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Serie A : Naples-Juventus : Ces Napolitains sont désespérants

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 01/03/2013 à 01:37 GMT+1

Avant le choc Naples-Juventus vendredi (20h45), notre spécialiste de la Serie A, Johann Crochet se penche sur le cas des Napolitains et espère les voir, enfin, passer un cap.

FOOTBALL 2012 Juventus-Naples (Cavani et Lichtsteiner)

Crédit: AFP

C'est l'histoire d'une équipe qui s'effondre depuis plusieurs semaines à chaque fois qu'elle pourrait mettre la pression sur la Juventus. Une équipe talentueuse mais au mental encore un peu fragile et qui déçoit dans les moments importants. Pourtant, parler de déception pour un club deuxième du championnat, n'est-ce pas trop fort ? Pourquoi faire un article "à charge" sur le Napoli ? On attend beaucoup de l'équipe de Mazzarri. Trop ? C'est bien possible. D'où une conclusion un peu sévère : quand l'enthousiasme est au plus haut, Naples fait redescendre ses supporters sur terre. Et la déculottée en Europa League n'a rien arrangé.
Le mercato n'a pas fait progresser l'équipe
Cet été, l'ambition de De Laurentiis était d'apporter quelques retouches dans l'effectif de Naples. Au programme, apporter de la concurrence, un banc de meilleure qualité et un ou deux titulaires de talent. Pour cela, Naples a recruté Gamberini et Behrami de la Fiorentina, Mesto du Genoa et les jeunes prometteurs Uvini (Sao Paulo), El Kaddouri (Brescia) et Insigne (De retour de prêt de Pescara), sans trop s'affaiblir, malgré le départ de Lavezzi au PSG et celui d'un Gargano - sur la pente descendante - à l'Inter.
Aux deux tiers de la saison, on peut se pencher sur ce mercato avec du recul et avec de nombreux matchs joués par ces recrues. Et le bilan n'est pas flatteur. Comme prévu, Behrami n'est qu'un aboyeur au milieu de terrain : un hybride entre un marathonien et un catcheur, autrement dit, il court beaucoup et il multiplie les fautes. Gamberini est loin d'être un défenseur sûr, panique souvent et a des problèmes de marquage. D'ailleurs, pour l'ancien défenseur de la Fiorentina, autrefois l'un des plus prometteurs à son poste, cela fait quelques saisons que ses performances sont sur le déclin. Ensuite, Giandomenico Mesto ne sert strictement à rien, il rentre souvent et est aussi souvent invisible. Censé être le remplaçant de Maggio, il n'est tout simplement pas à la hauteur.
Si Lorenzo Insigne est la seule recrue à briller depuis le début de saison, Omar El Kaddouri ronge son frein, la faute à l'utilisation qu'en fait Walter Mazzarri. En effet, la plupart du temps, l'ancien attaquant de Brescia est lancé dans le grand bain avec une majorité de remplaçants, comme en Europa League où l'entraîneur italien attend de lui des miracles. On a vu meilleure intégration. Comme par exemple celle d'Insigne, qui joue régulièrement avec les Hamsik, Cavani, Inler, Pandev et progresse donc à vue d'œil.
Les ambitions limitées de Mazzarri
Je viens de l'évoquer à travers la saison d'El Kaddouri mais le système Mazzarri mérite quelques explications. L'entraîneur de Naples a une haute estime de lui-même (pêle-mêle dans une interview de début de saison : "J'ai de l'expérience et je suis désormais un expert ; j'ai parlé tactique avec Guardiola et on a les mêmes idées ; etc"), ne supporte pas qu'on le contredise (il a encore quitté l'interview post Naples-Roma car il n'aimait pas l'analyse du match faite par les journalistes et consultants) et a une vision à très court terme (et il l'assume).
Mazzarri est également ce qu'on peut appeler un "chouineur". Il aurait tout à fait sa place parmi les très nombreux techniciens de Ligue 1 qui n'analysent la défaite que par l'arbitrage et expliquent qu'il est impossible de jouer tous les trois jours. Résultat, il a passé son temps à mettre une équipe B en Europa League, s'est fait humilier à deux reprises à domicile en phase de groupes (0-3 contre le PSV, 1-3 contre Dnipro) avant la déroute contre Plzen et un cinglant 5-0 sur l'ensemble des deux matchs. Contre les Tchèques, Mazzarri a une nouvelle fois expliqué sa rotation par la volonté de rester collé à la Juventus en championnat. Manque de bol, sur les trois matchs entourant cette double confrontation européenne, Naples n'en a pas gagné un seul et n'a récolté que trois points pour autant de matchs nuls.
L'entraîneur Mazzarri est assez séduisant car il a su imposer un superbe jeu de contre où Lavezzi prenait son pied, Cavani courait comme un chien fou et marquait but sur but et où Hamsik se régalait des espaces laissés par les adversaires pour envoyer ses deux flèches sud-américaines. L'homme Mazzarri me plait beaucoup moins. La gestion de son effectif est tout à fait discutable et son comportement teinté de parano très désagréable.
Cavani dépendance
Si Naples va moins bien et a perdu une belle occasion de revenir à portée de tir de la Juventus, c'est aussi parce qu'Edinson Cavani est muet. Toujours aussi généreux dans l'effort, l'Uruguayen n'a plus marqué depuis un mois et rate des grosses occasions qu'il a toujours eu l'habitude de transformer. Orphelin de son buteur, Naples ne marque plus et ne compte que trois petits buts sur les six dernières rencontres et pire, aucune réalisation sur les quatre derniers matchs.
Et puis il manque cette régularité contre les gros. Sur les trois dernières saisons plus celle en cours, Naples n'a récolté que 26 points sur 63 possibles contre les trois gros clubs du Nord (Inter, Milan, Juve), pour une moyenne de 1,2 point par match. Edinson Cavani est lui aussi en manque de régularité. Hormis un triplé contre Milan la saison passée, et un autre triplé contre la Juve celle d'avant, l'Uruguayen n'a marqué qu'un autre but contre l'Inter. Il a donc marqué sept buts sur quinze matchs disputés mais ce sont sept buts inscrits uniquement sur trois matchs. Si on élargit aux clubs romains, Cavani confirme son goût pour les triplés avec trois autres œuvres du même type (deux contre la Lazio, un contre la Roma) sur les trois dernières saisons. Et si Cavani se débloquait face aux Turinois vendredi soir avec un nouveau triplé ?
Naples reçoit donc la Juventus vendredi et peut avoir des regrets. En s'imposant contre la Sampdoria et l'Udinese, le club aurait pu revenir à deux points, puis à trois points des Bianconeri, avec cette confrontation directe dans un San Paolo chauffé à blanc. Et quand on sait que la Juve n'a plus gagné à Naples en championnat depuis la remontée des Napolitains en Série A en 2007, encaissant même cinq fois sur six trois buts, la déception ne peut être qu'immense. Et ce, malgré une "confortable" deuxième place au classement. C'est tout le paradoxe napolitain cette saison…
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