OM, Bordeaux, Monaco, ASSE : Cette fois, les clubs français ont tout pour briller en Ligue Europa

Quatre clubs français en phase de poule de C3, ce n'était plus arrivé depuis 2006/2007. A l'époque, le PSG, Lens, Auxerre et Nancy représentaient la Ligue 1 pour un résultat décevant. Seuls les deux premiers étaient sortis de leurs groupes respectifs pour se faire éliminer dès les huitièmes. Rien ne dit que les choses seront différentes neuf ans plus tard, mais le plateau tricolore a tout de même un autre visage.

Avec Monaco, Marseille, Saint-Etienne et Bordeaux, le football français n'a plus eu une telle densité depuis longtemps en C3. Tous ont un passé glorieux en Europe. Les trois premiers ont déjà joué une finale de C1 pour une victoire, celle de l'OM en 1993. Bordeaux, lui, a atteint la finale de la Coupe de l'UEFA en 1996. Mais au-delà de ces performances lointaines, ces quatre-là ont tous une carte à jouer dans cette Ligue Europa.

L'ASM, quart de finaliste de la Ligue des champions en 2014/2015 et sortie de justesse en barrage par Valence en août (1-3, 2-1), pouvait légitimement espérer jouer à l'échelon au-dessus. Qu'importe, il ne bradera pas la petite sœur. "On va jouer à fond", a prévenu le vice-président monégasque Vadim Vasilyev.

Même constat du côté de l'OM. Longtemps mêlés à la lutte pour le titre et la C1 la saison dernière en championnat, le club olympien a perdu le podium dans le ’’money-time’’. La C3 est son lot de consolation, mais il n'a pas l'intention de la négliger. "C'est une compétition dans laquelle on a brillé par le passé, en atteignant deux fois la finale (1999 et 2004, ndlr), a lancé Vincent Labrune en marge du tirage au sort de la phase de groupes. On espère vraiment la jouer à fond et faire un beau parcours."

Saint-Etienne et Bordeaux, eux, ont l'expérience de la Ligue Europa. Chacun des deux clubs y est apparu à deux reprises depuis 2012. Les Girondins se sont même hissés en huitième de finale de la compétition en 2012/2013, sortis par Benfica (0-1, 2-3). Avec tout ça, il y a de quoi espérer une bonne performance d'un ou plusieurs club français cette saison.

C'est souvent là que le bât blesse pour les écuries de Ligue 1 en Coupe d'Europe : la profondeur du banc. Comment gérer un effectif limité pour répondre aux exigences du championnat, des coupes nationales et, en plus, d'une compétition continentale? Les engagés en C3 cette saison ont (presque) tous fait un effort pour pouvoir aborder sereinement ce calendrier.

Monaco et Marseille ont très bien vendu cet été. Martial, Kondogbia, Kurzawa et Abdennour pour l'ASM, Gignac, Ayew, Imbula, Payet et Thauvin pour l'OM, ont changé d'air pendant le mercato. Mais ils ont aussi fait ce qu'il fallait pour renforcer leurs effectifs et doubler tous les postes. Une précaution indispensable pour jouer l'Europe sans se griller pour les autres compétitions.

Saint-Etienne a suivi la même logique. Robert Beric en est l'exemple parfait. Avec le seul Nolan Roux comme attaquant de pointe pour débuter la saison, l'ASSE a travaillé jusque dans les dernières heures du marché estival pour aller chercher le buteur slovène.

Bordeaux, en revanche, est le mauvais élève de la troupe avec un marché atone. Pablo et Gajic sont venus couvrir les départs de Planus et Mariano. C'est tout. C'est peu.

Pour son retour en compétition européenne, l'OM a été bien plus verni que pour sa dernière apparition. En 2013/2014, il s'était retrouvé avec Arsenal, Dortmund et Naples en phase de poules de Ligue des champions et était sorti avec un 0 pointé. Le tirage de la C3 a placé les Olympiens avec les Néerlandais de Groningue, les Tchèques du Slovan Liberec et les Portugais de Braga. De quoi espérer voir plus loin.

Monaco aura plus fort à faire avec Tottenham, Anderlecht et Qarabag. Mais c'est un tirage largement à la portée des Monégasques qui s'étaient défaits de Leverkusen, Benfica et le Zénith l'an dernier en C1. Leur double confrontation face à Valence et ses 142 millions d'euros de dépenses cet été, ont montré que l'ASM a largement le niveau pour affronter sa poule de Ligue Europa.

Ce sera plus compliqué pour Bordeaux, qui devra batailler avec Liverpool, le Rubin Kazan et le FC Sion. Et quasiment mission impossible pour Saint-Etienne. Les Verts se retrouvent dans un groupe redoutable avec le Dnipro, finaliste de la dernière édition, la Lazio et Rosenborg. Mais pas question de partir vaincu. "En football, il y a beaucoup d'incertitudes, a lancé Bernard Caïazzo, président du directoire de l'ASSE. On jouera à fond, à ça donnera beaucoup d'expérience à nos joueurs et on espère réaliser l'exploit pour sortir de ce groupe difficile." Si Sainté s'en sort, il n'y a pas de raison pour que les autres n'y arrivent pas.