Après France-Finlande (3-0) - Valbuena - Nasri : embouteillage dans l'axe, désert à droite

On le savait déjà. C'est désormais une certitude. Ils sont deux pour le même poste. Eux, ce sont Mathieu Valbuena et Samir Nasri. Les deux hommes, alignés ensemble face à la Finlande (3-0), le premier dans l'axe, le second à droite, ont passé leur soirée souvent loin de leur position initiale. Parce que Didier Deschamps avait demandé à ses hommes de permuter. Parce que Samir Nasri, titularisé sur le côte faible de l'équipe de France, a (trop) souvent déserté son couloir, ne réglant pas le problème de la droite française, en ajoutant un nouveau dans l'axe, là où il avait été particulièrement performant face à l'Australie (6-0). Là où Valbuena l'est depuis un an.

Au Stade de France, on a rarement vu Nasri manger la craie. Le Mancunien a un penchant naturel pour l'axe. Ce n'est pas nouveau. Laurent Blanc l'avait déjà expérimenté durant France - Angleterre (1-1), lors du premier match des Bleus à l'Euro 2012. Nasri avait constamment repiqué dans l'axe, venant souvent marcher sur les pieds de Franck Ribéry et de... Karim Benzema, qui lui aussi dézonait et participait au déséquilibre collectif. Mardi, Nasri (40 sélections) n'a pas eu le même problème avec Olivier Giroud, qui a évolué comme un vrai avant-centre. C'est avec Mathieu Valbuena (28 capes) que le souci s'est posé. Le "petit" a quasiment passé plus de temps à droite que son ancien coéquipier à Marseille. Et lorsqu'il décidait de revenir dans l'axe, Valbuena laissait un trou béant à droite que Nasri, qu'on a parfois vu plus à gauche que Ribéry, n'a pas souvent comblé.

Victoire aidant, Didier Deschamps n'a pas été perturbé par les mouvements de ses joueurs offensifs qui, il faut le reconnaitre, ont des affinités techniques, même si elles se sont révélées stériles mardi. DD a préféré saluer leur entente et l'initiative de ses hommes. "Ce n'est pas que les deux mais les quatre de devant. Ribéry a aussi permuté et Giroud aussi a fait les efforts sur les côtés, a analysé le sélectionneur national. Les positions initiales peuvent évoluer. Ils se sont globalement plutôt bien entendu même si trois joueurs pouvaient se trouver du même côté. Les tâches ont été bien réparties."

Samir Nasri n'a pas dit autre chose en zone mixte. "Je me suis senti assez bien en jambes. Quand j’étais sur le côté droit, le coach me demandait de rentrer dans l’axe pour libérer le côté pour Debuchy, a-t-il révélé. Et puis, avec Mathieu Valbuena, on se connait bien, on aime bien permuter. Il aime bien venir à droite, j’aime bien rentrer dans l’axe, c’est exactement ce à quoi je m’attendais." Mathieu Valbuena, lui, ne s'est pas arrêté pour discuter du match. Dommage, on aurait aimé avoir son avis. Le Marseillais aime peut-être permuter. Samedi à Clairefontaine, il avait également rappelé qu'il appréciait particulièrement l'axe... On aurait également bien discuté du sujet avec Mathieu Debuchy, qui a pâti défensivement du manque de présence devant lui, mais il ne s'est pas arrêté devant la presse.

Si Samir Nasri a jugé que Valbuena et lui s'étaient "bien attachés" à faire leur repli défensif, on a senti Debuchy bien seul face aux Finlandais qui ne sont pourtant pas des foudres de guerre. S'il a profité du boulevard pour attaquer et même donner un but à la "paire" Giroud - Toivio, le Magpie a dû être au four et au moulin. Mardi, ça a tenu. Le mois prochain, s'il croise la route de Cristiano Ronaldo, ça ne sera pas la même chose. Et il aura besoin d'un vrai coup de main. Pas d'un intermittent du côté droit.