Arsenal-Liverpool : Wenger sait que le chemin du titre passe par les pieds d'Özil

Mesut Özil est toujours un génial intermittent. Du moins pour l'instant. En l'espace de deux matches de Premier League, le stratège allemand d'Arsenal a déjà montré toutes ses facettes. Une prestation sans relief, malgré quelques éclairs, pour une défaite à domicile, face à West Ham (0-2). Malmené par Reece Oxford, défenseur des Hammers âgé de seulement 16 ans, l'ancien joueur du Real a eu droit à sa pluie de critiques et de moqueries habituelle quand il passe à côté d'un rendez-vous.

Changement de décor la semaine dernière. Özil a livré une performance remarquable pour guider les Gunners vers la victoire, sur le terrain de Crystal Palace (1-2). Des dribbles déroutants et des passes inspirées, à l'image de celle adressée à Olivier Giroud pour l'ouverture du score. L'Allemand a été brillant et décisif. Et il a eu droit à sa pluie de louanges habituelle quand il est à l'heure au rendez-vous. Et quand il justifie enfin cette flatterie de José Mourinho à son sujet.

Mourinho sait de quoi il parle. En trois saisons au Real Madrid, le technicien portugais a eu le temps de se rendre compte du talent d'Özil. Mais surtout de son impact sur l'équipe madrilène. Si le club merengue a pu mettre un terme à la domination du Barça sur la Liga en 2012, il l'a dû aussi aux 20 passes décisives de son meneur allemand. Özil passait aussi à côté de certains matches avec le Real. Mais ça ne l'a pas empêché d'être directement impliqué sur quasiment 25 buts par saison en Liga.

Jusqu'ici, Arsène Wenger a eu toutes les raisons d'être frustré par le rendement d'Özil à Arsenal, tant il était nettement inférieur à celui qu'il affichait au Real. L'Allemand a connu davantage de pépins physiques à Londres qu'à Madrid, où il bénéficiait aussi de la présence d'un finisseur hors-norme, Cristiano Ronaldo, pour exploiter ses offrandes. Au bout du compte, chez les Gunners, Özil n'a jamais été directement impliqué sur plus de 15 buts par saison en Premier League.

Le manager des Gunners reste pourtant l'un des premiers défenseurs du plus gros transfert de l'histoire du club, recruté au Real pour 50 millions en toute fin de mercato. "Il est arrivé tard à l'été 2013, sans préparation dans l'équipe, rappelait-il début août. En 2014, il est revenu épuisé par la Coupe du monde et après, il a été blessé pendant quatre mois. Il a vraiment commencé à s'adapter sur la deuxième moitié de la saison passée. Cette saison est très importante pour lui."

Comme Arsenal, comme beaucoup d'observateurs, Wenger attend plus d'Özil. Aussi parce qu'il le considère davantage en mesure de dominer son sujet en Premier League aujourd'hui. "Il est plus autoritaire dans sa façon de dicter le jeu qu'auparavant, estime-t-il. Il est plus fort physiquement, c'est sûr, et mieux armé pour lutter en Premier League. Je suis confiant sur le fait qu'il puisse être l'un des grands joueurs de la saison 2015-2016." Pour Wenger, il peut même être le plus grand.

C'est exactement ce dont Arsenal a besoin. Les Gunners se sont dotés d'un grand gardien cet été avec Petr Cech, mais la reconquête d'un titre de champion d'Angleterre - qui leur échappe depuis 2004 - passe forcément par les pieds de Mesut Özil. L'Allemand doit être plus décisif et régulier pour que l'équipe de Wenger puisse rivaliser avec Chelsea, Manchester City et Manchester United. Il ne doit plus être un génial intermittent. Il doit être génial, tout simplement.