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La L1 attend l'effet PSG

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ParEurosport

Mis à jour 06/01/2012 à 22:10 GMT+1

Malgré les investissements massifs prévus par le PSG, le mercato d'hiver s'annonce tout aussi frileux que les précédents en France. Pour les agents Christophe Hutteau et Christophe Mongai, les dix-neuf autres clubs de Ligue 1 n'ont pas les moyens de rivaliser. Décryptage.

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Crédit: Eurosport

"Il y a Paris et les autres." Le constat dressé par Didier Deschamps jeudi, en conférence de presse, est amer. Il est surtout d'un implaccable réalisme : sur le marché des transferts, Marseille ne peut plus rivaliser avec la capitale. L'OM n'est pas le seul. Aucun club de Ligue 1 n'a les moyens du PSG. "Aujourd’hui, c’est 'no limit', déplorait déjà l'entraîneur olympien la semaine dernière. Paris a investi 92 millions d’euros cet été et est susceptible d’acheter encore de grands joueurs. On se retrouve avec une équipe hors-concours." Jeudi, DD a entonné le même refrain, en pointant du doigt "un écart qui peut devenir un fossé". Et le mercato hivernal ne risque pas de réduire ce fossé entre la capitale et les dix-neuf autres pensionnaires de l'élite. "Aujourd'hui, en France, il y a clairement un marché à deux vitesses", nous explique Christophe Hutteau, l'agent de Mathieu Valbuena et de Charles Kaboré. Christophe Mongai, qui gère les intérêts de Milan Bisevac et de Frédéric Kanouté, abonde dans le sens de Deschamps: "Il y a Paris et les autres."
En janvier, le PSG version qatari a prévu de dépenser sans compter. Mais de là à penser que le marché français hivernal sera plus animé que les hivers précédents... "En termes de volumes financiers, il devrait être très frileux", prédit Hutteau. La raison de "cette faible activité" est connue. Mongai l'explicite : "Le PSG investit essentiellement sur le marché international. Paris veut faire venir des grands noms de l'étranger. Et de ce fait, il n'injecte pas d'argent sur le marché français, comme Lyon le faisait il y a quelques années." Pour les deux agents, le club de la capitale "est bien une locomotive pour la Ligue 1". "Mais son impact financier ne se traduit pas en transferts, tempère Hutteau. Ses retombées économiques concerneront plutôt les affluences dans les stades et les audiences télé."
"En hiver, les clubs français sont dans l'urgence"
En attendant, pendant que Paris "investit massivement pour l'avenir", dixit Hutteau, ses rivaux comptent leurs sous. "Pour les autres, le mercato d'hiver reste un marché de correction, souligne Mongai. 95% des dépenses sont budgétisées en début de saison. Les clubs qui investissent à cette période de l'année le font parce qu'ils sont obligés d'agir pour redresser la barre sportivement. Or, les résultats sont difficiles à prévoir en début de saison." Quand Bordeaux recrute le Brésilien Mariano et fait le forcing pour enrôler le Lillois Ludovic Obraniak, c'est parce Francis Gillot juge son effectif insuffisamment étoffé pour viser le haut de tableau. Quand Nancy s'attache les services de Sébastien Puygrenier et de Yohan Mollo, c'est parce que la troupe de Jean Fernandez bataille dans les profondeurs du classement. Chez les Girondins comme chez les Lorrains, la marge d'erreur est infiniment réduite. "Lors du mercato d'hiver, les clubs français sont dans l'urgence, reprend Mongai. Ils ont besoin de joueurs immédiatement opérationnels, qui n'ont pas besoin d'un temps adaptation et qui connaissent déjà parfaitement le Championnat de France."
Pour Hutteau, les clubs cherchent surtout à "limiter les risques liés à une future revente" et à "alléger leur masse salariale". Voilà pourquoi en hiver, ils privilégient davantage les prêts avec option d'achat. Les joueurs, eux, ne sont plus en position de force. Soit ils honorent leur contrat jusqu'à son terme, sans broncher. Soit ils consentent une baisse importante de salaire pour glaner du temps de jeu ailleurs. "Un joueur sur le départ qui gagne 80000 euros par mois ne peut plus espérer gagner la même chose dans un autre club, précise Hutteau. Au mieux, il gagnera 50000 euros. Sauf s'il signe à Paris."
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