L’antisèche : Monaco, comme une vieille caricature

Tristes Monegasques. Les joueurs de Jardim n'ont rien montré offensivement, offrant un piètre spectacle en première mi-temps. Un premier tir à la 44e minute, des transmissions manquées et des approximations techniques à la pelle : les joueurs du Rocher n'y étaient pas. Leverkusen n'a guère fait mieux mais a pu compter sur un avant-centre de grand talent, nommé Chicharito Hernandez. Le Mexicain a su exploiter le mauvais placement de la charnière Glik – Jemerson pour ouvrir le score (73e). Le résultat aurait pu (dû?) en rester là sans un dernier coup de pied de Subasic, une remise de Carrillo et la reprise venue de nulle part signée Kamil Glik (94e), de l'entrée de la surface de réparation. Monaco s'en sort miraculeusement (1-1) et garde la tête de son groupe.

Difficile de sortir des individualités dans ce qui a ressemblé longtemps à une bouille de football. Certes, Thomas Lemar s'est montré dangereux par à-coups. Djibril Sidibé n'a pas ménagé ses efforts sur le couloir gauche. Mais l'animation offensive de l'ASM a globalement pêché. Bernardo Silva s'est dépensé mais a souvent buté au moment d'orienter le jeu. Valère Germain a été sevré de ballon, pas aidé par ses coéquipiers. Kamil Glik, buteur décisif, avait jusqu'à son but été moyen, impliqué notamment sur l’ouverture du score du Bayer, où son placement pose question.

Côté allemand, Chicharito Hernandez a été le seul joueur constamment dangereux. Plus qu'un joueur, c'est le système mis en place par Roger Schmidt qui a fonctionné, empêchant les transmissions de balle monégasques devant le but allemand.

44e minute, Monaco déclenche son premier véritable mouvement collectif. Lemar en est l'instigateur et trouve le relais de Sidibé, qui lui remet d'une talonnade. La frappe enveloppée de l'ancien Caennais passe de peu à côté des buts de Bernd Leno. Juste avant la pause, le timing aurait pourtant été parfait pour sortir le match de la léthargie dans laquelle il s'était enfoncé, et mettre Monaco à l'abri.

Monaco a cadré trois frappes en deux matches de Ligue des champions, pour trois buts inscrits. Un réalisme implacable qui permet à l'ASM de glaner quatre points après deux journées.

Même seul leader de son groupe devant Tottenham, Monaco a encore une sacrée marge de progression en attaque. En restant par défaut dans un système à une pointe à cause de la blessure de Falcao, Leonardo Jardim a rappelé de mauvais souvenirs à tous les supporters des Blancs et Rouges. Le jeu offensif stérile de ses joueurs avait des airs de l'ASM 2015/2016 sur la scène européenne, aux antipodes de la séduisante prestation à Tottenham. Le technicien portugais avait pourtant insisté sur la nécessité de jouer au sol avec Valère Germain en buteur et la charnière allemande au physique imposant.

Mais ses joueurs se sont embourbés dans la bonne défense collective du Bayer. Sans génie, les joueurs de la Principauté ont alors reculé incessamment, jusqu'à réduire leur jeu offensif à son expression la plus minimaliste. Le but de Glik est aussi génial que miraculeux. Il ne masque pas l'absence totale de danger porté sur le but adverse. Dans un tel match, les qualités dans le jeu aérien de Guido Carillo (passeur décisif sur une remise) valaient sans doute le coup d'être tentées, quitte à ne pas réussir à enchaîner le jeu au sol. Quoi qu'il en soit, il va falloir vite retrouver un plan de jeu, sous peine de déconvenue bien plus cruelles.