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Comment une série d'erreurs a conduit Lewis Hamilton (Mercedes) à l'échec

ParF1i

Mis à jour 26/05/2015 à 08:35 GMT+2

GRAND PRIX DE MONACO - Mercedes et Lewis Hamilton ont des choses à se reprocher dans la perte de la victoire pour le Britannique et du doublé pour l'équipe.

Lewis Hamilton (Mercedes) au Grand Prix de Monaco 2015

Crédit: Panoramic

1 - Une faible marge de sécurité

Avant de rentrer changer ses gommes, Lewis Hamilton possédait au 64e tour un avantage de 25”727 sur son plus proche poursuivant Nico Rosberg. Sur le Rocher, il faut au moins 24 secondes pour remplacer les quatre pneus : le passage le plus rapide par les stands a été dimanche de 24”177 au 37e tour (Kimi Räikkönen). L’avance du pilote britannique était donc juste suffisante, d’autant plus quand on sait a posteriori que le pitstop en lui-même n’a guère été spécialement rapide : 25”495, soit 1”314 de plus que pour le précédent arrêt de Lewis (au 38e passage).

Quoi qu’il en soit, cette avance était en principe suffisante, avec un temps au tour “normal”. Ce qui n’a justement pas été le cas...
2 - Une mauvaise estimation

Le tour de rentrée d’Hamilton (comprenant son arrêt) a été anormalement long : 2’11”32. Un éternité qui s’explique par la position de la voiture de sécurité. Le leader l’a rejointe dans le deuxième secteur et a dû passer le reste du tour à rouler au ralenti derrière elle, alors que Rosberg et Vettel l’ont rattrapée bien plus tard sur la piste, ce qui leur a permis de boucler le même tour plus rapidement. Lewis a mis 53”240 pour parcourir le secteur 2 alors que Rosberg l’a bouclé en 44”5. Il a perdu grosso modo 8,7 secondes dans cette partie du circuit. C’est en roulant plus vite que Lewis à ce moment-là que Nico et Sebastian ont gagné le temps que croyaient posséder les stratèges de Mercedes.

Ces derniers auraient dû noter que l’avance du leader n’était plus suffisante. Pourquoi ne l’ont-ils pas fait ? Parce qu’ils ne connaissaient pas la position exacte sur la piste du pilote de la Mercedes n° 44, ne disposant pas de la localisation par GPS habituelle, comme l’a expliqué Toto Wolff :

“Le problème à Monaco, explique le directeur excécutif de Mercedes, c’est qu’on n’a pas le GPS, ce qui rend l’exercice plus difficile encore. C’est pour cela en partie que l’on s’est trompés quand on est passé de la voiture de sécurité virtuelle à la safety car [réelle]. […] Il y avait un risque potentiel que Sebastian [Vettel] s’arrête pour passer en surpertendres. Il aurait pu constituer une menace en fin de course. Le bon sens, sans analyse des données, aurait voulu que… Bon, il fallait se fier aux chiffres. C’est comme ça que l’équipe fonctionne, mais je suis d’accord, il y avait un risque. La réponse est que les chiffres étaient erronés.”

Au final, Hamilton boucle le 65e tour en 2’11”32. Plus rapides et dispensés de pitstop, Rosberg et Vettel le parcourent respectivement en 1”43”38 et 1’43”22, soit en 28 secondes de moins, grosso modo. La marge de 25,7 secondes d’Hamilton n’était logiquement pas suffisante pour ressortir devant.
3 - Une mauvaise interprétation

En toute objectivité, Lewis Hamilton a déclaré qu’il s’agissait d’une erreur collective.

Et en effet, si l’écurie assume la responsabilité de l’erreur, une discussion entre elle et son pilote a bien eu lieu avant le pitstop. Durant celle-ci, une mauvaise interprétation d’un écran géant par Hamilton a poussé l’écurie à le faire rentrer alors que ce n’était pas son intention initiale :

“J’ai vu un écran, explique Hamilton. L’équipe avait l’air d’être sortie [pour effectuer un changement de gommes]. J’ai pensé que Nico et les gars derrière  étaient en train d’observer un arrêt. Et donc, quand l’équipe m’a dit de rester en piste, j’ai dit [à la radio] : ‘La température de mes pneus va chuter’, j’étais inquiet qu’ils [Rosberg et Vettel] aient chaussé les options [super tendres], alors que j'étais sur des pneus plus durs. Du coup, ils m'ont dit de rentrer. Avec ces éléments, je suis rentré au stand en étant convaincu que les autres avaient fait de même.”

Wolff a toutefois précisé que le message radio d’Hamilton n’avait pas été déterminant:

“Il y a eu le message [de Lewis] que les températures [du pneu] chutaient beaucoup et que le tendre n’avait plus d'adhérence, mais ce n’est pas la raison pour laquelle nous l’avons fait [appeler Hamilton]. La décision finale a été prise 50 mètres avant l’entrée de la voie des stands. Les décisions sont collégiales, avec le plus d’apport possible de la part des ingénieurs, du management, du pilote – et ensuite on décide. Cette fois-ci, l’algorithme était faux.”

Dans la fièvre du moment, avec de mauvaises données et des indications involontairement biaisées de la part de son pilote, Mercedes a pris la décision de faire rentrer le leader. On connaît la suite...
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