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Mondial - Final France - Norvège : Des Bleues de plus en plus "pro"

ParAFP

Publié 17/12/2017 à 01:12 GMT+1

MONDIAL FEMININ - Pas de doute : si les bleues sont en finale, c'est qu'elle ont haussé leur niveau de préparation aussi en dehors du terrain. A tour point de vue.

Oliver Krumbholz lors de France - Suèce au Mondial 2017

Crédit: Getty Images

Nutrition, récupération, musculation, préparation mentale... c'est aussi hors du terrain que les handballeuses françaises, finalistes du Mondial dimanche contre la Norvège, ont conquis leurs médailles.
"On est passé progressivement d'un statut totalement amateur à un statut professionnel. Il a fallu du temps pour que les joueuses comprennent que le salaire n'est pas dû uniquement parce qu'on joue sur le terrain et parce qu'on vient aux entraînements sur l'ordre de l'entraîneur. Être pro, c'est aussi se soigner, se nourrir correctement, faire de la vidéo, toutes ces choses que l'on fait en autonomie", explique le sélectionneur Olivier Krumbholz.
Persuadé que les Françaises pouvaient faire dans ce domaine des progrès susceptibles de changer la couleur de leurs médailles, il a mis l'accent sur ce que la demi-centre Estelle Nzé-Minko appelle "l'entraînement invisible".
"Il nous a fait un discours très poussé là-dessus. On a pris ça à coeur, même si certaines étaient déjà engagées là-dedans depuis très longtemps, des filles comme Allison (Pineau) et Alex (Lacrabère), qui sont très professionnelles depuis longtemps. La nouvelle génération, on savait qu'il allait falloir passer un cap de ce côté-là", reconnaît l'ailière Manon Houette, âgée de 25 ans, qui a établi son régime alimentaire avec l'aide d'un nutritionniste.

Les leçons de l'étranger

"Ce sont des habitudes à prendre. Au lieu de manger un paquet de Prince ou des Chocapic le matin, tu bois cinquante centilitres d'eau, puis tu fais ton petit déjeuner avec des oeufs, de la dinde, un fruit. Un menu qui est logique pour un sportif et qui l'était peut-être depuis longtemps dans les pays scandinaves, mais pas forcément pour nous", dit-elle.
Siraba Dembele lors de France Suède en Mondial 2017
La France a eu longtemps du retard sur les pays de l'Est "où le professionnalisme est bien plus ancien" et sur les nations nordiques, et particulièrement la Norvège, "où la culture de l'autonomie et de la gestion personnelle est plus forte que chez nous", explique le sélectionneur.
Le passage dans des clubs étrangers "a aidé" à refaire le terrain perdu, dit l'arrière Alexandra Lacrabère, qui joue au Vardar Skopje avec la gardienne Amandine Leynaud. "On nous a permis aussi d'être professionnelles en gagnant notre vie normalement. On a pu être totalement concentrées sur ça", explique cette dernière.

Un "staff" d'une dizaine de personnes

Les joueuses de l'équipe de France touchent dans leurs clubs des salaires s'échelonnant entre 2000 et 10.000 euros mensuels nets. En cas de victoire au Mondial, elles seront récompensées par une prime individuelle de 40.000 euros (25.000 pour la médaille d'argent), du même montant que celle des hommes, selon la Fédération française de handball.
Demandant des efforts aux joueuses, la FFHB s'est aussi mise au diapason des meilleures nations en étoffant l'encadrement autour des Bleues en vue de l'Euro 2018 qui aura lieu dans l'Hexagone : un entraîneur, un adjoint, trois kinés, deux vidéastes, un préparateur physique, un préparateur mental, un logisticien, un attaché de presse... en tout une dizaine de personnes s'occupent d'elles. Le budget de l'équipe de France féminine est supérieur à 1 million d'euros par an (hors primes), selon le directeur technique national Philippe Bana.
"Tout est mis en place pour les joueuses puissent performer", dit Krumbholz, dont l'un des grands exemples est une nouvelle fois la Norvège. "Son équipe est une véritable machine de guerre en matière d'organisation. Elle n'est que le bras armé d'un système qu'il y a derrière", souligne-t-il.
Malgré les progrès accomplis, le sélectionneur est persuadé qu'il y a encore du chemin à faire. "Ce n'est pas le fruit du hasard. Toutes les joueuses qui ont une démarche extrêmement structurée ont été bonnes vendredi (contre la Suède en demi-finale). Je n'en dirai pas plus", a-t-il remarqué.
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