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Mourinho n'a pas tort : son Manchester United va mieux... mais n'avance toujours pas

Bruno Constant

Mis à jour 05/12/2016 à 21:03 GMT+1

PREMIER LEAGUE - Au terme d'une journée très animée, on va encore parler de José Mourinho et de son Manchester United. Acharnement ? Non. Son équipe est désormais plus près de la zone de relégation que du leader, Chelsea.

Jose Mourinho

Crédit: Panoramic

Il s'est passé beaucoup, beaucoup de choses lors de cette 14e journée. Et, pourtant, qu'avons-nous appris que nous ne savions déjà ? Avec 36 buts en 9 rencontres - en attendant Middlesbrough-Hull ce soir -, la Premier League a confirmé qu'elle était un championnat spectaculaire et imprévisible où tout espoir est permis jusqu'à la dernière minute, même pour Bournemouth, mené 0-2 puis 1-3 à domicile face à Liverpool avant d'arracher un succès 4-3 dans le temps additionnel !
Les Reds ont confirmé qu'ils seraient difficilement champions avec une défense aussi fragile. A Manchester City, la formation de Guardiola a confirmé qu'elle dominait souvent ses adversaires sans maîtriser son sujet ni la méthode imposée par son entraîneur. Mais elle ne perdra pas beaucoup de rencontres en dominant autant qu'elle l'a fait face à Chelsea (1-3). Comme face à Tottenham (2-1), les Blues ont confirmé qu'ils avaient une force mentale et collective à toutes épreuves. Quant à Arsenal et Tottenham, ils se sont extirpés d'un mois de novembre pénible en punissant la faiblesse des deux pires équipes "anglaises" du moment : West Ham (5-1) et Swansea (5-0).
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José Mourinho lors de MU-Arsenal

Crédit: Panoramic

Tout le monde est à sa place... sauf MU

Néanmoins, on va s'attarder sur Manchester United. Oui, encore Manchester United. Certains y verront de l'acharnement, d'autres une opportunité de taper un peu plus sur Jose Mourinho qui, il faut le reconnaître, nous le rend bien avec ses réactions d'après-matches où il répond par oui ou par non sans même regarder le journaliste. "Why always me ?", dirait Mario Balotelli. Oui, pourquoi toujours lui ?
Peut-être parce que son club est bien parti pour être une fois de plus le dindon de la farce ou plutôt la dinde de Noël. C'était déjà le cas avec le pauvre David Moyes ou l'arrogant Louis van Gaal. Et ça l'est encore avec le Special One. A tel point qu'on ne sait pas si c'est le fauteuil laissé par Alex Ferguson qui est piégé ou si ceux qui lui succèdent tour à tour étaient déjà sur la pente descendante avant d'arriver. Ce qui est sûr c'est que tous peinent à relancer la machine à gagner qu'était MU.
En dehors de United, tous les gros bras de la Premier League sont à la place qu'on leur prédestinait. Chelsea en tête, Arsenal, Liverpool et Manchester City juste derrière, Tottenham légèrement en retrait. Après quatorze journées et à l'approche des fêtes, les Red Devils (6e) se trouvent plus près de la zone de relégation (10 points) que d'un vingt-et-unième titre de champion d'Angleterre (13). Et Mourinho ne peut plus se cacher derrière l'héritage de Van Gaal pendant que Conte, lui, a remis son ancien Chelsea moribond d'aplomb et insufflé un nouvel air chez les Blues.
Au détour de larges victoires en Ligue Europa (4-0 contre Feyenoord) et en Coupe de la Ligue (4-1 face à West Ham), son équipe vient d'enchaîner un troisième résultat nul consécutif à Everton (1-1), après West Ham (1-1) et Arsenal (1-1), sur un même score qui traduit les mêmes problèmes, aux deux extrémités du terrain : une incapacité à plier des débats qu'elle domine dans l'ensemble et celle de préserver sa cage inviolée. En conférence de presse, Mourinho a une nouvelle fois interpellé les journalistes, les accusant de voir toujours le verre à moitié vide : les mauvais résultats plutôt que les progrès de sa formation. Quand on critiquait le jeu de ses équipes passées, Mourinho mettait en avant ses résultats, ses trophées. Quand son équipe ne gagne pas, il met en avant sa qualité de jeu. Why always him ?
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Mourinho : "Mieux jouer que nos adversaires, c'est ce qu'on fait depuis longtemps"

