Ligue Europa : Quand les Girondins veulent, ils peuvent

Cette fois, tous les Bordelais ont tiré dans le même sens. Malgré de nombreuses absences, l’entraîneur Francis Gillot a aligné la meilleure équipe possible et ainsi envoyé un message conquérant à ses troupes. Sur la pelouse de Chaban-Delmas, les joueurs se sont arrachés jusqu'au bout pour obtenir leur premier succès européen de la saison contre l’Apoel Nicosie (2-1). Mettant fin à une série de quatre défaites en Ligue Europa, ils reviennent dans la course aux seizièmes de finale. "Mieux vaut tard que jamais, peut souffler Francis Gillot. La victoire est méritée même si elle est arrivée un peu tard par rapport à ce que l'on a fait. Quand on ne perd plus, ça peut donner de la confiance."

Du côté des dirigeants, on ne pouvait que se féliciter et sauter sur l’occasion pour contredire les critiques nées des deux premières défaites. "On n'a jamais lâché, c'est la démonstration que l'Europa League intéresse Bordeaux, ses joueurs et ses dirigeants", s'est félicité le président Triaud sur le site du club. "J’espère que c’est un nouveau départ pour une équipe qui a du caractère, a pour sa part commenté Nicolas De Tavernost, représentant de l’actionnaire principal. Bordeaux joue la Coupe d’Europe. Une compétition se joue toujours."

Peu aligné en championnat (3 matches sur 10), beaucoup plus sur la scène européenne (3 matches sur 3), Diego Rolan a symbolisé cette nouvelle détermination offensive des vainqueurs de la Coupe de France. L’Uruguayen de 20 ans s’est démené sur le front de l’attaque. Il n’a toujours pas ouvert son compteur-but mais a quand même fini par signer une passe décisive sur le but de la victoire inscrit de la tête par Henrique à la dernière minute.

"Au moment où on y croit un peu moins, on arrive à marquer sur ce coup franc excentré", sourit Gillot. Lamine Sané avait ouvert le score de la même manière sur un corner de Sertic (24e) et Gillot peut enfin apprécier la nouvelle efficacité de ses joueurs sur coups de pied arrêtés. "Il faut en profiter de nos grands gabarits, souligne le coach bordelais. On n’avait pas encore marqué de cette manière cette saison."

A Gerland, les Girondins avaient subi l’égalisation lyonnaise dans le temps additionnel lors de la dernière journée de Ligue 1 (1-1) et nourri de sérieux regrets. Cette fois, ils n’ont pas craqué. "Maintenant on voit qu'on est toujours sur le fil du rasoir, on n'arrive pas à faire le break, c'est toujours tiré par les cheveux, regrette l’entraîneur. C'est ça qui m'embête un peu car on est jamais dans l'aisance, dans la facilité et tout ce que l'on aura cette année, ça sera avec difficulté. Mais on a vu qu'on était capable de ne rien lâcher non plus." Pour continuer de croire à une qualification, ses joueurs, désormais troisièmes du groupe F, devront maintenir ce niveau d'exigence pendant les trois matches retour.