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Juventus : Andrea Agnelli, Antonio Conte, Arturo Vidal, les pères d'un Scudetto parfait

Eurosport
ParEurosport

Publié 06/05/2013 à 15:19 GMT+2

Réussite collective incontestable, le titre de la Juventus doit beaucoup à Andrea Agnelli, Antonio Conte, Arturo Vidal et... au Juventus Stadium. Explications.

Antonio Conte, 2013

Crédit: AFP

La Juventus vient de remporter son 29e Scudetto dans une saison maîtrisée du début à la fin. Il s'agit du deuxième titre de champion consécutif et il est encore plus beau que le premier, car comme l'a dit Gianluigi Buffon après le match, "l'année passée, personne n'attendait la Juve à ce niveau, alors que cette année, c'était l'équipe à battre". La Juve a su se mettre à l'abri assez rapidement et a pu gérer sa fin de saison. Bien sûr, tout le club, des dirigeants aux joueurs en passant par le staff, sont à féliciter, mais comme pour chaque défi relevé, certains éléments ont été plus importants que d'autres. Les voici.
Andrea Agnelli
Il est impossible de ne parler que de ce Scudetto car il fait suite à un premier titre qui a redonné confiance aux joueurs et a permis de valider le projet instauré en 2010 par Andrea Agnelli. Le président de la Juve a été l'architecte de cette période faste de la Juventus. C'est lui qui a convaincu les actionnaires (sa propre famille, à travers la holding Exor, elle-même contrôlée par Giovanni Agnelli e C. S.a.p.a.) de se lancer dans un projet à moyen et long terme avec le club turinois. Entre dépenses importantes pour renforcer une équipe arrivée à bout de souffle et recapitalisations financières, Andrea Agnelli a redonné au club les moyens de ses ambitions.
Autre décision majeure du président de la Juve, le choix d'Antonio Conte comme entraîneur du club. Alors certes, Conte était un ancien de la maison et avait réussi à faire remonter Bari (en 2009) et Sienne (en 2011) en Série A, mais son unique passage dans la première division italienne, avec l'Atalanta Bergame, s'était soldé par un échec, Conte démissionnant en cours de saison. Pour un club aussi prestigieux ayant très souvent misé sur des entraîneurs expérimentés, le choix d'Antonio Conte était tout sauf un gage de sécurité pour Agnelli. Et pourtant, il n'a pas hésité longtemps avant de faire signer un contrat à l'ancien milieu de terrain de la Juve.
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2012-13 Champions League, Juventus, Andrea Agnelli (AP/LaPresse)

Crédit: LaPresse

Antonio Conte
La grinta, c'est lui. L'extrême concentration des joueurs, c'est lui. L'abnégation, c'est encore lui. Le style de jeu attractif de la Juve, c'est aussi lui. La capacité à changer de système tactique, c'est évidemment lui. Cet Antonio Conte a tout pour plaire et est un entraîneur extrêmement complet. Résumer l'entraîneur de la Juve à son travail psychologique serait une erreur. Certes, il a su rapidement trouver les mots justes pour faire adhérer tout un groupe et faire en sorte qu'il n'y ait aucun relâchement dans la saison (et celle d'avant), mais Conte, à l'inverse d'un Ranieri, n'est pas qu'un "motivateur", c'est aussi un tacticien extrêmement bien préparé.
En se penchant sur les systèmes tactiques qu'il a utilisés, on voit la finesse de l'analyse, et surtout la lucidité de Conte, pour répondre aux éventuels problèmes. Il a débuté avec un 4-4-2 à la Juve mais s'est vite rendu compte que cela n'était pas productif, la faute à l'absence d'ailiers dignes de ce nom. Il est ensuite passé à un 4-3-3 qui a fait merveille avant de s'essayer ponctuellement, puis définitivement cette saison, à un 3-5-2 redoutable. Et Conte s'est permis le luxe de finir la saison avec un 3-5-1-1, intégrant ainsi de manière définitive Pogba et mettant Marchisio en soutien d'un unique attaquant. À chaque fois, les changements ont été réalisés pour répondre à des besoins : ailiers mauvais, mieux entourer Bonucci dans une défense à trois et mieux consolider les côtés, apporter une touche physique et technique supplémentaire avec Pogba, trouver une parade au manque de réussite des attaquants, etc.
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Antonio Conte

