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Ukraine-France (Qualifs CDM 2014) : Benzema, un homme apaisé qui n’est "la doublure de personne"

Geoffrey Steines

Mis à jour 14/11/2013 à 13:30 GMT+1

Karim Benzema affiche un second degré et un humour inhabituels dans Le Parisien jeudi. Il distille aussi de vrais messages, pour le public et Giroud notamment.

Eurosport

Crédit: Eurosport

Rarement Karim Benzema se sera autant ouvert. Visiblement libéré du poids qui pesait sur ses épaules durant sa longue période sans marquer chez les Bleus (1 222 minutes entre juin 2012 et octobre 2013), l’attaquant du Real Madrid (26 ans) semble apaisé. C’est l’impression que donne l’entretien qu’il a accordé au Parisien, publié ce jeudi dans les colonnes du quotidien. A la veille du barrage aller contre l’Ukraine, qui pourrait permettre à l’équipe de France de se rapprocher du Brésil et du Mondial 2014, l’ancien Lyonnais se lâche, se livre, se confie. Avec un humour que beaucoup ne lui connaissaient pas. S’il assure au cours de l’interview qu’il ne "calcule rien du tout", il laisse le sentiment de vouloir faire un pas vers les supporters français et vers le grand public en général. La conséquence d’une confiance retrouvée, en sélection comme en club ? D’un statut chez les Bleus plus incertain ? D’une envie de mettre enfin de côté les malentendus entretenus depuis des années ? Certainement un peu des trois.

Ce qu’il n’avait jamais dit

Ah, cette fâcheuse série de rencontres sans trouver le chemin du but en équipe de France… Elle a duré, duré, pendant presque 18 mois sans discontinuer, jusqu’à ses deux buts, face à l’Australie puis la Finlande, lors des deux matches d’octobre. Durant cette période noire, Benzema a fait le dos rond face aux médias. Dans Le Parisien, il reconnait enfin s’être posé des questions sur cet acharnement médiatique. "Est-il nécessaire d’enfoncer un joueur à ce point ? Une fois qu’on a dit que j’étais nul, on peut passer à autre chose". Il justifie son mutisme d’alors par sa volonté de "ne pas faire d’histoires", de "ne pas piquer de crise de nerfs". Il défend désormais son bilan, arguant notamment qu’il "accompli[t] quasiment 10 km par match" et soulignant la qualité de son match en Belgique par exemple, où il regrette qu’on l’ait jugé "seulement sur [s]on efficacité". "Si l’entraîneur le souhaite, je peux aussi ne pas bouger de la surface. A un moment donné, je vais avoir la bonne opportunité. Je ne vais pas faire une passe du match. Mais ce n’est pas ma conception du football".
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Karim Benzema y Mathieu Valbuena (Francia)

Crédit: AFP

Les phrases-clefs

Je ne suis la doublure de personne
Réponse sèche de Benzema à une question sur son nouveau statut chez les Bleus, où il est devancé dans la hiérarchie des attaquants par Olivier Giroud depuis deux mois. Mais il ne souhaite pas polémiquer sur les propos d’Olivier Giroud dans L’Equipe du 18 septembre ("A un moment, ce sera lui ou moi"). "Je ne les (ses propos) ai pas mal pris. Moi, je n’aurais pas dit ça. On est là tous les deux pour aider la sélection. Je ne veux parler d’aucun autre joueur. Sinon, on va ensuite nous placer en concurrence". Sans qu’il y ait vraiment besoin de cela pour que ça soit fait.
Je n’ai pas envie de déchirer mon maillot quand je marque !
Dans cet entretien, Benzema s’ouvre sur sa personnalité. Souvent jugé distant, arrogant et hautain, le natif de Lyon estime être desservi par son caractère "réservé". "Mais en dehors (des terrains ou des interviews), je déconne beaucoup, ne vous inquiétez pas". Qu’on se le dise, le Madrilène ne veut pas tricher pour faire plaisir au public. Quitte à renvoyer une image faussée. "Je ne fais pas partie de ces joueurs qui se forcent à rire parce qu’il y a une caméra alors qu’il n’y a rien de drôle. Ce n’est pas moi". Pour faire évoluer les choses, Benzema se dit prêt à "organiser davantage de rencontres avec les supporters pour qu’ils voient qui on est vraiment".
Si j’étais une racaille, je ne jouerais pas au foot !
Image toujours,  Benzema ne se gêne pas pour évoquer sa lassitude quant aux rapprochements faits entre des signes extérieurs et la véritable personnalité des joueurs. "Ce qui me rend fou, c’est cette histoire de casque sur les oreilles. Je ne vois pas le rapport entre porter un casque et ne pas être concentré ou bien éduqué. T’as un casque, t’es une racaille ? Sérieusement…" Il est aussi étonné que sa coupe de cheveux de l’été ait tant fait parler. "Qu’est-ce qu’on en a à faire ? On commente les miennes, ça me fait marrer mais c’est lourd !"
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Benzema Real Madrid-Betis Séville Liga 2013/2014

Crédit: Panoramic

L’instant drôle

Une fois n’est pas coutume, plusieurs phrases auraient pu entrer dans cette catégorie, preuve en est que Benzema s’est plu à manier l’autodérision et le second degré. Ce moment où il évoque le contenu de son iPod et son amour de la variété française, Charles Aznavour en tête, y aurait eu sa place. Comme celui où il raconte la réaction de ses proches lorsqu’il a enfin renoué avec le but en équipe de France contre l’Australie (6-0, le 11 octobre). "Ils étaient devant la télé et ils ont dû casser l’appartement ! Le match suivant, ils sont venus à 20 au Stade de France (contre la Finlande) et, là, après mon but, je crois qu’ils ont cassé les sièges". Mais il surprend surtout lorsqu’il revient sur cette série négative et l’aborde avec un recul étonnant. "Je savais que j’allais remarquer. Tu imagines le gars qui reste six ans sans inscrire un but ? Et quand il a un penalty, il le loupe".

Où lire cet entretien en intégralité

L’entretien accordé par Karim Benzema au Parisien a été publié dans l’édition du jeudi 14 novembre, pages 20 et 21. Le quotidien est vendu kiosques pour 1,05 euro et téléchargeable en ligne. L’article seul est consultable pour 0,89 euro.
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