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Kiessling, l’oublié de la Nationalmannschaft ?

Eurosport
ParEurosport

Publié 21/03/2013 à 12:53 GMT+1

Une fois de plus, et malgré l’absence du titulaire théorique de l’attaque de la sélection allemande, Stefan Kiessling n’a pas été appelé pour les deux matches contre le Kazakhstan par le Bundestrainer. C’est l’occasion d’ouvrir le débat. Faut-il rappeler le Torjäger du Bayer Leverkusen en équipe nationale ?

FOOTBALL 2010 Allemagne - Kiessling

Crédit: AFP

Une fois de plus, et malgré l’absence du titulaire théorique de l’attaque de la sélection allemande, Stefan Kiessling n’a pas été appelé pour les deux matches contre le Kazakhstan par le Bundestrainer. C’est l’occasion d’ouvrir le débat. Faut-il rappeler le Torjäger du Bayer Leverkusen en équipe nationale ?
On se croirait revenu plus de vingt ans en arrière. Le thème Stefan Kiessling divise, cette fois-ci, la Germanie. En l’absence de Miroslav Klose et avec un Mario Gomez plus remplaçant que titulaire au FC Bayern, la Nationalmannschaft s’avance sans véritable solution de rechange en cas de blessure ou de méforme de sa pointe.
Le groupe, non équilibré, pour le Brésil est déjà connu
A l’heure où j’écris ces quelques lignes, et malgré le renoncement ou les incertitudes de certains joueurs, les choix des responsables de la sélection nationale sont ciblés. "Ce n’est pas le moment pour faire des essais", affirme Oliver Bierhoff, le manager de la NM. En clair, et comme c’est souvent le cas depuis la fin de l’Euro, Joachim Löw s’appuie sur un groupe d’une trentaine de professionnels pour se rendre en Asie centrale.
Zieler, troisième gardien en Ukraine et en Pologne conserve un léger avantage sur Marc-André ter Stegen. La charnière centrale, Hummels-Badstuber, est absente ? Pas grave. Mertesacker, Boateng, Höwedes ainsi que le polyvalent Westermann doivent se départager. Derrière les deux latéraux, Lahm et Schmelzer, aucun remplaçant, spécialiste du poste. Sur les 23 joueurs appelés initialement par Löw, 13 sont des milieux dont cinq ont une vocation défensive ! Et encore, en cas d’absence d’un Schweinsteiger ou bien d’un Khedira, le polyvalent Kroos fait souvent office de remplaçant naturel. On comprend alors, pourquoi le Bundestrainer ne bouge pas une oreille lorsque les jumeaux Bender ainsi que le meneur de jeu du club munichois déclarent forfaits pour les deux rencontres internationales.
C’est encore plus ubuesque au poste d’ailier gauche ! Reus, suspendu pour le match du 22 mars, a pris la place d’un Podolski, lequel est encore préféré à Schürrle, pas encore sous la menace de Draxler ! Sans oublier que Götze frappe à la porte et peut jouer à tous les postes. Tout le monde est bien entendu du voyage.
Löw : "Je n’ai que deux attaquants de classe mondiale"
Qui connait la sémantique du Bundestrainer ne peut ignorer que, lorsqu’il hésite à (re)prendre un joueur, cela signifie que ce dernier peut se trouver une autre nationalité. Les palabres, entre 2008 et 2010,  sur le cas Ballack sont là pour s’en souvenir. On ne s’étonnera donc point de ne retrouver qu’un seul attaquant sélectionné, "super Mario".
Mais au-delà d’une déclaration que je trouve maladroite, rappelons simplement que la Germanie n’est pas aussi appauvrie qu’on veut bien le dire ou l’écrire dans ce domaine. A 21 ans, Pierre-Michel Lasogga vient, après sa longue blessure due à une rupture des ligaments croisés, d’être rappelé dare-dare chez les U21 allemands dés qu’il a pu enchainer deux entames sur le terrain. Mentionnons que pour sa première saison pro, à 19 ans, il score à 13 reprises en 25 matches en 2Liga. L’année suivante, s’il ne peut éviter la relégation avec son club du Hertha Berlin, il inscrit 8 buts en 32 rencontres (dont 19 titularisations seulement). On comprend, dans ses conditions, le forcing, sans succès, du VfB Stuttgart lors du dernier mercato hivernal, pour l’arracher au club berlinois.
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2011 Under 21 Germany Lasogga

