L’antisèche : Si les Bleus continuent sur leur lancée, on plaint les Norvégiens

C’est ce que l’on appelle une mise au point. Après la victoire facile contre une faiblarde Biélorussie, le match contre la Croatie ressemblait à un match à élimination directe. Et les Experts ont été plus qu’à la hauteur. Après avoir marché sur les Biélorusses jeudi, les Bleus se sont mués en patrons, maîtres de leur sujet. Les joueurs de Claude Onesta ont été dominateurs dans tous les secteurs du jeu, notamment tactiquement, créant de nombreux décalages dont se sont régalés Abalo ou Narcisse, revenu à son vrai niveau.

Un 6-0 à cheval sur les deux périodes a suffi à faire la différence, permettant aux champions olympiques d’atteindre les onze buts d’avance. Ajoutez à cela un Thierry Omeyer, impeccable dans sa cage (et même buteur !) et vous obtenez la recette d’un succès incontestable. Dès lors, les Français ont pu gérer, laissant les remplaçants finir la rencontre. 32-24, score final. Emballez, c’est pesé.

L’ailier des Bleus a confirmé son très bon Euro. Le joueur du PSG est le plus constant des Experts et il l’a encore prouvé dans le match qui valait cher. Ses envolées ont parfaitement lancé l’équipe de France en première période. Quand les décalages sont faits, sa finition est définitivement clinique. Abalo termine meilleur marqueur de la rencontre avec six buts mais c’est sa constance qui est remarquable.

Comme le nombre de tirs arrêtés par les deux gardiens croates en première période. Les Bleus ont été d’une grande précision, trouvant quasi systématiquement une vraie position de tir. Surtout, les Français ont su trouver des solutions variées, tout le monde prenant part à la réussite offensive (sept joueurs à 3 buts ou plus au coup de sifflet final). Un casse-tête insoluble pour la défense croate et ses portiers.

Cette prestation porte tous les signes du match référence. Contre la Biélorussie, les Experts avaient été excellents, mais leur performance était aussi due à l’implosion de l’équipe biélorusse qui avait subi les vagues successives des Français sans sortir la tête de l’eau. Cette fois, l’adversité était là. Les Croates devaient eux aussi l’emporter pour conserver leurs chances de voir les demies. Mais ces Bleus-là avaient quelque chose de plus. Un feeling de puissance, irrésistible. Mais aussi d’une maitrise tactique, à laquelle les Croates n’ont pas réussi à faire face, pliant au fur et à mesure de la rencontre.

Le jeu offensif, d’une grande fluidité, a permis à tous les joueurs de s’illustrer. Narcisse a retrouvé ses sensations, Sorhaindo est toujours aussi efficace en pivot, Guigou a converti les jets de 7 mètres bien provoqués… Chacun a apporté sa pierre à l’édifice. En défense également, les efforts se sont faits main dans la main, avec une solidarité incrustée dans l’ADN de ces Experts. C’est bien simple, la France semble avoir corrigé tous les principaux défauts vus contre la Pologne, où le manque de fluidité et de sacrifice collectif s’était cruellement fait sentir. Si la qualification est encore loin d'être assurée (il faudra battre la Norvège de quatre buts pour être sûr de passer à 100% et quels que soient les autres résultats), les Experts ont au moins retrouvé ce qui faisait leur force.