MOTOGP - Marc Marquez (Honda HRC) a changé ? Patience, on va bientôt le savoir

Les plus grands champions sont souvent les plus aptes à faire évoluer leur pilotage autant que leur mentalité. Le multiple couronné Valentino Rossi (Yamaha Factory), qui a fêté cette semaine ses 20 ans de carrière en Grands Prix, en est un exemple certain. Et Marc Marquez (Honda HRC), déjà bien installé parmi les prodiges de l'ère moderne, l'a peut-être compris.

Le Catalan a profité de la trêve pour prendre le temps de la réflexion. Après avoir pris du recul sur une dernière saison ratée, le leader du HRC n'a cessé d'exprimer ses regrets. "En 2015, j'ai manqué mon début d'année. La moto ne me convenait pas, j'ai fait beaucoup d'erreurs. J'aurais dû être plus patient, parce que tous ces scores vierges liés aux chutes ont gâché mon année", a-t-il martelé.

Marquez -et sa spectaculaire propension à prendre tous les risques pour gagner- aurait donc entamé sa mutation vers un pilotage moins instinctif, plus réfléchi. Ce type de déclaration, répété tout l'hiver, en était le premier pas. Pour voir le deuxième, il fallait être attentif à la délicatesse avec laquelle il a dépassé Rossi, ou la mesure qui l'a poussé à renoncer à une dernière attaque sur Andrea Dovizioso (Ducati Team) il y a quinze jours, au Qatar.

Mais inutile de tirer des conclusions hâtives. La prestation du n°93 à Losail a été grandement influencée par deux éléments complètement étrangers à cette volonté. D'abord, le phénomène de Cervera a dû performer avec une machine métamorphosée, dont la Vmax a été largement abaissée. Ensuite, l'ensemble des pilotes a probablement modéré le risque d'accrochage, -même inconsciemment-, pour entamer la nouvelle année sous de meilleures auspices que la fin de saison dernière.

Pour écarter les doutes, le Grand Prix d'Argentine tombe à pic. Parce qu'il renferme suffisamment d'éventualités pour réveiller les vieux démons du double champion du monde. Le circuit Termas de Rio Hondo est un tracé où sa RCV se comporte bien. L'année dernière, c'est aussi sur cette piste qu'il a entamé sa descente aux enfers, et encaissé la première de ses six chutes en course, après s'être frotté à la roue arrière de Rossi.

Dimanche, il aura bien évidemment tous ces souvenirs en tête. Pour confirmer son évolution, il devra en faire abstraction. La tâche est loin d'être aisée. Surtout devant un public entièrement dévoué à l'As de Tavullia. Alors cette fois-ci, et contrairement à la manche qatarienne, on l'imagine difficilement envisager un autre résultat que la victoire.