L’Argentine en confiance

Un succès, même en match amical contre une sélection appartenant à la classe moyenne du football européen, n’est jamais anodin. L’Argentine n’en tirera aucune conclusion définitive, mais sa première sortie de l’année à Berne face à la Suisse a eu au moins le mérite de ne pas couper l’élan né d’une victoire précieuse en Colombie le 15 novembre dernier (2-1).

L’Albiceleste venait ce jour-là de remettre un peu d’ordre dans ses comptes, après un début de parcours poussif (victoire 4-1 face au Chili, défaite 0-1 au Venezuela et nul 1-1 contre la Bolivie). "Ce match contre l’Equateur en juin, c’est bien évidemment le plus important pour nous", a insisté Lionel Messi. Le capitaine argentin, auteur en Suisse de son premier triplé avec sa sélection, rêve de remporter la Coupe du Monde, et si possible chez le voisin brésilien. Messi a surtout compris que le marathon des qualifications de la zone CONMEBOL pourrait laisser quelques gros poissons sur le carreau. Et avec sept points en quatre matches, l’Argentine n’est encore sûre de rien.

Alejandro Sabella, lui, est au moins convaincu d’une chose. "Avoir Messi avec nous, c’est une véritable bénédiction" Mais le sélectionneur argentin ne s’est uniquement attardé sur le cas du barcelonais, "autour de qui l’équipe va tourner" Sabella a globalement apprécié le comportement de son équipe, louant "sa solidarité, sa solidité et le sens du sacrifice de ses joueurs." L‘ancien entraîneur d’Estudiantes La Plata, qui a rappelé tout le poids de l’absence sur blessure d’Angel Di Maria (Real Madrid) – "un élément important, capable de changer de rythme" - avait exigé que ses joueurs pressent les Suisses le plus haut possible. Ce fut surtout le cas en première mi-temps, mais c’est dans les toutes dernières minutes de la seconde que cette stratégie, qui s’était assouplie au fil du match, à offert à Messi l’occasion de donner l’avantage aux siens. « On doit encore s’améliorer », a cependant souligné l’unique buteur argentin de la soirée, dont l’association avec Agüero a beaucoup plu à Sabella. "Ils s’entendent bien, se trouvent facilement", a confirmé le technicien sud-américain, également "satisfait" de l’entrée de Gago en seconde période.

Mais les Argentins n’ont pas toujours maîtrisé leur sujet face à un adversaire plutôt hermétique. Il n’a pas échappé à Sabella, qui est passé du 4-4-2 au 3-4-3 quand Zabaleta est monté d’un cran, que le côté gauche de sa défense a été trop souvent fréquenté par les Suisses. L’égalisation de Shaqiri (50e)est justement venue de là, et Sabella a devant lui un évident problème à régler. Et individuellement, Rodrigo Brana (Estudiantes La Plata), appelé pour la première fois en sélection, Jose Sosa (Metalist Kharkiv) et Maxi Rodriguez (Liverpool) n’ont pas beaucoup pesé sur le jeu de l’Albiceleste. "Ils ont été moyens. Le problème, c’est que beaucoup de joueurs de cette équipe ne jouent pas sur le même rythme que Messi ou Agüero, a expliqué un journaliste argentin. Il n’y a pas assez de créativité dans le jeu."