AVB ne tâtonne plus

Il y a moins d'une semaine, Arsène Wenger paraissait le seul à croire en Villas-Boas. Pendant ce temps, la presse anglaise, elle, n'hésitait pas à critiquer le Portugais aux six défaites dans ce début d'exercice. Depuis, les Blues sont montés d'un cran. De quoi donner raison au technicien d'Arsenal. Le 2 décembre dernier, le Français soutenait son homologue sur Eurosport : "Villas-Boas a besoin de temps. Chelsea est en recherche de confiance. Donc il faut une période d'ajustement. Ils n'ont pas encore trouvé le parfait équilibre." Ce qu'ils approchent désormais. La semaine dernière, ils ont assuré leur place en huitièmes de finale de Ligue des Champions en battant Valence (3-0) mardi 6 décembre. Et, ce lundi à Stamford Bridge, ils ont infligé à Manchester city (2-1) sa première défaite de la saison en Premier League.

"Nous sommes toujours vivants dans la course au titre de champion de Premier League, attaque d'emblée André Villas-Boas au micro de la BBC. Nous devons construire sur ce que nous sommes en train de faire." Avec ses trois victoires consécutives depuis le 3 décembre dernier et la victoire à Newcastle (0-3), l'entraîneur de Chelsea donne l'impression que cette semaine marque un point important de la saison. "Après notre mauvaise série, nous avons trouvé la confiance qui grandit match après match et nous avons joué un beau spectacle contre le leader du championnat", détaille-t-il. Nous avions besoin de faire notre travail pour nous remettre sur la bonne voie de notre challenge."

La bonne voie, c'est aussi d'arrêter de tâtonner. L'entraîneur de 34 ans arrivé de Porto à l'intersaison s'approche enfin d'un onze de départ type. Enchainant notamment deux défaites contre Liverpool (2-1 puis 2-0) fin novembre, il a longtemps cherché les bons joueurs à placer dans son 4-1-2-3 qu'il a souhaité conserver. Mais, cette semaine, il n'a effectué que deux petits changements parmi les titulaires des trois derniers matchs. Didier Drogba est l'une des principales modifications à peser dans l'équipe. Débloquant les rencontres contre Newcastle puis Valence, l'Ivoirien a clairement pris la place de Fernando Torres qui n'a inscrit que deux buts en Premier League depuis le début du nouvel exercice à la pointe de l'attaque des Blues.

Aux côtés de l'ancien Marseillais, Juan Mata et surtout Daniel Sturridge, très agité sur l'aile droite, sont également devenus indispensables. Ce sont les Kalou, Malouda, et bien sûr Anelka qui en ont fait les frais. Dans l'entrejeu aussi, la composition initiale du début de saison a évolué. De Mikel Obi, Lampard, et Ramires, seul le Brésilien figurait parmi les titulaires lors des deux dernières rencontres. Il évoluait avec Raul Meireles à ses côtés et le jeune Romeu en provenance du Barça en retrait. Avec cette composition, Villas-Boas se passe ainsi du pilier de Chelsea depuis le début des années 2000, Frank Lampard. Pas sûr pour autant que le problème soit réglé. Car l'international anglais ne veut pas se laisser faire. Validant le pénalty en fin de match contre Manchester city lundi (82e), il a déclaré à l'issue du match "ne pas comprendre le choix" de son coach. Des problèmes pourraient bien être en vue.

C'est finalement la défense qui a le moins évolué dans les plans du technicien portugais. Devant le portier Petr Cech, John Terry, Ashley Cole et Branislav Ivanovic ont souvent évolué ensemble. La quatrième place se partage, pour le moment, entre David Luiz et José Bosingwa, forçant le défenseur serbe à passer d'un poste dans l'axe à celui de latéral droit. Après un début de saison plus compliqué, les Blues n'ont rien perdu de leurs ambitions. Avec leur onze-type tout neuf, ils retrouvent le podium. Mais savent bien que la saison est longue. Villas-Boas, lui, connaît l'importance "des matchs de décembre." Parmi les quatre rencontres du mois, un affrontement contre Tottenham qu'ils précèdent au classement attend les Londoniens le 22. Ensuite, ils auront une période plus relâchée. Avant de reprendre les choses sérieuses le 5 février prochain, en recevant Manchester united.