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France-Brésil – Varane et Sakho fébriles, Sagna et Evra inoffensifs : la défense bleue en faillite

Ilyes Ramdani

Mis à jour 27/03/2015 à 12:12 GMT+1

Face au Brésil, l'équipe de France est apparue amorphe, souvent dépassée par les accélérations de la Seleçao. Loin d’être accidentelle, cette défaite (1-3) a levé le voile sur les difficultés de la défense des Bleus.

Raphaël Varane et Mamadou Sakho sous le maillot de l'équipe de France, lors du match amical face à l'Espagne.

Crédit: Panoramic

Varane et Sakho, une cohabitation hésitante

Sakho et Varane sont apparus hier comme deux joueurs en quête de repères. Leur complicité lors de la Coupe du monde a laissé place à une hésitante cohabitation. Mêmes lorsqu’elles furent réussies, leurs interventions n’ont que rarement rassuré l’équipe.
Dépassé par le jeu court brésilien sur l’égalisation, impuissant sur le but de Neymar, battu par Luiz Gustavo sur corner : Varane a payé au prix fort ses errements.
Dans la relance, le duo a pêché par manque d’audace, ou manque de justesse. Sakho a bien tenté, quelques fois, de casser les lignes adverses en cherchant la verticalité. Ce ne fut que rarement efficace, la faute étant partagée par une mobilité collective aux abonnés absents.

Tout allait trop vite pour Sagna et Evra

Il faut dire que les deux défenseurs centraux français n’ont pas été aidés (loin de là) par leurs latéraux. Bacary Sagna, à droite, et Patrice Evra, à gauche, ont paru en grande difficulté face à la vivacité des attaquants brésiliens, Neymar et Willian en tête.
Sur le premier but, Sagna laisse à Oscar toute la latitude pour trouver Neymar dans le cœur du jeu. C’est lui qui recule, ensuite, alors que l’ensemble de la défense monte pour s’aligner. Une erreur grossière qui l’amène à couvrir Oscar du hors-jeu, puis à le laisser ajuster Mandanda.
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Patrice Evra lors de France-Brésil, mars 2015

Crédit: Panoramic

A gauche, Patrice Evra n’est pas en reste. Sur le deuxième but, le défenseur de la Juventus est devancé puis battu par Willian, qui a alors tout loisir de servir Neymar en position idéale.
Autant d’errements surprenants au vu de l’expérience internationale de Sagna et Evra (respectivement 45 et 64 sélections). La déception eut été moins grande si les deux latéraux avaient compensé ces défaillances par un certain apport offensif. Il n’en fut rien… ou si peu.

Des latéraux inoffensifs

A droite, Sagna eut le mérite de prendre son couloir, évoluant assez haut pour pallier les dézonages de Valbuena. Touchant un nombre important de ballons, le Mancunien n’en a bonifié que trop peu. Contrôles approximatifs, centres trop rares ou imprécis : l’ancien Auxerrois a fait l’étalage de son indigence technique mercredi.
Plus à l’aise balle au pied, Patrice Evra est, lui, apparu timoré dans la moitié de terrain brésilienne. Le latéral gauche n’a que très peu percuté, semblant craindre tout le long du match les contre-attaques brésiliennes. Sa capacité habituelle à apporter le danger a fait défaut, mercredi soir à Saint-Denis.
Au total, le nombre de ballons dangereux amenés dans la surface par les deux latéraux des Bleus se rapproche dangereusement du zéro. De quoi amputer une animation offensive déjà bien mal en point, comme l’expliquait notre envoyé spécial sur place.

Quelles solutions ?

La défaite d’un soir ne doit pas, pour autant, pousser Didier Deschamps à la révolution. Le choix de la charnière centrale Varane-Sakho n’est pas à remettre en question, sa cohérence ayant été prouvée plusieurs fois depuis 2013.
Le droitier et le gaucher, le relanceur élégant et le robuste homme de duels, le discret Varane et l’extraverti Sakho : les deux hommes s’opposent autant qu’ils se complètent. Il leur reste plus d’un an pour affiner leurs automatismes, gagner en expérience et s’assurer une place durable de titulaire en club.
La question des latéraux est plus complexe.
A droite : Sagna ne doit sa titularisation qu’à l’absence de Mathieu Debuchy, blessé. Le latéral droit d’Arsenal est le titulaire du poste, et la prestation de son ancien coéquipier au stade de France n’est pas de nature à bousculer cet état de fait. Derrière ? Personne… ou si peu de monde : à 31 ans, et malgré sa bonne saison lyonnaise, Christophe Jallet n’incarne pas vraiment l’avenir des Bleus, tandis que Sébastien Corchia se morfond à Lille.
A gauche : L’avenir est un peu moins morose. Et encore. Gaël Clichy, irrégulier à Manchester City, n'a plus porté le maillot bleu depuis octobre 2013. Lucas Digne, hier espoir de la nation à ce poste si compliqué, en est réduit à des prestations mi-figue mi-raisin, au PSG comme sous le maillot des Bleus. Quant à Layvin Kurzawa, convaincant avec l’ASM, il semble payer son attitude controversée avec les Espoirs, à l’automne dernier. Autant dire que la concurrence n’a pas franchement de quoi effrayer Patrice Evra. C’est peut-être ça, le plus inquiétant.
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