Des jambes qui tremblent, des leaders absents, pas de doute : l'OM est malade

L'OM est malade. Depuis un mois, le club olympien souffre de l'absence de victoire. Les Marseillais n'ont plus gagné en championnat depuis le 17 septembre dernier lors d'un déplacement à Groningen (0-3). C'était à l'occasion de la première journée de la Ligue Europa.

Jeudi soir, les hommes de Michel se déplacent pour la deuxième fois en Coupe d'Europe. Ils affrontent Braga qui domine le groupe des Marseillais avec deux succès en deux matchs. Pour stopper l'hémorragie de sinistrose qui s'empare du club olympien, les partenaires de Steve Mandanda devront faire bonne figure au Portugal. Surtout, ils devront remédier à certains maux qui commencent à ronger l'équipe de l'intérieur.

C'est le discours de Michel depuis quelques matchs : les jeunes joueurs de l'OM ont les jambes qui tremblent. L'entraîneur espagnol constate, jour après jour, que les éléments les moins expérimentés de son groupe n'arrivent pas à surmonter la pression entourant le club. "Il faut arriver à enlever de la pression autour des joueurs, notamment les jeunes, expliquait Michel dimanche dernier à l'issue d'une nouvelle contre-performance face à Lorient (1-1). Pour jouer dans une grande équipe comme l'OM, la confiance, ce n'est pas l'entraîneur qui la donne. Elle doit venir des joueurs et de leur qualité. Mes joueurs ne sont pas mauvais. Mais la pression est énorme quand on évolue dans un club comme l'OM. Je veux enlever beaucoup de pression à mes jeunes joueurs mais ce n'est pas facile."

Si Michel commence à se faire des cheveux blancs en regardant jouer son équipe, c'est aussi parce qu'il ne trouve pas la clé de l'efficacité offensive. "Bien sûr que l'on est soucieux, poursuit l'entraîneur espagnol. Contre Lorient, c'est encore une rencontre où les statistiques sont en notre faveur mais pas le résultat. On a une moyenne de 20 frappes au but par match ! On doit se montrer plus réaliste. Michy (Batshuayi) a commis des erreurs, c'est vrai. Mais elles sont la cause de son anxiété. Car on n'est pas arrivé à marquer un deuxième but alors que nous avions les occasions pour le faire."

Signalé un grand nombre de fois hors-jeu contre l'équipe bretonne, l'attaquant belge a travaillé cette semaine son positionnement devant le but. C'est (aussi) l'une des raisons du manque de réussite actuel de l'OM : les Olympiens ont été pris sept fois au piège du hors-jeu face à Lorient.

Dans sa recherche des causes qui perturbent l'OM, Michel a plusieurs fois insisté sur sa méthode de management. Il a ainsi expliqué avoir pris la parole devant ses joueurs pour leur demander s'il était bien l'homme de la situation. Un moyen de mettre les joueurs devant leurs responsabilités comme avant la rencontre face au Slovan Liberec. Le coach espagnol avait alors expliqué que certains joueurs choisissaient leur match.

Devant cette attitude, les cadres du vestiaire devaient appuyer le discours de leur coach. Mais l'OM manque de joueurs capables de sermonner l'effectif. Seuls Lassana Diarra et Steve Mandanda tentent de secouer les Marseillais. C'est trop peu. A tel point que le jeune Lucas Silva, prêté par le Real Madrid, s'est improvisé dans ce rôle après le match face à Paris...

Impuissant en attaque, l'OM se montre aussi trop fragile derrière. Symbole de cette arrière-garde sans défense : Nicolas Nkoulou. Ses performances très médiocres expliquent en partie le départ raté du club olympien. A-t-il la tête ailleurs après son non-transfert à Lyon cet été ? En fin de contrat en juin prochain, le Lion Indomptable attend maintenant un signe de la part de l'OM pour savoir si une prolongation est envisageable.

Cette incertitude sur son avenir pèse sur la qualité de ses sorties sous le maillot olympien. Opéré au genou gauche l'hiver dernier, Nkoulou pensait en voir fini avec ses douleurs. Pourtant, il continue de porter un strapping à chaque rencontre même s'il assure ne plus ressentir de gêne. Quand son défenseur camerounais boite, c'est tout l'OM qui tangue...

Dans cette atmosphère de crise, les supporters olympiens ne jouent plus leur rôle de 12e homme. Car les incidents face à Lyon, le 20 septembre dernier, ont poussé la LFP à décréter des huis clos partiels lors des deux matchs suivants à domicile. Sans ses virages, le stade Vélodrome perd son âme.

"Les supporters nous manquent", expliquait Michel la semaine dernière pour mieux souligner leur importance quand ils sont derrière leur équipe. A Braga, les fans marseillais espèrent se faire entendre autant qu'à Groningen où leur chant résonnait très fort. Eux aussi attendent la prochaine victoire comme le signe d'un renouveau qui tarde à venir à l'OM...