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Toyota se retire

Eurosport
ParEurosport

Publié 04/11/2009 à 09:35 GMT+1

Toyota a confirmé mercredi à Tokyo l'arrêt immédiat de son programme Formule 1, en raison de la crise économique du secteur industriel.

2009 Abou Dhabi Toyota Team

Crédit: Toyota Motorsport GmbH

Après BMW, c'est au tour de Toyota de quitter la Formule 1 "avec immédiat". Akio Toyoda, président de Toyota, a expliqué que l'équipe, basée en Allemagne, à Cologne, n'avait pas d'autre choix que de se retirer en raison "des sévères réalités économiques" que connaît le monde. Début mai, Toyota avait révélé des pertes d'activités de 3,3 milliards d'euros sur l'exercice 2008-2009, clos fin mars. Le dirigeant a confié que la question du retrait taraudait le board depuis un an.
On pensait Toyota à l'abri d'une telle extrémité, fort de son statut de N.1 mondial de la construction automobile. En dépit de son engagement à rester dans la compétition la plus coûteuse du monde via le renouvellement des Accords Concorde jusqu'à 2012, et d'une communication rassurante sur l'agenda 2010, Toyota n'a finalement pas eu les reins beaucoup plus solides que Honda, qui avait abandonné la F1 le 5 décembre 2008, Subaru ou encore Suzuki à la même époque en WRC, ainsi que Mitsubishi en rallye-raid, et le pneumaticien exclusif de la F1 Bridgestone pas plus tard que lundi dernier, tous frappés par la récession.
A l'issue du Grand Prix d'Abou Dhabi, dimanche, plusieurs pontes de Toyota Racing avaient tenté de défendre le bilan de l'équipe en dépit de l'absence de toute victoire pourtant inscrite au cahier des objectifs 2009. Le Français Pascal Vasselon, directeur technique châssis, avait estimé que la TF109 avait été la meilleure monoplace produite par l'équipe et que la 3e place finale au championnat Constructeurs aurait été atteinte si Jarno Trulli avait remporté le Grand Prix de Belgique, comme il en avait effectivement eu l'opportunité le 30 août dernier.
L'expérience débutée en 2002 se solde donc pas un échec, avec pour meilleur résultat une 4e place au Mondial Constructeurs en 2005, et une 5e place de l'Allemand Ralf Schumacher au rang Pilotes. Arrivée dans la discipline avec des lignes de crédit quasi illimitées, la "Toyota bank", comme fut parfois surnommée la compagnie en raison de sa capacité d'autofinancement inégalée, a cru que dépenser jusqu'à 500 millions d'euros par an la mènerait irrésistiblement au succès. Avec en corollaire une propension à surcoter des pilotes et ingénieurs qui n'étaient pas réellement des stars. On pense au cerveau britannique Mike Gascoygne, débauché fin 2003 de Renault pour 30 millions de dollars sur quatre ans ce contrat, qu'il n'aura pas effectué en totalité. Ou encore Ralf Schumacher, dont l'arrogance n'avait d'égal que les exorbitants 20 millions de dollars auquel son salaire avait culminé en 2007, pour 5 points récoltés.
Outre une méconnaissance de la discipline, Toyota aura aussi péché par sa trop grande volonté à tout faire d'elle-même. En essayant de former à la Formule 1 un pilote comme Cristiano da Matta, champion de ChampCar mais bien trop juste pour les exigences de l'élite, quand le recrutement d'une valeur confirmée aurait accéléré le processus d'apprentissage. Un reproche qui vaut aussi pour le Britannique Allan McNish, dont il fut offert de débuter en Grand Prix à 32 ans. John Howett, président de Toyota Racing, doit assumer sa part de responsabilité dans ces errements car il n'est finalement jamais parvenu à attirer un véritable crack.
Au delà de la menace pour des centaines d'employés de Cologne, il faut déplorer le retrait de cette équipe qui n'a jamais été politiquement tapageuse. Son échec risque de décourager d'autres grands constructeurs de venir regarnir un peloton peau de chagrin. Car de nombreuses questions entourent encore les équipes entrantes de 2010.
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