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Max Verstappen (Red Bull) est-il Mercedes et Ferrari compatible ?

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 15/11/2019 à 15:43 GMT+1

GRAND PRIX DU BRESIL - L'accusation de tricherie lancée par Max Verstappen contre Ferrari à Austin n'a pu que ternir l'image du Néerlandais de Red Bull. Et faire réfléchir la Scuderia tout autant que Mercedes sur la cohérence de son possible recrutement en 2021.

Max Verstappen (Red Bull) au Grand Prix de Russie 2019

Crédit: Getty Images

Papa Jos s'est agité toute la saison en coulisses, sûr que la liberté qu'aura son fiston fin 2020 aiguise déjà les appétits. Par ses exigences, ses avertissements, il a mis la pression sur Red Bull et Honda dans la perspective de 2020. Avec l'idée qu'il y aura une place pour Junior chez Mercedes ou chez Ferrari à partir de 2021. La posture médiatique est une chose, mais à y regarder de plus près, la cote du Batave de 22 ans n'est plus celle qu'elle était il y a quelques mois encore.
Max Verstappen n'a plus gagné depuis son exploit du Grand Prix d'Allemagne, à Hockenheim, le 28 juillet, mais c'est presque un détail. Ce succès a servi à l'essentiel : consolider sa troisième place au championnat du monde au soir du Grand Prix de Hongrie, synonyme de reconduction de son contrat chez RBR en 2020. Depuis, Charles Leclerc (Ferrari) l'a doublé au championnat, Sebastian Vettel (Ferrari) est revenu à cinq points de sa quatrième place, et Lewis Hamilton (Mercedes) a pris la lumière avec un sixième titre.
Dans le paddock, tout le monde est bien conscient que Max Verstappen est un génie, qu'il surperforme à chaque Grand Prix, le samedi comme le dimanche. Mais d'évidence, il n'a pas passé le cap nécessaire pour devenir le pilote dont Mercedes et Ferrari ont absolument besoin à court ou moyen terme. Les Gris et les Rouges voient ce qu'ils ont en ce moment et savent que le mieux est l'ennemi du bien. Qu'une certitude vaut mieux qu'une promesse.
Le premier problème de Max Verstappen est qu'il reste court-termisme dans son approche du métier. Il paraissait assagi, mais sa gaffe du départ au Grand Prix de Belgique a rappelé que certaines de ses manoeuvres ressemblent toujours à des ultimatums. Son comportement dans les roues de Lewis Hamilton en début de course au Mexique n'a fait que corroborer cette thèse. Mais surtout, il a eu quelques réactions dommageables dans les médias.
Max Verstappen (Red Bull) et Charles Leclerc (Ferrari) au Grand Prix du Mexique 2019

"Pas professionnel ni mature"

Passe encore son jugement personnel sur son déclassement de la pole position à Mexico, au mépris de la sécurité la plus élémentaire (il faudrait le laisser faire à tout propos au motif qu'il produit du spectacle), mais le missile post-Grand Prix des Etats-Unis qu'il a envoyé à la Scuderia - "Voilà ce qui arrive quand on arrête de tricher" - relevait de l'accusation gratuite, voire de la diffamation, en l'absence de preuve concrète. Le retour au premier plan de Ferrari après le break estival a suscité de la frustration, de la suspicion chez lui, mais c'est le propre des gens responsables d'exprimer cela avec la réserve qu'il convient. Ce qu'ont fait d'autres patrons d'écuries sur le mode de l'interrogation.
A Mexico, Hamilton a recadré Verstappen en expliquant que certains étaient plus intelligents que d'autres dans le combat rapproché, et que de toute évidence il fallait toujours lui laisser plus de place pour éviter les ennuis.
A Austin, Charles Leclerc a lui répondu que Max Verstappen ne savait pas de quoi il parlait, et Mattia Binotto a qualifié les propos du trublion de "très décevants et mauvais pour la Formule 1". Pas de doute : pour le boss de la Scuderia, cette saillie n'était pas digne, et il y à fort à parier qu'elle ait marqué une rupture dans la façon dont l'Italien voit désormais le Néerlandais. Une chose est sûre : elle n'est pas conforme à l'idée que Ferrari se fait des relations publiques qu'elle doit entretenir avec ses rivales. Quinze jours après les faits, la plaie n'est pas refermée, et Vettel s'est chargé de le signifier, jeudi à Sao Paulo, en taxant Verstappen de "pas professionnel ni mature".
Max Verstappen (Red Bull) au Grand Prix des Etats-Unis d'Amérique 2019

Portes fermées en 2021 ?

Même étrangère à cette polémique, Mercedes a aussi dû être échaudée par cette facilité de langage du pilote de Red Bull, soutenu quoiqu'il arrive par son équipe, ce qui ne l'incite pas - et ce n'est pas son père Jos qui va le faire non plus - à réviser son vocabulaire. Chez RBR, le conseiller sportif Helmut Marko n'est pas le dernier à allumer les mèches, mais Christian Horner s'y est mis lui aussi.
A l'Autodrome Frères Rodriguez, le directeur d'équipe de Milton Keynes a affirmé qu'aucun drapeau jaune n'avait été déployé en qualification devant son pilote pour l'inciter de ralentir au niveau de l'épave de la Mercedes de Valtteri Bottas. L'explication la plus évidente est que l'équipe autrichienne est suspendue à son pilote gâté, et qu'elle est prête à tout lui passer. Si elle ne l'a pas fait depuis toujours.
Aujourd'hui, on voit qu'un véritable fossé s'est creusé entre ces institutions du paddock que sont Ferrari et Mercedes (et leurs pilotes), et l'agitatrice Red Bull à la star tapageuse. Et on ne comprend finalement pas comment Jos Verstappen imagine que son fils pourrait devenir raccord dans les univers Ferrari et Mercedes, où on n'a pas l'habitude des coups de sang.
Finalement, la période des transferts qui va marquer 2020 n'est peut-être pas si ouverte qu'on peut le penser. Toto Wolff a reconduit Valtteri Bottas d'année en année, et semble disposé au statu quo pour préserver sa tranquillité de Lewis Hamilton, tandis que Mattia Binotto est déjà expliqué qu'un tandem Leclerc - Verstappen serait plus compliqué à gérer que sa paire actuelle.
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