Serie A, équipe-type de la saison 2013-2014 : la Juve et la Roma n'ont laissé que des miettes

Les années passent et Gigi Buffon reste le numéro un en Serie A. Et haut la main. Ses concurrents flambent pendant une saison, avant de se prendre rapidement les pieds dans le tapis devant la constance au haut niveau du portier de la Juve. Vous nous direz que ce n’est pas compliqué pour lui. Au contraire, à la moindre petite erreur, presse et supporters sont prêts à annoncer le déclin officiel de Buffon. Il nous a encore gratifiés d'arrêts impossibles et surtout décisifs puisque la Juve a gagné de nombreux matches sur la plus petite des marges. Gardien de la meilleure défense de la Serie A, il soulève son deuxième scudetto en tant que capitaine. Longue vie à Gigi.

Beaucoup étaient dubitatifs lors de son retour en Italie l'été passé. C'est que sa piètre saison à Manchester City laissait craindre le pire. A 32 ans, on pouvait se demander s'il avait encore la force et l'explosivité d'antan. Et bien il n'a pas perdu grand-chose. Le colosse s'est remis à faire ce qu'il sait le mieux, labourer le côté droit avec quelques buts en prime. Preuve de ce retour en grâce, il fait partie des 23 Brésiliens pour le Mondial. Maicon revient vraiment de loin.

C'est presque un choix par défaut car il n'y a aucun joueur de classe mondiale voire nationale à ce poste en Italie. Facile donc pour le Ghanéen de surpasser ses concurrents. Cela ne doit cependant pas minimiser son mérite. Plus le temps passe et plus "Asa" se sent à l'aise sur le côté gauche. C'est clairement une des réussites de Conte que d'avoir transformé ce bon milieu défensif en un excellent joueur de couloir. Et il n'a que 25 ans, soit une belle marge de progression devant lui. Vainqueur par K.-O.

Les supporters adverses le haïssent volontiers. C’est son style de jeu qui provoque cette antipathie. Giorgio le sait et l'admet sans problème. Rugueux, dur sur l'homme, malin. Il donne des coups oui, mais il les prend aussi sans chouiner. Une muraille régulièrement infranchissable grâce à un fighting spirit hors du commun et un apport offensif non négligeable que ce soit grâce à son excellent jeu de tête ou ses chevauchées balle au pied, lui qui peut également jouer arrière gauche, son poste de formation. Désormais un meuble de la Serie A.

Benatia, lui, est la bonne surprise de la saison. Certes on ne le découvre pas en Italie car le Marocain a fait ses preuves auparavant à l'Udinese, mais on ne pensait pas qu'il digérerait aussi facilement le passage dans un Top club. Avec le Brésilien Castan, il a formé une défense centrale très assortie et imperméable. En prime, pas moins de cinq buts qui font de lui un joueur extrêmement dangereux sur les coups de pieds arrêtés offensifs. Pas étonnant que des cadors européens s’intéressent à lui. A ce rythme, il pourrait faire partie des plus grands footballeurs de l'histoire du Maroc.

Voici un joueur que Rudi Garcia a parfaitement su régénérer alors que "Capitan Futuro" était tout proche de la sortie l'été passé (à deux doigts de signer à Manchester United). Sa carrière avait besoin d'être relancée après quelques saisons de stagnation. En cela, le changement de poste lui a fait du bien. Fini le relayeur capable de projections offensives dévastatrices, place au ratisseur de ballon qui joue pratiquement à la hauteur de ses arrières centraux et ne laisse rien passer. Petit bémol, cette indiscipline qui le caractérise (cinq matches loupés, tous pour suspension), mais ça on ne le changera pas.

La fin de saison compliquée de Vidal (notamment à cause d'une blessure au genou) ne doit pas induire en erreur. Le Chilien est bien devenu un des meilleurs joueurs de la planète. Il sait tout faire et très bien : défendre, relancer, attaquer. Et il a atteint un niveau de jeu stratosphérique entre octobre et février. Une saison à 18 buts inscrits, c'est juste phénoménal. La Coupe du Monde avec le Chili pourrait être la vitrine parfaite afin de montrer à la terre entière combien il est fort. Le Top Player de la Serie A qu'on nous envie le plus.

A ses côtés, Paul Pogba a parfaitement réussi sa saison de confirmation, celle où il s’affirme en tant que titulaire indiscutable au sein de la Vieille Dame, reléguant Marchisio sur le banc de touche. Le Français dégage une incroyable sensation de puissance alliée à une technique très fine. Neuf buts inscrits, la plupart sont des chefs d’œuvre. Sa spécialité ? La minasse bien placée. Il fait preuve parfois d'un peu de superficialité mais n'oublions pas qu'il vient seulement d'avoir 21 ans. Conte le façonne jour après jour. A l’équipe de France de s'en servir à bon escient.

On l'attendait au tournant après sa première belle saison à la Viola, on n'a pas été déçu. Sa finition était un des points à améliorer, ses 15 buts inscrits toutes compétitions confondues démontrent que ça a été fait. Si Cuadrado acquiert un peu plus d'intelligence de jeu et de constance avec l’âge, alors on a là un des futurs meilleurs joueurs du monde. Feu follet imprenable qui s'adapte à tous les schémas tactiques tant qu'il joue sur l'aile. Qu'on se le dise, il ne restera pas longtemps en Serie A.

Arrivé avec l'étiquette d'un joueur peu professionnel et dangereux pour un vestiaire, c'est finalement tout l’inverse. Travailleur infatigable, exemple d'abnégation, il s'est parfaitement fondu dans le collectif de la Juventus et a comblé la dernière lacune des Bianconeri, qui manquaient d'un leader offensif. L'Apache a formé un duo très complémentaire avec Llorente : le petit trapu et le grand dadet, au bon souvenir de John Charles et Omar Sivori. Pour beaucoup il est la tête de gondole de ce nouveau scudetto. Pour nous aussi.

Meilleur buteur avec 22 réalisations, et sans tirer les penalties s'il vous plait. Il réalise un superbe doublé après son titre de capocannoniere de la Serie B il y a deux ans. Un attaquant moderne qui manquait à l'Italie, capable de faire mal hors et dans la surface et de se balader sur tout le front de l'attaque. Bref, tout sauf immobile. Il a explosé cette saison, ce qui lui a permis d'intégrer in-extremis la Squadra Azzurra. Il devrait quitter la Serie A, seul moyen pour lui de se mesurer à l'Europe. Logique.

A son arrivée à la Juve, on lui avait demandé de gagner le titre en trois ans, il en a gagné trois ! Le premier invaincu, le second sans souffrir, le troisième en fixant le record de points des grandes ligues européennes avec 102 unités ! Mais ce n'est pas tout, il manquait à cette Vieille Dame un duo d'attaquants prolifiques, Tevez (9 Millions) et Llorente (gratuit) sont arrivés cet été et il les a intégrés en finesse dans le collectif déjà en place. Résultat des courses : 35 buts. Motivateur hors-normes, il protège ses troupes et son club comme personne quitte à s'exposer médiatiquement. Conte est la Juve.

Remplaçants : Perin (Genoa), Lichtsteiner (Juventus), Darmian (Torino), Lucarelli (Parma), Castan (Roma), De Jong (Milan), Pirlo (Juventus), Borja Valero (Fiorentina), Callejon (Napoli), Totti (Roma), Toni (Hellas)