Ca va tourner

"On s'approche plus vers deux compositions d'équipe différentes. Le deuxième match face à la Belgique sera sûrement plus solide". Dès le début du rassemblement, Laurent Blanc avait été clair sur sa vision de ces deux matches amicaux. Après la prestation sans relief face aux Etats-Unis (1-0), il n'a pas dû changer d'avis. S'il a donné sa chance à des nouveaux face aux Américains (Mathieu, Koscielny, Giroud, Gonalons), on devrait assister à des retours dans le onze de départ face à la Belgique. Ceux qui n'ont pas joué vendredi ou n'étaient pas titulaires sont ainsi pressentis pour débuter. Les blessés, Florent Malouda et Yohan Cabaye postulent à nouveau. Tout comme Mamadou Sakho, Anthony Réveillère et surtout Eric Abidal, arrivé tard à Clairefontaine en raison du match de Coupe du Roi du Barça. Le choix des hommes, la gestion des temps de jeu et le désir de voir une autre animation. Voici les chantiers de Blanc.

Le test n'a pas été concluant. Le 4-4-2 mis en place face aux Etats-Unis a montré ses limites. Laurent Blanc reconnaît que ce système n'est pas fait "pour le haut-niveau". S'il ne l'enterre pas car il désire posséder plusieurs cordes à son arc, il devrait revenir à un 4-2-3-1 comme en fin de rencontre vendredi quand les Tricolores ont montré un visage plus séduisant. Ou un 4-3-3 qui semble mieux coller aux caractéristiques des Bleus.

Le constat a été criant. Vendredi, il a manqué un lien entre les milieux et les joueurs offensifs. Le 4-4-2 n'y est pas étranger. Mais en l'absence de Yoann Gourcuff et Samir Nasri, Laurent Blanc va surtout devoir trouver des joueurs pour s'occuper de l'animation face aux Belges. Tous les regards se tournent vers Marvin Martin, qui a "éclairé le jeu" vendredi lors de son entrée, comme l'a souligné Bixente Lizarazu dans Téléfoot. En quête d'un créateur, Laurent Blanc pourrait le lancer d'entrée mardi dans son entrejeu. Yohan Cabaye, loué par Blanc après son match face à l'Albanie (3-0), est une option en plus. Aligné un peu plus bas, il peut apporter une touche technique supplémentaire et sa vision du jeu pour aider Yann M'Vila notamment dans la relance.

C'est toujours le problème de ces matches amicaux du mois de novembre. Calés entre les rencontres de L1 et de Coupes d'Europe, sans grands enjeux, les sélectionneurs savent qu'il ne faut pas tirer sur les joueurs. En équipe de France cette saison, le cas de Yann M'Vila pose ainsi problème. Avant ce rassemblement, Frédéric Antonetti a demandé à Laurent Blanc de ne pas trop faire jouer son protégé. Très utilisé en club et en sélection cette saison (26 matches), le Rennais est sur les rotules. Titulaire vendredi (60 minutes de jeu), il a besoin de se reposer. Mais voilà, aligné d'entrée à tous les matches des Bleus depuis le mois d'août, il s'est rendu indispensable dans l'esprit de Laurent Blanc, qui le considère comme l'un des cinq meilleurs milieux d'Europe, et qui va être tiraillé entre l'envie d'aligner un de ses rouages essentiels et de faire souffler un de ses cadres.

Vendredi, Franck Ribéry n'a pas été transcendant, loin de là. Jérémy Menez a été de la même veine. Remis de sa blessure, Florent Malouda, souvent décevant en Bleu, postule à nouveau. Loïc Rémy, lui, a marqué des points. Sur les ailes - à droite et à gauche -, Laurent Blanc a donc le choix. Il espère trouver les bonnes options pour enflammer son jeu offensif et soutenir au mieux Karim Benzema, qui devrait être encore aligné en pointe d'entrée. Pour le côté droit, Rémy, auteur du but victorieux face aux Américains, pourrait avoir sa chance pour offrir d'autres appels et faire de la place à Karim Benzema devant. "C'est un joueur de rupture. Il est bien quand il part du côté droit pour entrer", a analysé Laurent Blanc. A gauche, Ribéry et Malouda seraient alors encore en balance. Avec un avantage pour le Munichois, plus efficace en club.

Depuis le match amical en Pologne en juin dernier (0-1), Eric Abidal n'a pas évolué sur le flanc gauche de la défense française. Laurent Blanc a souvent dit le considérer comme un latéral. Mais il a été contraint de l'aligner dans l'axe en raison des blessures, notamment celle de Philippe Mexés. Après avoir donné sa chance à Jérémy Mathieu et en l'absence de Patrice Evra, il pourrait le revoir à gauche mardi. Histoire d'offrir aussi une nouvelle opportunité à Mamadou Sakho ou à Laurent Koscielny dans l'axe où l'heureux élu devrait être associé à l'incontournable Adil Rami. Sauf si Laurent Blanc désire observer encore une fois au niveau international Jérémy Mathieu, qui n'a pas déçu face aux Etats-Unis, bien sûr.