Vettel l'extra-terrestre

Sebastian Vettel (Red Bull) mérite son statut de N.1 mondial, au-delà de toutes polémiques. C'est vrai, il n'a pas forcément l'occasion de montrer grand-chose lors de chevauchées dominicales solitaires. On lui cherche souvent des rivaux, mais d'autres formes d'adversités volent parfois à son secours pour l'inciter à faire étalage de son impressionnant talent.

C'est ce qui s'est passé samedi matin, à Montmelo. A trois minutes de la fin des essais libres 3 de la 5e manche du Mondial, l'Allemand n'avait encore bouclé que cinq tours de check, longtemps consigné à son stand pour un problème moteur. L'inquiétude dissipée, son équipe l'a libéré pour lui permettre de jauger les pneus "tendre", sur un tour chrono. On aurait compris qu'il ne prenne aucun risque en vue de la qualification. Mais le germanique avait un message à faire passer, conscient que Mark Webber était depuis vendredi sur le Circuit de Catalunya dans les mêmes dispositions que l'an dernier, lorsqu'il avait fait le doublé pole-victoire.

Pendant la séance, Mark Webber avait eu le temps de peaufiner sa RB7 pour se maintenir en haut de la hiérarchie, en "dur" puis en "tendre". Jusqu'à parvenir à 1:21.791. Lancé, Vettel n'a alors laissé aucun doute sur ses intentions, plusieurs fois à la limite de la piste, et même à l'équerre dans le punitif virage N.9. Au bout des 4;655 km, un chrono qui s'arrête à 1:21.707. Soit le meilleur tour du week-end, 0.084 sec plus vite que son coéquipier. Vettel sur une autre planète, RBR aussi. En attestent le 3e temp de Michael Schumacher (Mercedes) à 1.350 sec et le 4e de Lewis Hamilton (McLaren), à 1.361 sec. Que dire de plus, si ce n'est que Vettel a probablement produit la plus belle impression de ce début de saison ?

De cette session ensoleillée, disputée par 24°C dans l'air et 42°C sur la piste, on retiendra ce coup de bambou assené au "best of the rest" et le feu ayant ravagé les entrailles de la Renault de Nick Heidfeld, à la 25e minute. Ses échappements en surchauffent, la R31 s'est embrasée sur toute la longueur du ponton droit. Malheureusement, les réflexes de l'Allemand à garer sa machine n'ont pas été à la hauteur de commissaires attentistes, qui ont circonscrit le sinistre un peu tard. L'équipe a installé pour le reste du nouveau moteur, celui utilisé aux GP de Chine et de Turquie.