Crédit: Imago

Il faut quand même noter une chose : à trois journées de la fin, la Juve compte six points de plus que la saison passée tout en ayant joué la Ligue des champions, contrairement à la saison précédente, échouant en quarts de finale contre le Bayern. Si la Juve n'a pas perdu de points malgré la Coupe d'Europe – et en a même gagnés – c'est que Conte a su utiliser un turn-over efficace (pour motiver tout le monde) et a su réquisitionner l'attention de ses joueurs à chaque rencontre. Et n'importe quel entraîneur vous dit aujourd'hui que c'est l'un des aspects les plus difficiles à gérer dans un groupe.
Arturo Vidal
Il est le meilleur joueur de la Juve cette saison et un candidat au titre de meilleur joueur de la saison en Série A. Remarquable à Leverkusen (pour suivre attentivement ce club allemand, la doublette qu'il formait avec Rolfes dans le 4-2-3-1 d'Heynckes était certainement l'une des plus fortes des quinze dernières années en Bundesliga), le milieu de terrain chilien a encore pris une plus grande dimension à la Juve. Excellent balle au pied, il devient redoutable quand il se déplace sans ballon, lorsqu'il cherche les petits espaces pour s'infiltrer entre le milieu et la défense, ou entre la charnière centrale et les latéraux. Il n'a ni la qualité de passe de Pirlo, ni la frappe sèche de Marchisio, mais il est certainement, aujourd'hui, l'un des milieux de terrain les plus complets au monde. Très actif dans le pressing sur l'adversaire, agressif lorsqu'il doit récupérer le ballon, Vidal pense toujours à aller vers la surface adverse. Le Chilien est imprévisible au possible et est même avec dix buts, le meilleur buteur du club en championnat, devant Vucinic et Quagliarella.
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Arturo Vidal (Juventus)

Crédit: AFP

Le Juventus Stadium
Ce n'est pas une personne mais il en contient 40.000 à chaque match. Le Juventus Stadium a permis de retrouver des tifosi passionnés, déprimés ces dernières années par les résultats et par le fait de devoir se rendre au Stade Olympique de Turin, avec tout ce que cela comporte : piste d'athlétisme, stade de petite taille, stade froid). Le premier stade de propriété nouvelle génération en Italie a non seulement rapporté de l'argent au club, mais aussi des points à l'équipe par son enthousiasme communicatif. Dans ce stade, les tifosi sont très proches du terrain, les tribunes sont éclairées et nettement plus impressionnantes que dans le Stadio Olimpico. Les tifosi ont su encourager leur équipe du début à la fin, dans les bons moments comme lors de passages plus compliqués, comme par exemple en janvier.
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Juventus stadium

Crédit: Reuters

Ils ont fait ce Scudetto (plus de 1000 minutes jouées), avec un petit surnom :
Gianluigi Buffon : le capitaine exemplaire
Giorgio Chiellini : le mort de faim
Leonardo Bonucci : l'élève appliqué
Andrea Barzagli : l'homme fiable
Kwadwo Asamoah : la mobylette
Stefan Lichtsteiner : le provocateur
Arturo Vidal : l'insaisissable infiltré
Andrea Pirlo : le quarterback
Claudio Marchisio : l'homme de l'ombre
Mirko Vuvinic : l'irrégulier fantasque
Sebastian Giovinco : le lutin fuyant
Fabio Quagliarella : le golazo-maker
Alessandro Matri : le mort-vivant
PS : merci d'éviter d'éventuelles polémiques sur le nombre de scudetti de la Juve. Officiellement, le club en a gagnés 29.
Johann CROCHET : Créateur de footballtagcloud.com, pigiste, Johann Crochet a l'habitude de dire qu'une bonne journée commence par une revue de presse italienne et qu'une bonne année se mesure au nombre de matches de Serie A vus dans les stades. Par goût, il suit aussi le foot néerlandais et les championnats scandinaves.
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