Kubica, pronostic réservé

L'inquiétude reste de mise après le terrible accident de rallye dont Robert Kubica a été victime dimanche matin. Le pilote polonais de 26 ans, opéré dimanche après-midi, souffre de multiples blessures et traumatismes mais c'est sa blessure à la main droite qui suscite le plus de craintes. L'intervention chirurgicale du professeur Igor Rossello a duré sept heures. Le médecin s'est dit modérément satisfait de l'opération, selon l'agence italienne Ansa. La main de Kubica, partiellement tranchée, a été revascularisée et les fractures réduites.

Il faudra plusieurs jours pour savoir si la main, d'un point de vue neurologique et vasculaire, sera en mesure de retrouver toute sa fonctionnalité. Les chirurgiens ont dû arrêter une importante hémorragie interne et stabiliser la fracture du fémur droit. "Les chirurgiens cherchent à rétablir la fonctionnalité de sa main droite. Ils l'ont déjà revascularisée et réduit les fractures et doivent maintenant penser aux fonctions musculaires", selon le manager de Kubica, Daniele Morelli.

Dans l'hypothèse où la main retrouverait toute sa fonctionnalité, il faudrait apparemment un an au pilote polonais pour en avoir à nouveau l'usage. Sa carrière de pilote est menacée, mais ce n'est évidemment pas la préoccupation première à ce niveau. Kubica a été placé en coma artificiel et pourrait être réveillé demain matin d'après un communiqué publié par Lotus-Renault. On devrait en savoir davantage sur l'état de santé du Polonais à ce moment-là.

C'est un scénario catastrophique pour Lotus Renault, au-delà du choc provoqué par l'accident de son pilote, à seulement quelques semaines du début du Championnat. L'écurie dispose bien de deux "troisième pilote", en la personne du Brésilien Bruno Senna et du Français Romain Grosjean. Mais même si le neveu d'Ayrton, plus expérimenté, semble mieux parti pour succéder à Kubica, il est "un peu indécent et trop tôt pour y réfléchir", a tranché Boullier. La piste la plus crédible mène à Nick Heidfeld, 33 ans et libre de tout contrat. Sa connaissance du règlement instauré en 2009 et le kilométrage accumulé dans le dernier tiers de 2010 font de l'Allemand un candidat naturel à la succession du malheureux pilote de Cracovie.