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Nasri a le (sky) blues

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 15/01/2012 à 17:40 GMT+1

En déplacement à Wigan lundi (21h00), Manchester City attend toujours que Samir Nasri réponde aux attentes suscitées par son transfert onéreux et ses débuts tonitruants, fin août. Chez les Skyblues, l'ancien joueur d'Arsenal ne trouve pas sa place. A cinq mois de l'Euro, le temps presse.

Samir Nasri Manchester City

Crédit: AFP

L'action se déroule mercredi soir. Pas sur la pelouse de l'Etihad Stadium, où City vient d'être éliminé de la League Cup par Liverpool (0-1), mais dans les rues de Manchester. Samir Nasri est au volant de sa luxueuse berline. Arrêté à un feu rouge. Quand soudain, le Français est pris à parti. Des supporters des Reds le chambrent. "1-0! 1-0!", clament-ils avec une ironie non dissimulée. Nasri baisse sa vitre. Tente de répondre. En vain. Les moqueries s'enchaînent : "Tu n’aurais jamais dû quitter Arsenal" ou encore "tu n'es personne", tonnent les supporters taquins. Nasri en a suffisamment entendu. Il finit par appuyer sur l'accélérateur, et s'échappe dans la nuit mancunienne.
La scène, filmée avant de faire le tour du Web, peut paraître anecdotique. Elle ne l'est pas. Elle traduit le calvaire que vit Nasri à Manchester. Car depuis que l'ancien Gunner a rejoint les Citizens - pour la coquette somme de 29 millions d'euros -, il erre comme une âme en peine sur les pelouses de Premier League. Son temps de jeu pourrait accréditer la thèse d'une montée en puissance, amorcée par des débuts tonitruants face à Tottenham (1-5), le 28 août. Après tout, il a déjà disputé 28 matches sous le maillot des Skyblues. Dont la moitié en Premier League, pour un bilan, honorable de quatorze titularisations.
Même Squillaci est plus efficace !
Sauf que derrière ces chiffres se cache une autre réalité, plus préoccupante. Nasri tarde à poser son empreinte sur le jeu mancunien. Son rendement offensif (2 buts et 7 passes décisives) fait l'objet de toutes les railleries sur Twitter. Sur le réseau social, on ne manque pas de souligner que même Sébastien Squillaci, le défenseur d'Arsenal, marque plus fréquemment. A sa décharge, Roberto Mancini le trimbale à tous les postes créatifs de son entrejeu et lui accorde une confiance modérée. La preuve : l'international français joue rarement les matches qui comptent. Comme face à Manchester United (1-6) ou contre Chelsea (2-1) en championnat. Comme à Naples en Ligue des champions (2-1). Et quand Mancini daigne l'aligner dans l'axe, à son poste de prédilection, Nasri est totalement hors sujet. Ce fut le cas, il y a huit jours, en Cup, face à United (2-3).
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Roberto Mancini Samir Nasri Manchester City

Crédit: AFP

Voilà pour le constat. Les explications, elles, sont plus obscures. A Arsenal, il était, aux côtés de Cesc Fabregas, l'animateur et le chef d'orchestre des Gunners. A City, il n'est qu'une star parmi d'autres. La concurrence y est nettement plus rude. Et pour l'heure, Nasri ne l'a pas apprivoisée. David Silva, James Milner et Adam Johnson, pour ne citer qu'eux, lui font de l'ombre. "Nasri est un champion de très, très haut niveau, disait pourtant Mancini fin décembre. Je pense qu'il peut mieux faire mais quand on change d'équipe, on peut avoir des problèmes. J'aimerais que Nasri joue mieux car c’est vraiment un bon joueur."
Blanc plus conciliant que Domenech
Le message de l'Italien est troublant de similitudes avec celui de Laurent Blanc. En octobre dernier, quand Nasri avait qualifié les Bleus pour l'Euro en inscrivant "le but le plus important de (sa) carrière" face à la Bosnie (1-1), le Cévenol avait eu ses mots pour le néo-Citizen : "Samir, pour moi, c'est un très, très bon joueur. Moi, j'ai confiance en lui. Ce qu'il fait aux entraînements, il peut le faire plus souvent en match."
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Samir Nasri Laurent Blanc

Crédit: Reuters

Pas plus tard que la semaine dernière, Raymond Domenech disait sensiblement la même chose que Mancini et Blanc. Mais au micro de RTL, l'ex-patron des Bleus a eu une analyse plus crue. Celle qui l'avait sans doute conduit à ne pas l'emmener en Afrique du Sud, pour le Mondial 2010 : "Samir a du talent. Il a besoin d'arrêter de discuter, de parler des uns et des autres et de se remettre sur le terrain, travailler, de montrer que c'est un grand joueur." En clair, halte aux excuses et aux plaintes, comme celles exprimées à l'égard de Blanc en août dernier*. Place aux actes. Car à cinq mois de l'Euro, il n'a plus de temps à perdre. Djibril Cissé, qui rêve lui aussi d'être du voyage en Ukraine et en Pologne, voit en son ancien coéquipier marseillais "le maître du jeu de l'équipe de France". Encore faut-il que Nasri s'impose comme celui de City.
* Dans France Football, Samir Nasri avait réclamé publiquement plus de franchise à Laurent Blanc. "J'aimerais mieux que le sélectionneur me dise certaines choses entre quat'zyeux", avait lâché l'ancien Gunner.
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