Fellaini le fautif, pas Mourinho

Néanmoins, il n'a pas tout à fait tort. Manchester United joue beaucoup mieux depuis quelques semaines. Arsenal n'aurait jamais dû repartir d'Old Trafford avec un point et West Ham, dont le gardien a été élu Man of the Match, a été dominé dans tous les secteurs par son hôte (68% de possession, 17 tirs, 8 cadrés). Mais, à chaque fois, ses joueurs ont été victimes d'une erreur individuelle. Le marquage sur Olivier Giroud et Diafra Sakho ou encore la faute de Marouane Fellaïni, dimanche, dans la surface sur Idrissa Gueye, auteur, au passage, d'un match énorme ! La décision de Mourinho de faire entrer le géant belge plutôt Juan Mata, resté sur le banc, a fait débat. L'Espagnol était sans doute le meilleur joueur mancunien de ces dernières semaines et il aurait été utile pour garder le ballon, permettre au bloc de remonter.
Mais il n'y avait pas de scandale à miser sur le mètre quatre-vingt-quatorze de Fellaini en fin de match pour repousser la pression d'Everton sur le but de De Gea. Le plus étonnant dans l'histoire est de constater qu'un joueur comme Fellaïni puisse atteindre la barre des cent apparitions sous le maillot d'un club comme Manchester United, ce qui peut expliquer aussi les difficultés des Red Devils. Le Belge l'a fêté d'une drôle de manière, d'un geste maladroit, face à son ancien club où l'un de ses ex-coéquipiers n'a pas été tendre avec lui. Sur le plateau de Sky, Leon Osman a balancé que Fellaïni était "toujours comme ça", "qu'à l'entraînement il pouvait vous marcher sur le pied ou vous donner une béquille" et qu'il préférait "le voir dans la surface adverse".
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Marouane Fellaini

Crédit: Eurosport

En début de saison, Fellaïni a longtemps été l'un des premiers choix de Mourinho avant de disparaître devant l'évidence du talent de Herrera puis du profil bien plus adapté de Carrick. Et on peut s'étonner que le Portugais ne l'ait pas vu avant. Mourinho, qui avait ce talent de tout voir avant les autres, a mis plus de trois mois pour trouver la bonne formule, bien après tout le monde. A savoir un milieu à trois ou plutôt un 4-1-4-1 qui s'appuie sur une vraie sentinelle (Carrick), que n'était ni Fellaïni ni Herrera, et dont l'expérience et le calme dans le positionnement et la relance sont bénéfiques à l'équipe.

Sur la bonne voie quand même

Ce système donne également davantage de libertés, notamment offensives, à Pogba, qui évolue à son meilleur poste - milieu axial légèrement excentré côté gauche -, et à Herrera, qui aime se projeter comme le Français. En dehors d'un back four qui subit la blessure de Bailly et craque trop facilement, Mourinho n'est plus très loin d'avoir trouvé son onze-type avec un trio offensif qui évoluera au gré des formes et méformes. A gauche, avec Martial qui, lorsqu'il se rapproche de son niveau de la saison passée, reste un ton au-dessus de Rashford. A droite, avec Mata ou Mkhitaryan qui prend peu à peu ses marques. Enfin, dans l'axe, avec Ibrahimovic devant Rashford voire Rooney, le grand perdant de l'équation.
Même s'ils n'avancent pas vite, les Mancuniens sont sur la bonne voie quand même. En espérant qu'il ne soit pas déjà trop tard. Pour le titre, c'est certain. Pour la quatrième place qualificative pour la Ligue des Champions, déjà à 9 points, c'est à voir.
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