Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Ben Arfa se confesse

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 16/01/2012 à 08:22 GMT+1

HBA raconte le manque d'amour paternel et son flirt avec une secte religieuse, il y a trois ans, dans un long entretien paru ce lundi dans L'Equipe. Hatem Ben Arfa, en manque de temps de jeu, mais obsédé par les Bleus, se dit maintenant en paix avec lui-même. Extraits.

Hatem Ben Arfa, 2011

Crédit: AFP

Hatem Ben Arfa livre ce lundi, dans L'Equipe, un entretien-vérité d'une rare richesse, qui éclaire de confessions très intimes tous les virages plus ou moins bien négociés d'une carrière sinueuse. Le joueur français de Newcastle, prodige de la génération 1987, aujourd'hui âgé de 24 ans, a fait un travail sur lui-même d'une grande profondeur et se dit aujourd'hui en paix avec lui-même. Il n'était pas obligé de rendre public cet itinéraire psychologique, mais il l'a fait en pressentant que cela serait pour lui comme un nouveau départ, lui qui rêve des Bleus et d'Euro 2012. "J'ai envie de donner aux autres, de donner de l'amour de donner du plaisir aux spectateurs, au public français" dit Ben Arfa au quotidien sportif. Dans cette longue interview, Ben Arfa confesse surtout deux choses : son attitude négative et son refus de l'autorité sont dus à un déséquilibre psychologique né d'un manque d'amour paternel. Et ces frustrations l'ont conduit à frôler le sectarisme religieux il y a quasiment quatre ans.
Ben Arfa commence par légitimer les commentaires pas toujours agréables qui ont escorté sa carrière et ses attitudes passées, sans complaisance. "Je dégageais quelque chose de négatif, j'avais de mauvaises énergies. Je parlais fort, je voulais toujours participer aux conversations. Je saoulais sûrement." Décrivant sa tendance aux "pulsions", il confirme avoir toujours "eu d'énormes difficultés à (se) soumettre à l'autorité : toute la frustration que j'avais eu côté familial, je la faisais payer aux gens de l'extérieur." Ben Arfa explique : "Mon père ne m'a jamais dit je t'aime. Il m'a manqué de la générosité dans ma vie. (...) Il a toujours été derrière moi mais il n'a jamais su extérioriser ses sentiments. Je ne lui en veux pas. Mon père n'a pas eu de père. Il a reproduit un schéma que j'essaie de casser pour moi, car je dois avancer."
Finies les "pulsions"...
Exemple-type des pulsions de Ben Arfa : son refus d'entrée en jeu lors d'un OM-PSG de 2008, dont il donne une version détaillée. Nous sommes à la mi-temps. "Gerets déclare super fort à son adjoint Dominique Cuperly : 'Y en a un parmi vous, il ne va plus jouer pendant un mois.' Je savais qu'il s'adressait à moi, raconte HBA. Dans ma tête, je me disais : 'Si tu veux, je peux même ne pas jouer pendant toute l'année.' Or quand, il déclare ça à 2-1, Gerets sait qu'il n'a pas besoin de moi. Seulement Paris égalise puis prend même la tête. Et là il me dit : 'Va t'échauffer'. Je me souviens lui avoir répondu : 'Je croyais que je n'allais plus jouer pendant un mois. Dans ce cas, je ne rentre pas'." Rarement utilisé à Newcastle en ce moment, Ben Arfa dit avoir changé. "J'ai toujours de la frustration à ne pas jouer, mais au lieu d'aller au clash avec le coach, comme avant, je laisse tomber car je sais que je serai perdant." Le tout en reconnaissant que son attitude libertaire ne s'est pas évaporée dans ses rapports avec Alan Pardew. "Je vais me soumettre à son autorité tout en conservant ma philosophie. A savoir jouer au football, un jeu fait de mouvements et de passes."
L'autre temps fort de cet entretien, c'est le passage où Ben Arfa reconnaît qu'il a failli s'égarer il y a quelques années dans le sectarisme religieux. Il confirme être un musulman pratiquant modéré. "Certes je ne mange pas de porc. Mais ça m'arrive de boire de l'alcool et j'aime les filles." La religion lui permet de "(se) soumettre à la vie, apprend à être humble". Mais cette recherche de spiritualité l'a conduit à s'égarer, vers 2007-2008, suite à une relation amicale avec le musicien Abd al Malik au moment où Ben Arfa était "mal, en recherche de bien-être." A Oudja, au Maroc, HBA s'était rapproché "d'un système comme dans une secte". "Je faisais partie d'un mouvement avec un chef spirituel, un chekh. (...) Quand je suis rentré dans la salle des prières, il fallait que je lui baise les pieds. C'était obligatoire. Heureusement ce jour-là mon ego m'a sauvé. Je ne pouvais pas accepter ça. (...) Ils m'ont endoctriné à une équipe où j'étais très vulnérable. (...) Ils m'ont presque coupé de tout le monde." L'embrigadement de Ben Arfa dans un groupe religieux proche du sectarisme était une rumeur tenace qui circulait dans le milieu du football mais qui n'avait jamais connu de véritable publicité. En août 2010, son père avait bien clamé dans Le Parisien qu'Hatem Ben Arfa était "comme dans une secte", mais il faisait référence à son conseiller Michel Ouazine. HBA dit aujourd'hui de ce conseiller : "Ma chance est d'avoir eu Michel à mes côtés. Il a écouté mes souffrances sans jamais me juger. Avec mes proches, ma famille, c'était trop compliqué."
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité