Une bonne affaire pour Hamilton (Mercedes), une mauvaise pour Rosberg (Mercedes) et Vettel (Ferrari)

Sur le podium de Sakhir, le triple couronné Jackie Stewart a soufflé à Lewis Hamilton qu'il était peut-être bien sur la route de son troisième titre mondial, à sa troisième arrivée saisonnière en vainqueur, dimanche. Une vision de la solidarité - pour ne pas dire du chauvinisme - britannique mais pas seulement. Car à l'issue de cette quatrième manche du Mondial, l'Anglais possède 93 points au championnat contre 66 à son coéquipier et premier poursuivant, Nico Rosberg, et 65 à Sebastian Vettel (Ferrari), l'autre grand battu du soir.

En roulant de la pole position à la victoire sans être quasiment jamais inquiété pendant que Rosberg, troisième, et Vettel, cinquième, multipliaient les déconvenues, Hamilton a fait bien plus que le break. Infaillible aux essais, il a gagné un statut de leader chez Mercedes que son voisin de garage aura bien du mal à lui contester.

Troisième au départ derrière Hamilton et Vettel, Rosberg s'est en effet compliqué la tâche en voyant Kimi Räikkönen (Ferrari) lui filer sous le nez au premier virage. Un revers qui a accéléré sa perte : en attaquant pour redoubler les deux SF15-T, le vice-champion du monde 2014 a abandonné tout projet de victoire. Avant de se faire piéger deux fois par Vettel au stand. Ce qui a nécessité un nouveau déploiement d'énergie pour reprendre la deuxième place, au 17e puis au 35e des 57 tours de ce Grand Prix de Bahreïn.

C'est là que la course vit son tournant. Vettel hors de la piste dans le dernier virage en voulant défendre sa position devant Rosberg et finalement obligé à un arrêt supplémentaire pour d'aileron avant, Räikkönen est alors apparu, plus véloce que jamais. Iceman avait décidé de manger son pain noir en début de course, pour mieux finir en pneus "tendre", face à des adversaires en "medium". Sa tactique osée a fonctionné comme espéré. Rosberg rangé dans ses rétros, le champion du monde 2007 aurait même opéré la jonction avec Hamilton avec deux ou trois tours de plus.

Valtteri Bottas (Williams) jusqu'au bout intraitable pour Sebastian Vettel (Ferrari), Daniel Ricciardo (Red Bull) a franchi - moteur Renault explosé - la ligne pour valider sa 6e place. Devant le Français Romain Grosjean (Lotus).