City humilie Chelsea

CHELSEA - MANCHESTER CITY : 2-4
Buts : Lampard (42e, 90e) pour Chelsea ; Tevez (45e, 76e s.p) et Bellamy (51e, 87e) pour City

Ceux qui attendaient avec impatience les retrouvailles entre John Terry et Wayne Bridge n'ont pas été déçus. Les deux joueurs, au cœur de l'affaire de mœurs la plus en vogue du Royaume, se sont gentiment esquivés lors du protocole d'avant-match, sous l'œil des caméras à l'affût de la poignée de main des deux ex-coéquipiers. Ce fut la seule confrontation entre les deux hommes, qui ne se sont pas croisés directement sur le terrain, chacun se contentant de rester dans sa zone.

Samedi soir, c'est finalement Wayne Bridge qui aura le sourire. Tout avait pourtant mal commencé pour le latéral de City, sifflé par son ex-public à chaque fois qu'il touchait le ballon. A dix minutes de la fin, c'est néanmoins lui qui pouvait bomber le torse, lorsqu'il cédait sa place à Santa Cruz. Manchester City était alors en démonstration sur la pelouse de Stamford Bridge. Un succès venu sanctionner une supériorité tactique des Citizens, attentistes en première période, entreprenants et réalistes en seconde.

Comme souvent à Stamford Bridge, ce sont les Blues qui ouvraient et clôturaient la marque, par l'intermédiaire de Lampard. Mais entre temps, l'autre club de Manchester avait pris un avantage irrémédiable grâce à Tevez et Bellamy, auteurs chacun d'un doublé. C'est l'Argentin qui se mettait le premier en évidence en signant l'égalisation des siens juste avant la pause, sur un énorme exploit individuel. Un but dont Chelsea, qui dominait alors la rencontre, ne s'est jamais vraiment remis. Juste après le repos, Bellamy enfonçait le clou, là encore sur une jolie action personnelle. Le plus dur était fait.

Les hommes de Mancini n'avaient plus qu'à contenir les attaques désordonnées et stéréotypées des Blues, et à profiter des espaces laissés vacants par leurs adversaires. Ce qu'ils firent à merveille, en exploitant les faiblesses des hommes d'Ancelotti, lui aussi assez peu inspiré sur ses changements. Chelsea, qui vient de concéder sa première défaite à domicile de la saison, reste bel et bien leader de Premier League. Le problème, c'est que les Blues ont flanché tant physiquement que mentalement, à l'image de Belletti et Ballack, expulsés respectivement à la 75e et la 81e minutes. Et si Chelsea, favori de toutes les compétitions dans lesquelles il est engagé, perdait tout? A la vue du match, la question mérite d'être posée. Les coéquipiers de Drogba, qui ne comptent plus qu'un point d'avance sur leur dauphin Manchester United, ont peut-être perdu plus qu'un simple match, trois jours après être rentrés vaincus de leur déplacement à Milan en C1. Les Red Devils, qui accueilleront les Blues dans un mois, peuvent remercier leur voisin honni pour le coup de main.

Arsenal a aussi profité de la déconvenue de ses voisins londoniens. Jusqu'à samedi les Gunners n'avaient jamais rien réussi de bon à Stoke. Cette fois, malgré un but encaissé sur une nouvelle longue touche dès la 8e minute, ils sont revenus dans le match pour l'emporter brillamment 3 à 1 grâce à Bendtner, Fabregas et Vermaelen. L'état d'esprit et la force mentale montrés par les joueurs sont d'autant plus remarquables qu'ils ont du surmonter la très grave blessure de leur milieu de terrain gallois de 19 ans Aaron Ramsay suite à un horrible tacle de Ryan Shawcross, d'ailleurs exclu.

Mais les Gunners effectuent un déplacement difficile chez une équipe de Stoke, solide et rugueuse, qui les avait éliminés de la Coupe d'Angleterre il y a un mois. Fragiles en défense, où ils seront privés sur blessure de William Gallas, les Londoniens craignent les longues touches de Rory Delap, "de véritables corners", selon leur entraîneur Arsène Wenger.