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Bleus: Vivons cachés

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 02/03/2012 à 08:29 GMT+1

Depuis la débâcle du Mondial 2010, l'équipe de France veut se faire toute petite. Mais après un an et demi d'invincibilité et des victoires contre l'Angleterre, le Brésil et l'Allemagne, les Bleus ont retrouvé quelques couleurs. Et un début de crédit. Même s'ils veulent toujours la jouer profil bas.

2012 Match amical France Mexes Malouda Rami

Crédit: AFP

C'est une phrase en forme d'aveu que Laurent Blanc a lâché au micro de TF1 mercredi soir. Oui, il tient bien un double discours. L'un, à destination du public et de la presse, volontairement modeste, d'une humilité assumée et appuyée. L'autre, nettement plus ambitieux, pour son groupe. "Bien sûr, je ne l'avais pas annoncé à la presse, car on m'aurait pris pour un irresponsable, mais j'avais dit aux garçons qu'on pouvait gagner ici", a-t-il admis. Le sélectionneur croit donc en son équipe, plus qu'il ne veut bien le dire. 
On peut pourtant être sûrs d'une chose: la victoire en Allemagne ne changera rien au discours d'ici l'Euro. Parce que le traumatisme (à la fois sportif et extra-sportif) de la Coupe du monde 2010 a été tel que l'équipe de France ne se sent pas le droit de revendiquer une quelconque ambition. Tant qu'elle n'aura pas prouvé dans une grande compétition qu'elle est prête à reprendre sa place parmi les grands, elle tiendra le discours du petit. C'est légitime. C'est compréhensible. Mais au fil des matches, des mois et de cette invincibilité qui court maintenant depuis la fin de l'été 2010, le discours devient de plus en plus compliqué à tenir.
Ni excès de confiance ni autoflagellation
Si le football français a touché le fond, à tous points de vue, à Knysna, nous sommes tout de même loin du No man's land de l'après Coupe du monde 1986, quand la sélection tricolore avait vécu une véritable traversée du désert. Le contexte 2011-2012 rappelle davantage les débuts de l'ère Jacquet. Là aussi, les Bleus avaient dû se reconstruire après un naufrage sportif tout aussi violent, à savoir la défaite contre la Bulgarie, synonyme de non-qualification pour la Coupe du monde 1994. Le groupe y était parvenu en prenant la bonne habitude de ne pas perdre. Un peu comme l'équipe de Laurent Blanc. Celle-ci n'a probablement pas tout à fait les mêmes armes que sa devancière et il ne s'agit pas de dire que la victoire au Mondial 2014 est à l'horizon comme en 1998. Mais sa situation actuelle est plus enviable qu'on veut bien le dire. Combien d'équipes européennes ont aujourd'hui plus de certitudes à avancer? Trois ou quatre, pas plus.
L'excès de confiance ne mène nulle part, mais l'autoflagellation non plus. Aligner 18 matches sans défaite avec une équipe de peintres, ça n'existe pas. Au cours de cette série, la France a gagné en Angleterre et en Allemagne. Mais aussi en Pologne et en Ukraine. Elle a aussi joué la Croatie. Autant d'équipes qui seront à l'Euro. Elle a aussi battu le Brésil et les Etats-Unis. A-t-elle toujours été brillante? Certainement pas. Affiche-t-elle l'assurance et la maîtrise qui caractérisent les ténors? Pas davantage. Mais chaque test passé avec succès, comme celui de Brême, lui donne un peu plus de crédit et de confiance. "Il faut rester très humbles, mais on peut surprendre tout le monde en continuant comme ça", avance d'ailleurs Florent Malouda. On pourra toujours trouver de bonnes raisons de minimiser chacune de ses performances. La victoire en Allemagne? La Mannschaft était privée de plusieurs joueurs majeurs. Exact. Mais après tout, les Bleus étaient diminués eux aussi, dans le secteur offensif, avec les absences de Benzema et Rémy, les deux meilleurs buteurs de l'ère Blanc.
Alors, oui, à l'Euro, ce sera un tout autre contexte, une autre histoire et il ne faut pas sur-interpréter les enseignements de matches amicaux. L'équipe de France ne fait peur à personne, mais elle inspire à nouveau une forme de respect. Joachim Low, le sélectionneur allemand, a d'ailleurs pris soin de recadrer les choses mercredi soir.  "La France est invaincue depuis 18 matches, elle ne prend pas beaucoup de buts et elle a de grandes individualités qui jouent à Manchester United, Barcelone, Chelsea ou à l'AC Milan", a-t-il rappelé, avant d'estimer que les Bleus compteraient parmi les "favoris de l'Euro, comme l’Espagne ou l’Allemagne". Personne, dans le staff ou parmi les joueurs français, ne le suivra sur ce terrain. Favori? Oh que non ! Mais cette équipe de France a l'allure d'un outsider, d’un empêcheur de tourner en rond. Pas plus. Mais pas moins.
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