Diaby : "Pas fragile"

Abou Diaby aura tenu 27 minutes. De retour de blessure à Liverpool, samedi dernier, il a vite rechuté. Une nouvelle blessure qui a soulevé de nombreuses interrogations sur sa capacité à rester en forme. Le joueur d'Arsenal est donc monté au créneau dans les colonnes de L'Equipe et du Parisien pour rétablir la vérité. "Les gens me collent cette étiquette de joueur fragile. Je comprends leur point de vue mais je ne le suis pas", se défend-t-il. Sa blessure à la jambe ? "Rien de grave", rassure-t-il. "Je n'ai qu'une blessure de grade 1 à l'ischio-jambier, c'est-à-dire que le muscle n'est pas touché, aucune fibre n'est endommagée. Seule l'aponévrose est un peu déchirée, explique-t-il. Mais c'est un problème minime. Si tout se passe bien, en fin de semaine je pourrai recommencer à courir. Une semaine, dix jours d'arrêt, c'est rien. Mais je ne vais pas prendre de risque".

Une vraie explication de spécialiste. "Je pourrais être médecin", plaisante-t-il. Car Diaby enchaîne les blessures. S'il n'est pas fragile, pourquoi cette avalanche de blessures ? "J'ai subi trois opérations à la cheville au cours de ma carrière. A partir de là, mon corps a été totalement déséquilibré, entre ma jambe gauche et droite. J'ai compensé les faiblesses de l'une avec l'autre. Et pour tout remettre en place, ça n'est pas facile", explique-t-il, avançant que sa cheville "a doublé de volume à cause de ses opérations". C'est pour ça qu'il est parti en janvier à Miami avec Renaud Longuèvre, l'entraîneur de Ladji Doucouré. "Mon problème est d'ordre biomécanique. Ca va prendre du temps. Une fois que tout sera remis, je n'aurai plus mal nulle part", assure-t-il dans Le Parisien. "Lorsqu'on te colle cette étiquette (de joueur fragile, ndlr), ça fout les boules. Mais je vais m'en sortir", promet-t-il.

Malgré ce nouveau contretemps, et même s'il n'a disputé que trois bouts de matches cette saison, Diaby espère toujours être du voyage à l'Euro 2012 avec les Bleus. "C'est la pire saison que j'ai passée. Mais si je reviens en forme en équipe de France et qu'on gagne l'Euro, ça sera la meilleure, sourit-il. On ne pensera plus aux huit premiers mois. La roue va tourner". Pourtant, l'ancien Auxerrois a conscience que sa place dans le groupe France est loin d'être assurée, même si Laurent Blanc l'adore. "Il faut que je revienne vite et, surtout, il faut que je sois bon quand je rejouerai, sinon le sélectionneur ne me prendra pas, sait-il. Même s'il a confiance en moi, je dois être performant. Et j'ai envie de lui rendre cette confiance". Car le Gunner garde la foi. Il ne pense plus à arrêter sa carrière, comme cela avait pu être le cas "il y a deux, trois ans". "C'est mon destin, relativise-t-il aujourd'hui. Toutes ces épreuves m'ont façonné. C'est un challenge pour moi de revenir à mon meilleur niveau. Mais j'ai la rage. Je n'ai jamais été autant motivé. Je sais que je vais sortir de cette impasse".