Ce sera le Danemark

A Zagreb, dans une Arena chauffée à blanc par 15 000 supporters acquis à la cause de leur équipe nationale, l'équipe de France s'est inclinée (19-22) au cours d'un match où les gardiens se sont particulièrement illustrés. Avant même le coup d'envoi, les chants descendaient des tribunes; les Croates, déguisés et peinturlurés en rouge et blanc, s'étaient donné rendez-vous pour pousser leur équipe favorite. Même sans leur star Ivano Balic, souffrant entre autres du dos et de la cheville et laissé au repos par Lino Cervar dans l'optique des matches décisifs du week-end, les Croates se sont montré intraitables.

D'entrée, on a senti une volonté du côté des hôtes de ne pas laisser filer le match. Ouvrant rapidement le score, la Croatie a d'emblée imprimé son rythme à l'image de leur pivot, Igor Vori, auteur de huit buts. Le puissant joueur du RK Zagreb (2,02 m ; 111 kg) en a fait voir de toutes les couleurs aux défenseurs tricolores. Après vingt premières minutes équilibrées où les deux équipes se sont rendu coup pour coup (7-8, 24e), les Croates sont parvenus à creuser un écart déterminant à la fin de la première période (7-11, mi-temps); bien aidés, il est vrai, par un Losert en état de grâce dans ses cages, à 50% d'arrêt après les trente premières minutes.

A la reprise, Claude Onesta demande à ses joueurs d'être plus réalistes en attaque. Il met du sang neuf pour ce début de seconde période avec Xavier Baracher au poste d'arrière gauche qui fait ainsi son entrée sur le terrain. Une stratégie qui ne porte pas ses fruits puisque les Croates s'échappent rapidement au tableau d'affichage (8-13, 33e). Quelques éclairs de Nikola Karabatic et surtout Franck Junillon, meilleur marqueur du match à cinq sur six au tir, ont permis aux Tricolores de maintenir un écart raisonnable mais les Croates étaient décidément au-dessus mardi.

Avec ce résultat, la bande de Claude Onesta termine donc deuxième du groupe 1 et sera finalement opposée au Danemark, samedi à Split en demi-finale. Les Danois, champions d'Europe 2008, sont parvenus à éliminer les Allemands en début de soirée (27-25). Les champions du monde quittent donc prématurément la scène et se voient dépassés par la Pologne, vainqueur surprise de la Norvège à la toute dernière seconde (31-30). Contre le Danemark, l'équipe de France retrouvera Jérôme Fernandez, laissé au repos à cause d'une épaule douloureuse et peut-être Didier Dinart. Dans l'hypothèse d'une qualification pour la grande finale de dimanche, les Bleus auront en effet bien besoin du défenseur de Ciudad Real pour contrer les velléités offensives de Vori et sa bande. Mais on n'en est pas encore là...

Nikola Karabatic (demi-centre) : "L'essentiel, c'était de ne pas tirer sur les mêmes joueurs qui ont beaucoup donné depuis le début. Il fallait garder de l'énergie pour les demi-finales. On a joué intelligemment, il nous a manqué un peu de réussite. On a raté des choses faciles. C'est dommage parce qu'on les tenait. Eux aussi ils ont fait beaucoup de changements. La salle était pleine avec 15 000 personnes qui chantaient. Les Danois sont costauds, ils sont champions d'Europe en titre. On a l'équipe pour les battre."

Gardiens: Karaboué

Marqueurs: G. Gille (0), Narcisse (2), Joli (1), Karabatic (4), Kempé (0), Abalo (3, dont 1 pen.), Junillon (5), Sorhaindo (0), Guigou (2), Bosquet (1), Ostertag (0), Barachet (1)

Gardiens: Losert

Marqueurs: Duvnjak (2), Lackovic (4), Zrnic (1), Kopljar (2), Vori (8), Gojun (0), Sprem (2), J. Valcic (1), T. Valcic (1), Cupic (1)