Après France-Pays-Bas : Les 4 raisons pour lesquelles les Bleus ne peuvent plus se passer du 4-3-3

4-4-2 avec Benzema et Giroud, 4-2-3-1 avec Nasri ou Valbuena en soutien dans l’axe, 4-3-3 : depuis le début de son mandat en août 2012, Deschamps a cherché un système de jeu et beaucoup tâtonné. Aucune évidence ne s’est imposée à ses yeux… avant le barrage retour face à l’Ukraine. u. La prestation de mercredi a levé les derniers doutes. Deschamps peut partir à la conquête du Brésil en 4-3-3. Voici pourquoi.

Le 4-3-3 a un gros avantage sur les autres systèmes : il permet d'aligner Cabaye, Pogba et Matuidi et d'exploiter au mieux la complémentarité des trois hommes. Les deux succès les plus aboutis de son mandat (face à l'Ukraine et aux Pays-Bas), Deschamps les a acquis grâce à l'énorme volume de jeu de son milieu de terrain : "Le football, ce n’est pas que des attaques placées, il faut aussi récupérer le ballon et se projeter vite vers l’avant, on l’a bien fait ce soir", notait Deschamps mercredi. Son succès face aux Néerlandais, la France est allé le chercher dans le pressing, en prenant à la gorge son adversaire. Ce sont Matuidi et Pogba qui ont donné le la. A l'heure actuelle, ces Bleus ne semblent plus pouvoir se passer de leur trident du milieu qui a presque autant d'importance dans le onze tricolore que Motta-Verrati-Matuidi dans le onze parisien.

C'est un Matuidi radieux qui s'est présenté à la presse mercredi. Avec un but et une passe décisive, il a sans doute livré son match le plus abouti en sélection. Le système de jeu y est pour beaucoup. "Ce 4-3-3 me va comme un gant mais il va à toute l'équipe", a expliqué le joueur parisien qui étrenne ce système toute la saison avec son club. "On a su parfaitement s'y adapter. Il me permet de me projeter vers l'avant et d'être décisif, nous les milieux." Contrairement au 4-2-3-1 qui bride les milieux dans leurs intentions offensives, le 4-3-3 permet de mettre en valeur les qualités de percussion de Pogba et Matuidi. Il permet d'apporter du nombre et du soutien à Benzema dans la surface. Les Pays-Bas n'ont jamais su contenir la menace.   

Le principal inconvénient de ce 4-4-3 restait l'incapacité de Deschamps à trouver le pendant de Franck Ribéry côté droit.Un inconvénient qui se couplait à une frustration : celle de ne pas aligner Mathieu Valbuena à son meilleur poste : dans l'axe en soutien de l'attaquant. Le match face aux Pays-Bas a rendu le casse-tête moins insoluble pour le sélectionneur car Valbuena a étalé aux yeux de tous sa capacité à manger de la craie à droite. S'il n'est pas un pur ailier de débordement, il s'est montré particulièrement dangereux sur son aile où sa qualité de centre a fait des merveilles. En équipe de France, Valbuena s'adapte à toutes les situations et le problème de l'ailier droit n'en est peut-être plus un.

Dans le 4-2-3-1 tel que Deschamps l'a testé avec deux milieux scotchés devant leur défense, Benzema a eu trop souvent tendance à décrocher pour toucher des ballons au niveau du rond central. En 4-3-3, Pogba et Matuidi jouent beaucoup plus haut et Benzema, qui compte plus de soutiens devant, n'a plus à dézoner. Or l'avant-centre des Bleus a démontré qu'il n'était jamais aussi dangereux que lorsqu'il rôdait autour des seize mètres adverses. C'est là qu'on l'attend. Pas dans un rôle de piston mais dans celui de finisseur.