Euro 2014 : Thierry Omeyer a boosté les Bleus face à la Croatie (27-25)

Dimanche soir, à Aarhus, Claude Onesta a senti qu'il fallait changer quelque chose, compris qu'il était temps - après 20 minutes de jeu - d'abattre sa carte maîtresse pour remettre sa sélection sur les rails face à des Croates parfaitement lancés dans ce tour principal de l'Euro. A la 14e minute, Cyril Dumoulin - impeccable face à la Pologne - venait de réaliser sa première parade, mais les Bleus continuaient de courir après le score. En tournant jusqu'à moins trois. C'est là que Thierry Omeyer, 37 ans, est entré pour stopper l'hémorragie, remettre de la flamboyance et un parfum de victoire (27-25) dans cette redite de la dernière finale olympique. Une providence au service du collectif, toujours, à travers des exploits individuels ; en repoussant des tirs à l'aile, de loin, de près. Bref, le grand jeu, le registre complet. Avec un ratio de 11 arrêts sur 23 tirs (10/18 en seconde période), le grognard intérimaire contre la Serbie (deux arrêts) a montré que la blessure au biceps gauche qui l'avait mis au repos forcé le 16 octobre n'était définitivement plus qu'un mauvais souvenir.

"Je ne m'attendais pas à faire un match comme celui-là, après trois mois d'arrêt, a modestement déclaré le joueur élu "homme du match". Je suis vraiment content d'avoir pu valider le travail de ma défense, d'avoir aidé mes coéquipiers. Maintenant, il faut que cela continue, mais c'est dur. L'intensité physique des matches, cela ne se travaille pas à l'entraînement. Même si on bosse physiquement, on se rend pas compte à quel point c'est encore plus dur en match. Je suis surtout heureux de l'intensité que l'on a mise et que l'on ait réussi à bloquer Domagoj Duvnjak (le demi-centre croate), leur joueur clé. On a fait un gros, gros match de défense. On savait que c'était la clé de la victoire contre eux."

Preuve de son formidable impact sur le collectif, "Titi" n'a cessé de recevoir les encouragements d'un Cyril Dumoulin serrant le poing sur le banc après chacun de ses interventions. Claude Onesta peut se frotter les mains : c'est la paix des ménages dans la cage tricolore. Le sélectionneur des Bleus pourra à nouveau faire débuter Cyril Dumoulin contre la Biélorussie, mardi, afin de ne pas lui faire perdre la confiance glanée depuis le début de la compétition. Ou surfer sur l'état de grâce de son double champion olympique.

Le Montpelliérain s'en réjouit : la France a capitalisé. "C'était vraiment important de gagner ce match, a-t-il dit. On a fait un bon pas vers les demi-finales. Maintenant, on va essayer de récupérer pour préparer le match contre la Biélorussie. C'est un adversaire de qualité qui aurait presque dû s'imposer contre la Pologne (30-31). Donc on s'attend encore à une rencontre difficile." Après l'euphorie, la pondération. Plus que jamais, Thierry Omeyer sait de quoi doit être fait chaque temps d'une grande compétition.