4 Biélorusses à surveiller

Contrairement à l’équipe de Finlande où certaines individualités évoluent dans des clubs de très bon niveau en Europe, il est difficile d’extraire des joueurs de cette sélection biélorusse. Le collectif est plutôt homogène et, comme pas mal d’équipes d’Europe de l’Est, il est compliqué à bouger. Très solide défensivement et habile techniquement, le gros point faible du groupe biélorusse reste son efficacité offensive, comme l’a montré le match en Géorgie (0-1). Néanmoins, quelques (jeunes) joueurs pourraient faire la différence.

Plus grand défenseur par la taille que par le talent, Martynovich est devenu depuis deux ans et son match au Stade de France, un cadre de la sélection biélorusse, où il était alors associé à Sergey Omeljanchuk. Avec Dmitriy Verkhovtsov, ils forment une charnière très physique et très solide. Ce n’est pas très sexy, mais l’efficacité est bien présente. Ce sont d’ailleurs des joueurs au profil un peu similaire : bons dans le jeu aérien, un peu lents mais excellents dans l’anticipation. Martynovich joue depuis deux saisons maintenant au FK Krasnodar, en Russie. Il peine à se faire une place, bien qu’il connaisse son entraîneur, Slavoljub Muslin, depuis bien longtemps puisque le Serbe entraînait le Dinamo Minsk, club formateur du joueur. Encore jeune, puisqu’il n’a que 24 ans, le solide gaillard a toutes les qualités pour réaliser une carrière correcte. Avec son pays, ça en prend le chemin.

Prêté par le Rubin Kazan dans le même club que Martynovich, au FK Krasnodar, Sergey Kislyak n’est pas véritablement un joueur à suivre. C’est plutôt son histoire qui est troublante. Initialement non-convoqué par Georgy Kondratiev, le sélectionneur biélorusse, pour les confrontations face à la Géorgie et à la France, le milieu de terrain de 25 ans a profité de la blessure d’Aleksandr Hleb pour finalement faire partie du groupe. Une coïncidence avant le retour de la Biélorussie au Stade de France. Même s’il ne sera probablement pas titulaire, le sélectionneur lui préférant des joueurs plus travailleurs à son poste, Sergey Kislyak reste un bon joueur avec une très bonne qualité de passe et une exceptionnelle frappe de balle. Il avait d’ailleurs marqué un but fantastique lors de l’Euro Espoirs 2009 face à la Suède. S’il y a des superstitieux, une petite pièce sur un but de Kislyak serait peut-être un bon investissement…

Cet excellent joueur est considéré comme le digne successeur d’Aleksandr Hleb. Anton Putsila est, au niveau du talent pur, le meilleur joueur de cette sélection. Très à l’aise balle au pied et dans les petits espaces, il semble être le plus à même de réaliser l’exploit personnel pour débloquer un match. S’il est excellent pour garder le ballon, Putsila reste un joueur un peu irrégulier et qui manque de précision dans le dernier geste. A Fribourg depuis l’été 2010, Anton Putsila n’a toujours pas marqué avec le SCF. Christian Streich, son entraîneur dans le club allemand, a d’ailleurs souligné ce manque de réalisme, expliquant qu’avec sa qualité de jeu, Putsila se devait de faire mieux sur ce plan-là. Pur produit du Dinamo Minsk, l’ailier capable de jouer à gauche comme à droite, se baladait littéralement dans son championnat lors de sa dernière saison. C’est plus dur en Bundesliga, mais attention à lui.

Lui, c’est la touche exotique de la sélection. D’ailleurs, en regardant son nom, on se rend compte que le meneur de jeu n’est pas du coin. Arrivé en Biélorussie à seulement 19 ans, à Gomel, Renan Bressan est en fait Brésilien. Après une période d’adaptation au championnat avec son club, il s’est imposé comme l’un des meilleurs joueurs du championnat, avant de rejoindre le BATE Borisov et de devenir, clairement, le meilleur élément. Jugez plutôt : en jouant milieu offensif, le biélorusso-brésilien est double meilleur buteur en titre de Vysshaya Liga, le championnat local. Renan Bressan possède la nationalité biélorusse depuis 2010 mais n’est autorisé à jouer pour le pays que depuis avril dernier, ce qui lui a permis de faire les Jeux Olympiques. Il fut d’ailleurs buteur face… au Brésil. Bressan possède toutes les qualités d’un joueur brésilien : il est habile balle au pied, bon passeur, et surtout excellent sur les coups de pieds arrêtés. Une arme qui pourrait être redoutable pour une équipe qui n’aura pas forcément beaucoup d’occasions. A seulement 23 ans et du haut de ses quatre sélections, il semble déjà être un cadre de l’équipe nationale de Biélorussie.