La totale pour Rosberg, vainqueur pour son 200e Grand Prix et à nouveau leader du Mondial

Sous les projecteurs de Singapour, Nico Rosberg a opéré un magistral retour en pleine lumière. Il n'avait jamais gagné dans la cité-Etat. Deuxième lors de la première édition du Grand Prix en 2008, il n'était même plus monté sur le podium depuis lors. De sa pole position, le pilote de la Mercedes n°6 a remporté sa 200e course en Formule 1, en reprenant du même coup pour huit points la tête du championnat du monde qu'il avait laissée à Lewis Hamilton au soir du Grand Prix de Hongrie, le 24 juillet.

Sur ce circuit urbain éprouvant pour les mécaniques et les hommes, Nico Rosberg a faussé compagnie à ses poursuivants dès le départ de la course, neutralisée deux tours suite à l'accident de Nico Hülkenberg (Force India). Reparti sans frémir sur une cadence infernale, l'Allemand a été rappelé deux fois à l'ordre par son ingénieur, inquiet par l'usure de ses freins. Un motif d'inquiétude en vérité présent du 1er au 61e tour dans l'esprit de tous les responsables de voitures dans les équipes.

Cette attaque qui paraissait déraisonnable ne l'était pas car Daniel Ricciardo (Red Bull) était bien une menace. Apparue d'un coup lorsque Lewis Hamilton, enfermé à la quatrième place, a déclenché une réaction en chaîne en prenant des "super tendre" pour son dernier relais. Un vrai coup de poker visant à passer Kimi Räikkönen qui a réussi au-delà des espérances puisque Ferrari a fait rentrer son Finlandais trop tard...

En voyant cette option offensive se développer, Red Bull a appelé Daniel Ricciardo pour finir en boulet de canon, en "ultra tendre". Une réaction devenue un piège pour Mercedes puisque, d'un coup, Nico Rosberg ne pouvait plus rentrer sans risquer de ressortir derrière l'Australien...

Cette 15e manche du Mondial jusqu'alors franchement soporifique s'est alors emballée pour offrir 15 derniers tours haletants à travers les scenarios des remontées de Räikkönen sur Hamilton et de Ricciardo sur Rosberg (en "tendre"). Si elles furent infructueuses, ces chevauchées ont montré une fois de plus que la variable pneumatique était le plus sûr moyen de faire douter une équipe allemande passée à côté de son sujet sur ce même terrain l'an passé.

Finalement, la remontée la plus aboutie aura été celle de Sebastian Vettel (Ferrari), 22e au départ et spectaculaire 5e final devant Max Verstappen (Red Bull), Fernando Alonso (McLaren), Sergio Pérez (Force India), Daniil Kvyat (Toro Rosso) et Kevin Magnussen (Renault).