Arsenal, une déroute

Recruté en toute fin de mercato pour stabiliser la défense d'Arsenal, Per Mertesacker, peu en vue lors de ses débuts londoniens, a livré une prestation absolument désastreuse sur la pelouse d'Ewood Park. Symbole d'une arrière-garde londonienne aux abois, le géant allemand n'a rien fait de bon ce samedi , en étant beaucoup trop souvent pris à défaut par les (modestes) attaquants de Blackburn. Son apathie et ses sautes de concentration ne sont pas acceptables à ce niveau mais ont surtout déteint sur ses coéquipiers en seconde période, à l'image de Koscielny qui, à force de combler les brèches, a craqué et inscrit un CSC largement évitable sur le dernier but des Rovers.

"C'est épouvantable. L'équipe se montre volontaire, mais quand vous regardez le nombre de buts que nous concédons (14 en 5 matches), ça ne va tout simplement pas, a déploré Arsène Wenger après cette nouvelle débâcle." Nous ne sommes pas capables de nous concentrer en défense pendant 90 minutes pour gagner des matches comme celui-là. Quand on mène 2 à 1 avec la qualité que nous avons, il est important de ne pas donner de buts gratuits comme nous l'avons fait", a ajouté le manager Français, dont deux des joueurs ont marqué contre leur camp, Song et Koscielny

S'ils menaient 1-2 à la pause grâce à des buts inscrits par Gervinho et Arteta, les Gunners auraient pu regagner les vestiaires avec un avantage plus important. Les hommes d'Arsene Wenger se sont créés de nombreuses opportunités durant le premier acte qu'ils ont outrageusement dominé mais n'ont pas su "tuer" le match. Un manque de réalisme lourd de conséquence au vu du scénario final de la rencontre. Les Londoniens doivent pourtant être conscients que leur fébrilité défensive persistante ne leur permet pas de gâcher autant de munitions face au but adverse. "Nous nous sommes créé beaucoup d'occasions, même en seconde période, mais nous avons manqué de concentration sur ce que nous savions être leurs points forts, les corners et les coups francs", a constaté amèrement le boss des Gunners après la rencontre.

Auteurs d'une première période globalement convaincante, les Gunners ont déjoué dès la reprise. Les coéquipiers de Robin Van Persie ont beaucoup trop reculé devant la pression exercée par les Rovers. Pire, ils ont offert eux-mêmes le but d'égalisation à l'équipe locale sur un "csc" gag de Song. Véritable tournant du match, cette action met en relief le manque de ressources morales d'une équipe qui doute encore, dont l'absence de véritable leader se fait énormément sentir. Les Londoniens ont totalement pris l'eau après ce but et ont attendu les ultimes minutes de jeu pour relever la tête.

Mis à mal durant un mercato très pénible pour son club, Arsène Wenger n'est pas au mieux de sa forme. Le manager historique des Gunners a attendu le dernier quart d'heure de jeu pour modifier son système et renforcer le secteur offensif de son équipe qui courait alors après le score. Le passage en 4-4-2 et l'entrée de Chamakh se sont révélés bénéfiques pour Arsenal et auraient certainement dû intervenir plus tôt dans ce match à rebondissements.

Une nouvelle fois, Wenger risque d'essuyer une pluie de critique de la part de la presse anglaise. Une situation qu'il compte affronter sans paniquer. Fragilisé à deux semaines du 15e anniversaire de sa prise de fonction à Arsenal, le manager n'a pas voulu se prononcer sur les "spéculations" concernant son avenir. "Les spéculations font partie de la vie moderne. Qu'y puis-je? Mon avenir, c'est de me concentrer sur ce que je sais faire, c'est-à-dire donner le meilleur de moi-même pour le club", a-t-il dit. Mieux, il se dit toujours confiant dans la capacité de ses joueurs à réagir. "Je crois que ce groupe va décoller, mais il est important d'obtenir rapidement des résultats"..