Ça change tout

C'est désormais officiel, Arsenal est un prétendant à la couronne d'Angleterre. Revenus à quatre points de Chelsea, les Gunners peuvent même prétendre se rapprocher à une petite unité s'ils remportent leur match en retard face à Bolton le 6 janvier prochain. Outre le fait qu'ils mettent la pression sur Manchester United, relégué à la 3e place avant de se déplacer à Hull City, les hommes de Wenger font coup double en distançant, au moins provisoirement, Aston Villa.

Les Villans, qui comptaient le même nombre de points qu'Arsenal au coup d'envoi, ont fait illusion pendant une heure de jeu. Avec son armée de jeunes internationaux aux dents longues, Martin O'Neill perturbe les plans d'Arsène Wenger en proposant un jeu direct et basé sur le contre qui fait planer une menace permanente sur le but d'Almunia. En pleine confiance, les joueurs de Birmingham, qui restent sur 4 victoires de rang, tiennent bon.

La rentrée de Cesc Fabregas va balayer tous leurs espoirs. Victime d'une blessure aux ischio-jambiers qui l'a empêché de débuter la rencontre, l'Espagnol fait basculer le match sur deux coups de patte. Le premier sur un coup-franc déposé dans la lunette de Friedel (1-0, 65e), le second après un modèle de contre-attaque qu'il converti avec sang-froid (2-0, 81e). L'affaire est pliée depuis longtemps quand Diaby, dans les arrêts de jeu, conclut la démonstration londonienne d'un tir tout en finesse (3-0, 90e). Aston Villa ne deviendra donc pas la première équipe, depuis Leeds en 1994-95, à battre les quatre équipes du Big Four. Les Villans en étaient même loin ce dimanche...

Sans briller, Manchester United a fait le boulot. Mis sous pression par la victoire d'Arsenal plus tôt dans la journée (3-0 face à Aston Villa), les Red Devils devaient absolument s'imposer sur la pelouse de Hull City pour reprendre la deuxième place au classement. C'est chose faite et ce, en grande partie, à un seul homme : Wayne Rooney. L'international anglais est impliqué dans les trois réalisations de son équipe.

Rooney a tout d'abord le mérite de débloquer la situation juste avant la pause. Jusque-là, les Mancuniens avaient buté sur une formation de Hull bien regroupée derrière et parfois dangereuse en contre. Rien qui ne justifiait son piteux 19e rang au classement en tout cas... Il suffit pourtant d'un centre de la droite et d'une déviation de Giggs pour que Rooney ne surgisse pour ouvrir la marque (1-0, 45e). Les hommes de Ferguson peuvent s'estimer heureux sur ce coup-là mais ils paient un coupable relâchement en seconde période quand Rooney, décidément dans tous les coups, adresse une mauvaise passe en retrait que Fagan exploite d'un centre à destination d'Altidor. Ce dernier, balancé de l'épaule par le jeune Rafael, obtient le penalty ! Fagan égalise en prenant Kuszczak à contre-pied (1-1, 59e) et relance les débats.

Rooney, lui, les survole. Le voilà qui déborde sur l'aile droite et centre en force... Affolé par la présence de Park dans son dos, le malheureux Dawson signe un terrible autogoal (1-2, 73e). Le 3e but de M.U ne doit rien à personne si ce n'est, encore une fois, à l'enfant terrible de Manchester. Wayne Rooney s'offre en effet une passe décisive géniale, sous la forme d'un petit pont, vers Berbatov tout seul au second poteau (1-3, 82e). Grâce à ce succès, les Red Devils reviennent à deux petits points de Chelsea au classement et reprennent leur 2e place à Arsenal. Mais, avec les trois équipes de tête qui se tiennent en quatre points, le championnat anglais est plus que jamais indécis.