Après Suède-Portugal (2-3), l'analyse : La Suède a donné le bâton, Cristiano Ronaldo a frappé

Battue 1-0 à l'aller, la Suède a logiquement joué assez haut pour presser le Portugal et le pousser à la faute. Mais les attaques suédoises, essentiellement lancées du côté gauche, ont rarement été dangereuses. A l'inverse, les Portugais ont pu se procurer des occasions en profitant des espaces laissés par les défenseurs suédois. Un contexte idéal pour Cristiano Ronaldo, qui ne s'est pas privé de l'exploiter. Surtout quand la Suède a repris l'avantage. Portés par leur public et la perspective de l'exploit, les Suédois ont joué encore plus haut avec leurs défenseurs au niveau de la ligne médiane, alors qu'il leur restait encore du temps pour inscrire le but de la qualification. En deux minutes et deux buts, CR7 s'est chargé de faire payer cette stratégie suicidaire aux coéquipiers de Zlatan Ibrahimovic. 

Le duel des stars a tenu toutes ses promesses et s'est révélé riche en rebondissements. Zlatan Ibrahimovic a donné l'impression de prendre le dessus avec son doublé pour répondre à l'ouverture du score de Cristiano Ronaldo. Derrière, CR7 a lui aussi signé deux buts pour remporter ce match dans le match et donner la qualification au Portugal. Au-delà de son triplé, l'attaquant du Real s'est démené pendant tout le match sur le front de l'attaque, constituant un danger permanent pour la défense suédoise. Il a été parfaitement alimenté par un Joao Moutinho inspiré, tandis que Bruno Alves a fait ce qu'il a pu pour contenir Ibra avant de craquer. Côté suédois, outre la grande performance de Zlatan, on retiendra l'activité du côté gauche Olsson-Kacanikilic et la maladresse de Johan Elmander.

Pauleta n'est plus seul. Avec son triplé, Cristiano Ronaldo a rejoint l'Aigle des Açores à la première place du classement des buteurs de l'histoire de la sélection portugaise avec 47 réalisations. CR7 a signé son deuxième triplé en l'espace de deux mois sous le maillot de l'équipe nationale après celui réussi face à l'Irlande du Nord en septembre (4-2). Il a atteint le record qu'il co-détient désormais avec Pauleta lors de sa 109e sélection. A seulement 28 ans.

On joue la 76e minute. Le Portugal, mené 2-1, est au bord de la rupture après avoir concédé deux buts de Zlatan Ibrahimovic quand Bruno Alves vient disputer un ballon au buteur suédois dans la surface. L'attaquant du PSG, légèrement accroché, est déséquilibré par le défenseur portugais et tombe dans la surface. Bien placé, Howard Webb laisse le jeu se poursuivre. Et sur l'action suivante, Cristiano Ronaldo inscrit le but égalisateur qui met fin aux espoirs suédois.

Oui, Zlatan peut s'incliner devant plus fort que lui…

Souvent placé, jamais gagnant, le Portugal abordera la Coupe du monde au Brésil dans sa traditionnelle position d'outsider. Un statut justifié par son parcours compliqué jusqu'au Mondial, avec une deuxième place de son groupe derrière la Russie et un barrage gagné sur la fin face à la Suède. Mais qui ne doit pas faire oublier que les Portugais ont un collectif solide qui peut encore progresser, des individualités de haut niveau à quasiment tous les postes, l'expérience de joueurs aguerris aux compétitions européennes, et qui ont un vécu de groupe en sélection. Surtout, le Portugal a Cristiano Ronaldo, le meilleur joueur du monde à l'heure actuelle, auteur de 66 buts en 2013, dont 17 depuis le début du mois octobre. CR7 a rappelé face à la Suède qu'il savait porter son équipe dans les moments décisifs. Il le fera aussi au Mondial. Peut-être plus loin qu'on ne le croit.