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Bayern-Celtic : Thomas Müller, ce besoin de "germanitude" du Bayern

David Lortholary

Mis à jour 18/10/2017 à 15:29 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS - Après le départ des historiques et emblématiques Philipp Lahm et Bastian Schweinsteiger, Thomas Müller est le dernier Bavarois pur jus parmi les stars du FC Bayern. Il est temps pour l’attaquant de 28 ans d’assumer des responsabilités accrues au sein du groupe.

Thomas Müller (Bayern Munich)

Crédit: Getty Images

Retrouver son ADN. Après trois saisons sous la direction de l’Espagnol Josep Guardiola, après une saison et quelques semaines sous celle de l’Italien Carlo Ancelotti, le FC Bayern et ses sympathisants ont ressenti, et même exprimé, le besoin de se sentir à nouveau "bavarois". Tautologie, puisque c’est la signification même du mot "Bayer" en allemand. Mais surtout, sentiment profond. Une certaine culture, un certain mode de vie et de fonctionnement, un certain degré de "germanitude".
Et qui mieux que le dernier Bavarois pur jus de l’effectif, à savoir Thomas Müller, pour exprimer ce besoin. L’attaquant de 28 ans, désespérément à la recherche de son niveau de performance d’avant l’Euro, voire au-delà, lorsqu’il était meilleur buteur du Mondial sud-africain, a pointé plusieurs fois le nez au balcon ces dernières semaines. Ici pour prendre position, là pour monter au créneau, toujours dans son style caractéristique de bon client au micro et dans un vocabulaire choisi fleurant bon cette Bavière cossue et sûre de ses valeurs.
Leader d’opinion
Affublé depuis la blessure au pied de Manuel Neuer d’un brassard de capitaine qu’il porte régulièrement n’importe comment – signe que le fond, c’est-à-dire le résultat, pour lui, importe plus que la forme, comme pour sa coiffure sans prétention ou sa démarche de promeneur du dimanche – Thomas Müller est un porte-parole, un porte-voix, un faiseur voire un leader d’opinion.
Un exemple ? A l’issue du décevant 2-2 à Berlin contre le Hertha, l’attaquant a lâché : "Chacun doit balayer devant sa porte et s’impliquer à nouveau à 100%. Après la trêve internationale, nous devrons engranger des points. Il ne s’agit pas simplement de dire que Carlo Ancelotti a commis des erreurs." Pour la première fois de l’histoire du Bayern – dont la naissance remonte au XIXe siècle, en 1900 –, le club a concédé des points deux fois consécutivement alors qu’il menait 2-0. De quoi faire grogner un gars qui, désormais, incarne la Bavière dans le Bayern.
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Thomas Müller face au Hertha Berlin

Crédit: Getty Images

Uli Hoeness, le patron, ne s’y est pas trompé. Tandis que, sous Carlo Ancelotti, Müller ne faisait pas partie des titulaires indiscutables, le président a pris position pour le soutenir. "Sortir le Thomas du Bayern, c’est inimaginable", a lâché Hoeness le week-end dernier. "Il fait partie de notre ressenti du Mia san Mia (nous sommes ce que nous sommes). Tu as besoin d’un type comme lui."
Et le boss a parlé directement à son joueur pour l’inciter à tirer à nouveau les penalties. Car pour lui, l’origine de la baisse de confiance de Müller est à rechercher dans le penalty manqué contre l’Atletico Madrid en fin de saison 2015-2016. C’est l’avant-centre polonais Robert Lewandowski qui, depuis un autre échec de Müller en octobre 2016 contre Augsbourg, est en charge de cette besogne, alors que l’Allemand était infaillible, ou presque, dans cet exercice auparavant.
"Il y a encore des vis à serrer"
Comme capitaine, Müller prend ses responsabilités à la fois sur le terrain en haranguant ses troupes et devant les micros en montrant son sens du devoir et du collectif. A l’issue du 5-0 de gala infligé au SC Fribourg pour le premier match après la nomination de Jupp Heynckes au poste d’entraîneur, le champion du monde a estimé que "tout n’était pas encore parfait. Il y a encore des vis à serrer. Nous devons montrer que nous avons les pieds sur Terre et que nous avons l’essentiel dans le viseur, c’est-à-dire le prochain match.
"Alors bien sûr, les joueurs avaient beaucoup d’espoir et de motivation (avec l’arrivée du nouvel entraîneur), a-t-il poursuivi. C’est dû aussi au fait que, compte tenu de notre situation, nous devons amasser des points. Il faut continuer dans ce sens." Pour sa part, sur le terrain, dans le sens de ce qu’il fait le mieux : buteur, ou presque, à l’occasion de l’ouverture contre son camp de Fribourg, puis passeur sur le but du 4-0 inscrit par Lewandowski. Le lendemain, à l’entraînement dominical, Müller était de bonne humeur. On le comprend.
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Thomas Müller à l'entraînement du Bayern

Crédit: Getty Images

Il refuse cependant de rejeter les torts des dernières semaines sur le dos de l’ancien entraîneur. "C’est en grande partie l’équipe qui se trouve sur le terrain qui n’a pas offert les prestations qu’on attendait d’elle. Il faut analyser la chose de façon réaliste et il n’y pas à faire de Carlo Ancelotti le bouc-émissaire. Les choses ne vont pas tomber du ciel. Il y aura encore des matches à regarder d’un œil critique."
La confiance de la Mannschaft
On peut lui faire confiance : Müller a franchi le mois dernier le cap des 400 matches avec le Bayern, ce que seulement 13 joueurs ont réussi dans l’histoire : Matthäus, Rummenigge, Roth, Scholl, Schweinsteiger, Dürnberger, Lahm, Beckenbauer, Schwarzenbeck, Augenthaler, Gerd Müller, Maier et Kahn. Du très lourd, du colossal, du légendaire, toujours des tauliers, souvent des gueulards.
Mieux : avec plus de 160 buts inscrits pour le Bayern, Thomas Müller pointe désormais au 3e rang des buteurs historiques du club, derrière Gerd Müller, totalement inaccessible avec 506 buts, mais à portée de Karl-Heinz Rummenigge (217 buts) et devant Roland Wohlfahrt (155 buts) et Dieter Hoeness (145 buts).
Certes, le Müller de 2012-2013 n’est pas réapparu encore. Cette saison-là, il avait inscrit 23 buts et délivré 15 passes décisives en 47 matches. Mais son apport n’en est pas moins essentiel aux yeux de ses dirigeants et, en parallèle, de son sélectionneur. Joachim Löw rappelle régulièrement l’entière confiance qu’il lui porte, et que l’attaquant lui rend du reste très largement.
Même son de cloche chez Oliver Bierhoff, le manager de la Mannschaft : "J’espère qu’au Bayern, ils ont conscience qu’il est une figure identificatrice. J’aimerais bien qu’au club, ils se disent qu’il doit jouer. C’est pour des joueurs comme lui que les gens viennent au stade. Il a des qualités indéniables. Et, quand tu es attaquant, tu as besoin de ressentir du soutien." Nul doute que Jupp Heynckes, avec lequel il a réussi le triplé Ligue des champions-Coupe d’Allemagne-Bundesliga en 2013, lui en apportera.
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Jupp Heynckes et Thomas Müller

Crédit: Getty Images

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