Les pilotes en colère

Le conflit est à nouveau latent. Après une première alerte en début de saison dernière au cours de laquelle les prix de la superlicence avaient augmenté de manière vertigineuse, le conflit s'est de nouveau déclaré. Pour tenter de comprendre le problème il faut d'abord savoir que chaque saison, les pilotes doivent payer une cotisation afin d'obtenir leur superlicence, obligatoire pour rouler en Formule 1. L'an passé les tarifs étaient passés de 1725 euros plus 456 euros par points au championnat à 10 000 euros plus 2000 euros par point. Cette hausse spectaculaire avait été justifiée par Max Mosley, président de la FIA, par l'augmentation des coûts liés à la sécurité des pilotes. "Nous dépensons une fortune pour la sécurité et la plupart de ces sommes sont au bénéfice des pilotes", avait-il alors affirmé sur le site d'Autosport.

Après de vaines discussions, les pilotes avaient alors accepté de payer cette somme malgré leur mécontentement. Les justifications des instances dirigeantes avaient alors été suffisamment convaincantes pour les protagonistes. Cette saison, c'est une autre histoire. Les prix de la superlicence ont une nouvelle fois été augmentés. Il en coûte désormais 10 400 euros par pilote plus 2 100 euros par point inscrit soit une hausse comprise entre 4 et 5%. De plus, chacun se doit de souscrire une assurance obligatoire de 2720 euros.

Cette fois-ci, les instances dirigeantes de la F1, en premier lieu desquelles la FIA, ont justifié cette hausse par la seule inflation. Une décision visiblement difficile à avaler pour les pilotes qui n'entendent pas en rester là. L'Association des pilotes de Grand Prix (GPDA) a ainsi demandé que les augmentations soient annulées et a appelé les pilotes à ne pas signer ni payer leur licence jusqu'à ce que la situation se décante.

Visiblement à court d'arguments, les pilotes tentent également de trouver un appui supplémentaire au sein du paddock. Pour cela, ils ont décidé de s'en remettre à l'association des équipes, la FOTA, dirigée par Luca di Montezemolo, qui tiendra son assemblée générale le 3 février prochain. Ils espèrent convaincre les équipes du bien fondé de leur demande et surtout cherchent l'appui de la FOTA pour faire pression sur la FIA et ainsi obtenir gain de cause.

Mais à l'heure où les discussions sur la réduction des coûts poursuivent leur chemin, il n'est pas certains que la FOTA ait réellement envie de s'offrir un conflit avec la FIA. Quoiqu'il en soit les prochaines semaines risquent d'être chargées pour chacune des parties, chacun essayant de grignoter toujours un peu plus la part du gâteau.