Skoda se remet à y croire

Le contraste était saisissant. Entre vendredi soir à la Citadelle de Corte et samedi matin à Ajaccio à l'issue des deux premières spéciales de l'étape 3, les pilotes Skoda affichaient un visage radicalement différent. Avec un temps scratch signé par Jan Kopecky (Skoda Fabia S2000), le premier pour le constructeur tchèque depuis le départ du Tour de Corse, Skoda s'est remis à espérer. Et si Thierry Neuville (Peugeot 207 S2000) a signé le meilleur temps dans la suivante, au général, c'est bien Kopecky qui a fait la bonne opération de la matinée. Le Tchèque est revenu à 14,8 sec du leader avant les quatre dernières ES. "Nous avons fait quelques modifications sur la voiture notamment au niveau du différentiel et de l'équilibre, c'est bien mieux", jugeait le Tchèque.

Des changements salutaires pour le pilote Skoda. Car vendredi, au regroupement à Corte, les mines semblaient défaites. Les hommes résignés. Et il était difficile d'envisager autres chose que les accessits. "Si le temps se maintient et que les conditions de course ne changent pas dans la dernière étape, je ne vois pas comment nous pourrions déloger Thierry Neuville de sa position en tête du rallye", déclarait Mario Fornaris, l’ingénieur à l’origine de la conception de la Skoda Fabia S2000.

Du côté des pilotes, le constat était le même. "Impossible de faire mieux, ces routes ne me sont pas familières et nous passons du temps à essayer de trouver le bon compromis au niveau des réglages", constatait Jan Kopecky, dauphin de Neuville au général. "Je suis à mes limites et à celles de la machine, avançait pour sa part Freddy Loix. Je ne ressens pas le feeling habituel. Si je cherche à hausser encore le rythme, je ne vais pas plus vite, au contraire, la voiture glisse beaucoup plus et j’abime mes pneus." "Nous avons constaté que les Peugeot les plus rapides avaient une légère supériorité dans les passages les plus serrés, nous devons donc surtout exploiter l’avantage des Skoda dans les portions rapides", estimait enfin Andreas Mikkelsen.

Des portions rapides, il y en a justement au programme de la dernière étape. Dans l'ES9, la deuxième partie de la spéciale, excessivement rapide, a ainsi permis à Jan Kopecky de s'adjuger le scratch. Dans la suivante, où les virages serrés sont plus nombreux, Thierry Neuville (Peugeot 207 S2000) a repris le dessus. "Ces spéciales sont plus souples et plus rapides, jugeait le Tchèque, de retour sur le port d'Ajaccio après les deux spéciales matinales. Elles correspondent davantage à celles que nous avons pratiquées aux Canaries. Ça me convient davantage." Et la spéciale suivante entre Bocognato et Bastelica promet d'être elle aussi très rapide. De quoi avantager théoriquement les Skoda. Dans le clan des "Verts", on y croit en tout cas dur comme fer.