est bien placé pour le savoir. Cela fait bientôt huit ans qu'il a posé ses bagages dans la capitale espagnole. Et il se bat encore aujourd'hui pour prouver sa légitimité. Benzema a toujours été remis en question. Parce que c'est justement ça, la vie d'un avant-centre au Real Madrid. Une remise en question perpétuelle.
L'exigence extrême de la Maison Blanche justifie ça. Elle en a essoré plus d'un. Elle pouvait facilement mettre en péril la carrière de Benzema au Real. Le "chat" de José Mourinho semblait, à ce moment-là, ne pas avoir les griffes assez acérées pour laisser sa trace dans le club merengue. C'était sous-estimer le mental du Français, que le technicien portugais a contribué à forger avec ce type de provocations. Et c'est d'abord ce qui lui a permis de progresser et de durer jusqu'ici au Real.
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Karim Benzema et José Mourinho en 2011

Crédit: AFP

Il brillait à Lyon, il fait briller au Real

Et son talent, bien sûr. C'est difficile de le classer dans un club qui a vu passer les plus grands avant-centres de l'histoire. Il y a un an et demi environ, j'avais posé cette question au président d'un club de socios du Real fondé au début des années 80. Il vu passer le gratin des numéros neuf à Madrid : Santillana, Emilio Butragueño, Hugo Sanchez, Ivan Zamorano, Davor Suker, Raul, Fernando Morientes, Ronaldo, Ruud van Nistelrooy… Je lui avais demandé si Benzema était de cette trempe de joueurs. Il m'avait répondu sans hésitation.
Ce sont des grands joueurs. Pour reconnaître un grand joueur, il faut regarder sa première touche de balle. Et de ce point de vue, croyez-moi, Benzema est un grand joueur.
J'avais une raison de me dire que Benzema ne souffrait pas d'un manque de considération au Real. Qu'il en était peut-être davantage victime en France qu'en Espagne. Qu'à Madrid, les critiques qui peuvent venir frapper un joueur à la moindre contre-performance ne concernaient pas seulement le Français. Tout joueur de la Maison Blanche est logé à la même enseigne. Parce que c'est cette fameuse exigence, dans chaque secteur du club, qui a permis au Real d'avoir un si glorieux parcours.
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Karim Benzema (Real Madrid)

Crédit: Panoramic

Benzema y a contribué. Et ce n'est pas un mince exploit. Parce qu'il ne s'est pas seulement adapté aux exigences de ce club. Surtout parce que cette adaptation passait par beaucoup de paramètres d'évolution, en particulier celle de son jeu. A Lyon, Benzema était l'homme-clé. Un joueur ciblé pour qu'il marque des buts et fasse des différences. Mais il n'a pas du tout le même rôle au Real. Où il n'est pas l'élément recherché en priorité. Et où il est justement chargé de placer dans les meilleures conditions l'atout offensif numéro un de l'équipe madrilène, Cristiano Ronaldo.

Le gotha de la Ligue des champions

C'est en considérant cela que les statistiques du Français sont encore plus remarquables. Que Benzema pointe aujourd'hui à la huitième place du classement des meilleurs buteurs de l'histoire d'un club comme le Real, avec 178 buts, ça force déjà le respect. Mais qu'il ait réussi cette performance dans ce contexte, c'est ce qui permet de la situer à sa juste valeur. Et il faut souligner que Cristiano Ronaldo s'est imposé dans le même temps comme le meilleur buteur de l'histoire du Real (390 buts) et de la Ligue des champions (96 buts). Parce que Benzema n'y est pas pour rien.
C'est aussi dans ce contexte que Benzema a su imprimer sa marque en Ligue des champions. Devenir le meilleur buteur français dans l'histoire de la compétition à égalité avec Thierry Henry, avec 51 buts. La Ligue des champions, c'est l'étalon. Le juge de paix au plus haut niveau de ce qui peut se faire en club. La compétition reine. Et seuls cinq joueurs y ont inscrit plus de buts que Benzema jusqu'ici. Cristiano Ronaldo, Lionel Messi, Raùl, Ruud van Nistelrooy et Andreï Shevchenko. Le Français est dans ce gotha. Ni plus ni moins.
C'est vrai que Benzema ne réalise pas sa meilleure saison. Qu'il n'a pas encore passé la barre des dix buts en Liga. Que le lobby pro-Morata a laissé l'impression qu'il était plus contesté que jamais en tant qu'avant-centre titulaire du Real Madrid. Qu'avec le Français, le chemin parcouru pendant quasiment huit au Real ne donne aucune garantie, sinon celle qu'il pourra être critiqué à chaque lendemain d'une performance insuffisante. C'est sa vie d'avant-centre titulaire du Real. Et s'il l'a vit depuis bientôt huit ans, ce n'est vraiment pas un hasard.
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