Crédit: dpa

Encore plus jeune, le joueur du FC Liverpool (le Bayer Leverkusen dispose d’une clause de retour estimée à 2 millions d’euros), Samed Yesil, est le meilleur buteur du championnat d’Europe des moins de 17 ans en 2011. A 18 ans, sa saison est terminée à cause d’une blessure. Mais nul ne doute, s’il confirme ses statistiques affolantes et son désir d’évoluer en sélection allemande, qu’il sera, avec un physique bien différent de celui d’un Lasogga plus massif, la prochaine perle de la Germanie.
Heynckes : "A 100% prédestiné pour une place en équipe nationale"
Une passe d’armes vient d’avoir lieu entre le coach du Bayern Munich et le Bundestrainer. "Don Jupp" s’est clairement positionné pour le retour de son ancien élève, entre 2009 et 2011, du Bayer Leverkusen, en Nationalmannschaft : "il marque beaucoup de buts, c’est un formidable lutteur et un excellent coéquipier". Tandis qu’à l’opposé, Günter Netzer donnait "raison à Löw de ne pas sélectionner Kiessling". Tout cela sous les yeux d’un Lothar Matthäus qui souhaite "en finir avec ces enfantillages", les pour et les contre. Les experts contre les experts. Même Löw, théoriquement au dessus de la mêlée, a pris ombrage de la sortie médiatique de l’expérimenté Heynckes.
Alors Matthäus signe la fin de la récré : "OK, il y a une discussion. Cela énerve Kiessling, cela irrite le Bayer et Joachim Löw va en entendre parler systématiquement. Alors il est temps qu’il lui dise en face à Kiessling : 'on ne construit pas avec toi. On s’appuie sur d’autres joueurs !'. C’est pour moi la meilleure solution, la plus fairplay".
Mais que reproche-t-on fondamentalement à l’attaquant du Bayer Leverkusen, lequel a dépassé les 100 buts dans sa carrière en Bundesliga (102 en 271 matches), reste le meilleur marqueur sur l’année calendaire 2012 et occupe actuellement derrière Lewandowski la seconde place des Torjäger de la saison ? Sans oublier un nombre de passes décisives très important et rare pour un joueur d’1,91m. Doit-on s’arrêter à l’analyse de Netzer, comme quoi Löw "s’appuie sur d’autres critères" ? Ou simplement mentionner que le ratio de Stefan Kiessling s’écroule brutalement dés que le niveau monte. Excepté son parcours en coupe de l’UEFA 2007-2008 (7 buts et 4 passes décisives en 12 rencontres), son bilan est famélique avec seulement une réalisation en 8 titularisations en Ligue des champions par exemple. Pire encore depuis l’instauration de l’Europa League, il n’a trouvé qu’à une seule reprise le chemin des filets en 12 matches !
Kiessling : "Pourquoi devrais-je revenir ?"
La déclaration de l’attaquant du Werkself sonne comme une fatalité. Il est vrai qu’à l’approche de la trentaine, il n’a été appelé finalement que 6 fois en Nationalmannschaft, pour aucun but. Que pèse-t-il par rapport à un Gomez ou un Klose ? Rien.
Mais on ne peut écarter une autre hypothèse. "le sélectionneur s’appuie sur des gabarits plus petits comme Reus ou Götze", confirme Kiessling. Et c’est là, peut-être, le nœud du problème, l’explication de la non-sélection de l’Allemand. Avec un passeur comme Özil, un besogneux de génie comme Müller, la jeunesse dortmundienne, sans oublier un Kroos ou bien le jeune Draxler, la sélection allemande a-t-elle vraiment besoin, dans l’avenir, d’un véritable numéro 9 ? Ou va-t-elle s’orienter vers un jeu "à la barcelonaise" après la fin de carrière de l’intelligent renard de la Lazio Rome; Miroslav Klose ? Oui, la porte semble bien "Klose" pour des attaquants de surface comme Kiessling…en tout cas tant que l’actuel Bundestrainer sera en place. 
POLO
Chroniqueur et éditorialiste spécialiste du football allemand sur RMC, Polo a choisi son pseudonyme en hommage au grand défenseur et esprit libre Paul Breitner, buteur lors de deux finales de Coupe du Monde et meilleur joueur étranger dès sa première saison au Real Madrid. Observateur de la saga de la Bundesliga, de ses grandes et de ses petites histoires, Polo a passé une grande partie de son existence outre-Rhin à y écumer les stades.
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