L'énigme Griezmann : 1 but toutes les 28 minutes en joker, 0 en titulaire. Des stats surréalistes

C'est une histoire qui n'en finit plus de se répéter pour Antoine Griezmann. Aligné dans le onze de départ face au Brésil (1-3), l'attaquant de l'équipe de France n'a été ni décisif, ni performant. Le contexte d'un match maîtrisé par la Seleçao, au cours duquel l'entrejeu français, dominé, n'a offert que peu de munitions à ses attaquants, peut expliquer en partie cette contre-performance. Mais le constat reste le même. Griezmann est encore resté muet en tant que titulaire, alors qu'il fait si souvent la différence quand il entre en cours de match.

Le rôle qu'il doit avoir chez les Bleus reste une énigme. Sur ce qu'il réalise à l’Atlético Madrid, club actuellement de très haut niveau, dont il est le meilleur buteur en Liga (14 buts), et sur son profil assez atypique par rapport aux autres attaquants tricolores, le natif de Mâcon s'inscrit normalement comme un membre du onze de départ en équipe de France. Sur ses stats chez les Bleus en revanche, c'est plutôt le costume de joker qui lui va le mieux. Très clairement.

La différence de rendement est saisissante. En quinze sélections, Griezmann a démarré neuf matches et n'a pas inscrit le moindre but en 698 minutes de temps de jeu. Sur les six matches au cours desquels il est sorti du banc, l'attaquant de l'Atlético Madrid a trouvé le moyen d'inscrire cinq buts, en seulement 142 minutes. Il affiche un ratio exceptionnel : un but toutes les 28,4 minutes.

Les statistiques traduisent autant les difficultés de Griezmann à être performant dans un rôle de titulaire, que sa très grande capacité à faire la différence en sortie de banc. Même sans être décisif. A l'image de son entrée face au Nigeria (2-0) en 8e de finale de la Coupe du monde. Il avait redynamisé l'attaque tricolore et provoqué le but inscrit contre son camp par Joseph Yobo.

Deschamps a des raisons de se demander s'il doit utiliser Griezmann exclusivement dans un rôle de joker. Au-delà des statistiques, les caractéristiques de l'attaquant de l'Atlético vont aussi dans ce sens. Capable d'évoluer dans l'axe ou sur un côté en attaque, d'apporter de la vitesse et de la percussion, il offre des possibilités intéressantes pour un coach en cours de match. D'autant plus qu'il a prouvé sa faculté à être efficace en tant que remplaçant.

Reste à savoir si cela poussera le sélectionneur à modifier ses plans. Le trio Valbuena-Benzema-Griezmann s'est imposé comme la première option pour Deschamps en attaque depuis le match amical face aux Pays-Bas (2-0) en mars 2014. C'est celui qu'il a choisi d'aligner d'entrée de jeu face aux adversaires les plus redoutables de l'équipe de France depuis un an : l'Allemagne (0-1), l'Espagne (1-0), le Portugal (2-1) et donc le Brésil (1-3).

Deschamps a d'autres options. Notamment celle qui consiste à titulariser Olivier Giroud à la pointe de l'attaque et à décaler Karim Benzema sur le côté gauche de l'attaque, en gardant Valbuena sur le flanc droit. Il avait choisi cette configuration lors des matches face à la Suisse (5-2) et le Nigeria (2-0) au dernier Mondial. Si elle ne met pas forcément en valeur Benzema, l'attaquant de référence des Bleus, cette option offre au moins au sélectionneur la perspective de pouvoir utiliser Griezmann dans un rôle de joker. Certainement pas celui qu'il préfère. Mais celui qui lui va le mieux jusqu'ici.