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Oh, les belles bleues !

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 26/08/2011 à 21:58 GMT+2

Sur le papier, Lucie Décosse et Audrey Tcheuméo ne se ressemblent pas. Et pourtant, les deux judokates tricolores, sacrées respectivement chez les -70 kg et chez les -78 kg, ont en commun d'avoir décroché un titre mondial à Bercy, ce vendredi. Et nourrissent un profond respect mutuel.

JUDO 2011 Mondiaux Tcheuméo Décosse

Crédit: AFP

L'une vient de fêter ses 30 ans. L'autre n'en compte que 21. La première a débuté le judo à 6 ans à Ecouen, petite bourgade du Val d'Oise. La seconde a attendu son 15e printemps pour enfiler son premier kimono. L'une est posée, méthodique. L'autre, un peu fofolle, a la "tchache" facile, le rictus taquin. Mais au bout de tout ça, si leur parcours n'a pas été tout à fait le même, si ces deux athlètes ne se ressemblent pas forcément, Lucie Décosse et Audrey Tcheuméo en sont arrivées au même point : les deux femmes sont championnes du monde et inspirent, toutes les deux, un profond respect.
Sur les tatamis de Bercy, les deux judokates tricolores ont enfilé les pions et distribué les ippons ce vendredi pour offrir deux nouveaux titres à l'équipe de France. La veille, la rayonnante Gévrise Emane (-63 kg) avait montré la voie. Il n'y avait qu'à suivre la lumière. Déjà sacrée au Caire en 2005 (-63 kg) puis à Tokyo l'an dernier (-70 kg), Lucie Décosse s'est coiffée d'une troisième couronne planétaire et a rejoint un autre grand nom du judo tricolore : Brigitte Deydier, titrée chez les -66 kg en 1982, 1984 et 1986. Un autre judo, une autre époque. "C'est bien, même si maintenant, on a des championnats tous les ans. On ne va pas dire que c'est plus facile, mais c'est vrai que c'est vraiment pas mal". Et de rajouter avec encore plus d'humilité : "On me parle de légende. Je ne réalise pas ce que cela signifie. C'est sûrement quand j'arrêterais le judo que j'aurais le recul pour comprendre ce que j'ai fait dans ma carrière".
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Judo WC Tcheumeo

Crédit: AFP

Tcheuméo comme Tyson !
De son côté, Audrey Tcheuméo était prédestinée à devenir une "grande". Son père est un ancien footballeur international camerounais. Sa mère a joué au handball en sélection elle aussi. Après s'être essayé au football, au hand ou encore à la boxe, "Tcheumy" a finalement opté pour le judo. Bien lui en a pris. En 2011, la Française a tout gagné : l'Euro à Istanbul, le tournoi de Bercy et maintenant les Mondiaux. Une véritable razzia qui la rapproche un peu plus de son idole. "Lucie, c'est la judokate qui m'inspire le plus. Elle a une classe, une prestance, un charisme. Elle a tout. C'est elle qui m'a donné envie de faire du judo. Quand j'ai commencé il y a cinq ans, j'allais la voir à Bercy. Elle mettait des "boîtes" ignobles, des ippons partout. Elle m'a donné envie d'être comme elle."
Décosse nourrit également beaucoup d'estime pour sa cadette : "Quand je l'ai vue arriver à l'INSEP (en 2006), je me suis dit : "Mais c'est quoi cette nana ?" J'ai su tout de suite que c'était un phénomène. Faire ce qu'elle fait à son âge, c'est fort. Chapeau ! Je suis vraiment fière d'elle". Tcheuméo apprécie le compliment mais veut également se faire sa propre place au soleil. A la troisième personne du singulier. "On parle de Teddy (Riner), Lucie (Décosse) et Gévrise (Emane). Mais la petite Tcheumy commence à arriver. Je pense apporter un nouveau style : la Tcheumymania ou la Tysonmania !" La jeune femme se dit fan de l'ancien boxeur : "Comme lui, je ne lâche rien. Depuis un mois, je n'arrête pas de regarder des documentaires sur Tyson. Sa rage de vaincre m'inspire. Mais j'ai un peu plus de self control que lui", s'amuse-t-elle.
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2011 Lucie Décosse

Crédit: Eurosport

Si Lucie Décosse a atteint l'âge de la maturité, Audrey Tcheuméo est encore perfectible. La pensionnaire de Villemomble Sports Judo a conscience d'avoir encore pas mal de détails à améliorer : "On n'a pas encore tout vu de Tcheumy. Aujourd'hui (vendredi), j'étais à 70%. Je n'étais pas vraiment en forme. Je suis "en construction", comme on dit. Je dois apprendre à avancer dès le début du combat." Bercy devrait être rapidement digéré. Les deux femmes sont déjà tournées vers Londres. L'évènement olympique va arriver vite. "Je veux être forte là-bas et conquérir l'or. Je me sais attendue maintenant. Cette médaille me donne encore plus d'envie", avoue Tcheuméo. Même son de cloche chez Décosse : "Je suis contente de ce titre mais je pense aussi beaucoup aux Jeux. J'ai envie d'être championne olympique. La déception de Pékin est encore dans un coin de ma tête. Je n'ai plus envie de perdre des finales." Tcheuméo acquiesse : "Quand j'ai balayé Ogata (la finaliste), je me suis dit : "Voilà, t'as lancé la machine. Maintenant, il ne faut rien lâcher".  
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