Dnipro-Séville (2-3) :Séville a fait le tour en Ligue Europa, reste à briller en Ligue des champions

Dans la même composition tactique, avec un 4-2-3-1 classique, les deux équipes ont décidé, comme prévu, de prendre des chemins différents. Et le bloc ukrainien, posé devant le but de la révélation de la compétition Boyco, s’est encore renforcé avec l’ouverture du score très tôt dans le match de Kalinic. Mais l’utilisation des ailes par les Espagnols, l’incapacité pour les Ukrainiens de gêner la créativité de Banega, les bons coups de Carlos Bacca, ont fini par assommer le Dnipro. Même mené, Séville a montré qu’était toujours capable de créer le danger dans la défense des outsiders, là où l’Ajax ou encore le Napoli s’étaient cassé les dents.

Le local de l’étape Grzegorz Krychowiak a énormément ratissé mais aussi marqué un but importantissime pour Séville. Le fantasque Ever Banega a fait du mal dans la défense ukrainienne. Bacca, lui a marqué deux buts dans deux situations compliquées, montrant sa belle palette de buteur. Du côté du Dnipro, paradoxalement, c’est aussi devant qu’il faut regarder. Kalinic n’a eu qu’une occasion, et a su la mettre au fond. Konoplyanka, l’ailier dont rêve l’Europe, a fait douter Séville à lui tout seul, accompagné de ses crochets incisifs. Matos, au poste de latéral gauche, a lui réussi un match très solide défensivement.

Le Dnipro aurait dû tenir. Dans sa position préférentielle du club qui doit attendre après avoir marqué le premier but, schéma qu'il a utilisé pour arriver de nombreuses fois jusqu'à Varsovie, le club ukrainien n'a pas tenu assez longtemps (21 minutes) après l'ouverture du score pour faire douter les Espagnols. Si le coup-franc de Rotan juste avant la pause a remis les deux équipes à égalité, le Dnipro n'a quand même pas eu une gestion optimale de son avantage très tôt dans le match.

Le club le plus titré de l'histoire en C3, c'est désormais Séville. Après avoir soulevé deux Coupes de l’UEFA (2006, 2007), le club espagnol a été triomphé en Ligue Europa (2014), et avec ce titre conservé, Séville a fait mieux que l’Inter Milan, Liverpool et la Juventus Turin, sacrés à trois reprises en C3. Plus fort encore, Séville a gagné ses quatre trophées en quatre tentatives. Chapeau.

En regardant de plus près le palmarès, on se rend compte que les vainqueurs de la C3 percent souvent en Ligue des champions les années suivantes. Porto en 2003, l’Atletico Madrid en 2012 ont profité de la vague d’euphorie pour monter très haut sur le grand toit de l’Europe par la suite. Une occasion que n’ont pas su saisir les Sévillans il y a 8 ans.

Une saison réussie pour les Andalous, même si le plus dur arrive : savoir se montrer en Ligue des champions. Cette fois-ci, la victoire lui ouvre les portes de la plus grande des compétitions européennes. Et échouer en terminant troisième de la poule la saison prochaine, pour être reversé dans cette même C3, résonnerait comme une stagnation.

Séville est à la croisée des chemins. Il apparaît désormais comme trop grand pour la Ligue Europa. Mais il apparaît trop petit pour la Ligue des champions et son club VIP où le Bayern, Barça, Chelsea et Real Madrid rivalisent avec strass et stars. Qu'empêche les hommes d'Unai Emery de réussir un coup façon Porto 2004, où même atteindre les quarts de finale comme Famagouste a su le faire ? Rien. Mais les chances d'y arriver sont infimes. Aux Sévillans de savoir la saisir.