Domenech reste en poste

Il n'y aura pas eu de surprise. Depuis le match nul ramené de Roumanie (2-2), l'avenir de Raymond Domenech ne semblait plus vraiment menacé. L'issue du conseil fédéral, qui devait décider de son sort après les trois premiers matches de qualification pour le Mondial 2010, était même écrite d'avance. Les 20 des 21 membres présents mercredi n'ont donc pris personne à contre-pied avec 19 voix sur 20 pour la reconduction du sélectionneur tricolore et une abstention lors d'un vote à bulletins secrets. Et comme le 3 juillet dernier, Domenech a été confirmé à son poste. Un choix qui ne surprendra personne.

Si le conseil fédéral avait été à contre-courant après le fiasco de l'Euro, cette décision était en effet beaucoup plus prévisible. Bien sûr, les cinq points demandés à Domenech lors du conseil du 3 juillet ne sont pas atteints*. Mais, les Bleus ont redressé la barre après un départ catastrophique (défaite 3-1 en Autriche), avec un succès contre la Serbie (2-1) et un nul en Roumanie (2-2). C'est d'ailleurs ce dernier match qui a convaincu les derniers réticents.

Menée 2 à 0 après dix-sept minutes à Constanta, l'équipe de France a trouvé les ressources mentales pour revenir et arracher un nul dans le sillage de Franck Ribéry et Yoann Gourcuff. Pour beaucoup, cette rencontre marque la naissance d'un groupe qui s'est forgé une âme. "Il s'est passé quelque chose en Roumanie, ça se passe très bien entre le coach et les joueurs, nous considérons qu'il serait criminel de bouleverser l'encadrement de l'équipe de France", a confirmé Jean-Pierre Escalettes, président de la FFF.

Ces dernières semaines, Raymond Domenech avait marqué des points précieux. Il a su changer sa communication un peu acide qui lui été reprochée pour se mettre en retrait et répèter qu'il n'a plus qu'un seul but: la qualification pour le Mondial 2010 en Afrique du Sud. Il a aussi réussi à mettre en place un système de jeu qui fonctionne, prendre le risque de lancer Yoann Gourcuf avec le succès que l'on connait, avoir le nez creux en remplaçant Benzema par Anelka contre la Serbie et sûrement trouver les mots pour relancer le groupe France. Des faits qui ont plaidé en sa faveur. Mais le conseil fédéral n'avait de toute manière pas 100 000 solutions.

Après les derniers résultats plutôt encourageants, le refus catégorique de Bordeaux de lâcher Laurent Blanc, et le fait que Didier Deschamps ne fasse toujours pas l'unanimité, Domenech était incontournable. Surtout que les joueurs ont affiché clairement leur soutien au technicien national, notamment les cadres, Ribéry et Henry. Pourtant, le maintien de Domenech laissera encore beaucoup de personnes sceptiques. Les flottements de la défense française inquiètent avec 15 buts sur leurs 7 derniers matches. Tout comme les difficultés rencontrées face à des adversaires de seconde zone. Mais bon, s'il fallait changer de sélectionneur, c'était le 3 juillet et pas le 15 octobre...